La JS Kabylie, après 8 journées, occupe la dernière place du classement de division une. Cette nouvelle qui aurait eu tout d'une blague en temps normal est douloureusement réelle. Comment on est on arrivé la?
Le départ de Jean Yves Chay dans les conditions que l'on connaît a occasionné un vide à la barre technique que la bonne volonté d'Izri n'a pas suffi à combler. Les joueurs, livrés à eux même, mal dans leur peau après les premiers résultats négatifs, n'ont pas été rassurés ni pris en charge psychologiquement. L'arrivée de Da Cunha à Tizi ouzou n'a rien fait pour arranger les choses. Sans remettre en cause les compétences du brésilien, la barrière linguistique a constitué pour lui un handicap lourd. Handicap qui a influé négativement sur la portée de son travail notamment dans l'aspect psychologique, élément fondamental vu la crise et le manque de confiance qu'endurait l'équipe. Aujourd'hui, même s'il faut saluer le retour du duo Aït Djoudi – Saïb aux commandes, personne ne peut oublier dans quelles conditions ils ont quitté le club et le président ne devrait pas fanfaronner en s'adjugeant un quelconque rôle dans ce retour des enfants prodiges. S'ils sont revenus, c'est avant tout parce qu'il y a péril en la demeure et en authentiques amoureux du club, ils n'auront pas supporté l'infamie de voir les trois lettres symbole de la Kabylie au bas de l'échelle footbalistique nationale elle même peu reluisante. Un bon résultat face au CR Belouizdad aurait certainement facilité la mission de nos deux nouveaux entraîneurs et aurait mis les joueurs sur la voie de la guérison. La défaite quasi catastrophique ne fera que compliquer les choses et l'aliénation subie par le club ces dernières années fait que l'argument identitaire ne pourra pas être utilisé. En effet comment inculquer le « nif » ou la fierté kabyle aux joueurs ? Comment leur expliquer que la JSK n'est pas à un club comme les autres mais un sacro-saint monument sur lequel s'est échafaudée l'unité de toute une région ? Comment leur dire qu'ils sont plus que des sportifs et que le maillot Jaune et Vert est plus qu'un vulgaire équipement ? Comment… alors que depuis des années ils sont témoins de comportements en totale contradiction avec ces valeurs de la part des supposés garants de l'intégrité du club. Le problème de la JSK est aigu et aucun entraîneur ne pourra le solutionner. En effet, les supporters ne se reconnaissent plus dans leur équipe ni dans leurs joueurs et les joueurs eux-même ne savent plus qui ils sont vraiment. Espérons juste que ce statut de « lanterne rouge » déclenche une alerte toute aussi rouge qui poussera tous les fans kabyles à s'unir afin de sauver ce qui peut encore l'être.
|