Stade du 1er-Novembre : temps gris, tartan bien arrosé, affluence moyenne, arbitrage du trio Rahnine-Abdouni-Hadj Ali.
Avertissements : Djouder (90’), Moudani (77’) et Daoud B. (87’).
Buts : Benkrama (78’), Dabo (79’) et Hamlaoui (87’).
JSK : Chaouchi, Djouder, Douicher, Daoud, Meftah Rahim, Abdeslam, Hamlaoui, Wassiou (Hemani 39’), Boudjakdji (Oussalah 75’), Dabo et Yacef (Athmani 70’).
Entraîneur : Aït Djoudi.
MCO : Acimi, Boukessassa, Fosto (Moudani), Hamidi, Binya, Berradja, Rekkab, Feham, Moumen (Chérif El Ouazani 88’), Benkrama et Daoud B.
Entraîneur : Lekkak.
Face à un MCO très entreprenant mais pas suffisamment audacieux en attaque, la JSK aura joué dangereusement avec le feu et il aura fallu faire appel au pompier de service habituel, le Malien, Cheikh Omar Dabo, pour échapper miraculeusement à un sinistre certain qui aurait pu causer bien des ravages à une formation kabyle, pourtant condamnée à un nouveau sursaut d’orgueil.
Et pour cause, après un match plutôt terne et maussade, comme ce temps de grisaille qui aura enfin planté son décor ce week-end en Kabylie, l’on se dirigeait clopin-clopant vers un score blanc tout à fait logique (0-0) tant la JSK et le MCO se sont livrés, en fait, à une partie de pousse-ballon, où les quelques tentatives esquissées de part et d’autre n’auront pas tellement inquiété les deux gardiens, Acimi et Chaouchi.
Puis vint alors cette fin de match tout simplement déroutante qui vit l’avant-centre, Benkrama, réussir une chevauchée fantastique et battre, d’un tir canon des 25 mètres, Chaouchi, surpris par autant de puissance et surtout de soudaineté (78’). Il ne restait que douze minutes à jouer et la JSK était groggy au moment même où les gars d’El Hamri fêtaient gaiement ce véritable coup de théâtre.
Le scénario-catastrophe de 2002 et ce but assassin de Daoud Bouabdellah — faut-il le rappeler — auront jeté la consternation et l’émoi dans un stade du 1er-Novembre soudainement confiné dans un silence de cimetière.
Mais voilà que sur la remise en jeu de la JSK, ce diable de Dabo s’en allait profiter d’une déviation de Athmani pour fusiller littéralement Acimi (79’). À peine vingt secondes de doute pour les Canaris mais surtout un tout petit moment d’allégresse et d’égarement pour les Oranais qui finiront par le payer cher au moment où ils caressaient le rêve fou d’un nouvel exploit en terre kabyle.
En effet, après que Hemani faillit doubler la mise d’un coup franc bien enveloppé au second poteau (83’), l’omniprésent Hamlaoui allait profiter de cette euphorie de fin de match et, surtout, d’un tir rageur du défenseur libyen, Daoud Omar, pour dévier de la tête la balle en pleine lucarne (87’). Les Oranais contestèrent longuement la validité de ce second but kabyle, mais l’arbitre de la rencontre, M. Rahnine, fut intransigeant et, à défaut de subir le syndrome de… 2002, la JSK réussit finalement le remake de… 2003 sous l’ère d’un certain Aït Djoudi, où le MCO ouvrit le score par Daoud Bouabdellah avant que la JSK ne l’emporte (2-1) sur un but décisif de Zafour. Comme quoi, l’histoire fabuleuse du football est toujours imprévisible, mais surtout fascinante pour tous ces épisodes mémorables, car souvent agrémentés de retournements de situation les plus imprévisibles.