Par : Ali Hamouche
Lundi passé, sur ces mêmes colonnes nous avons souligné la possibilité que Kamel Mouassa n’aille pas au bout de sa mission à la tête de la barre technique de la JSK, une information qui a été interprétée comme étant de la pure spéculation. Finalement, le temps nous a donné raison. Oui, Kamel Mouassa n’est plus l’entraîneur de l’équipe première du club kabyle, une décision qui aura peut-être surpris plus d’un, pas nous, dans la mesure où Mouassa avait assuré les séances d’entraînement de mardi à Bouchaoui et de mercredi passé à Tizi Ouzou. C’est justement après cette séance que l’idée de partir a germé à nouveau dans la tête du technicien guelmi. Au fil des heures, cette idée a pris corps. En soirée, ce dernier fera savoir à un ami à Tizi Ouzou qu’il a décidé de mettre fin à ses fonctions d’entraîneur de la JSK. «A 80%, je suis partant. Si tu entends que je n’ai pas dirigé la séance d’entraînement de demain, sache que cela ne fera que confirmer ma décision», a-t-il dit à cette personne. Le lendemain matin, c’est-à-dire jeudi, les joueurs sont tous sur le terrain du 1er-Novembre mais point de Mouassa, lui qui est ponctuel. Les joueurs commencent à se poser des questions, toutefois ils doivent mettre ce sujet de côté et se mettre au travail sous la houlette de Moussa Saïb. Du côté des supporters, les spéculations sont allées bon train et telle une traînée de poudre, l’information a fait le tour de la ville des Genêts pour se propager un peu partout chez les supporters kabyles. «Mouassa a décidé de partir» et la volonté de certains proches du club de vouloir minimiser les choses en faisant croire que Mouassa était invité à un mariage ne changera rien à cette information. L’après-midi, les Kabyles, du moins ceux branchés sur la Chaîne III, ont eu la confirmation : «Mouassa a officiellement démissionné.» Mais ceux qui sont au fait des affaires du club kabyle n’avaient pas besoin de cette cinfirmation, eux qui l’avaient eue la matinée par le biais du premier responsable du club kabyle. Comme il fallait s’y attendre, ce dernier a eu un appel téléphonique de la part de Mouassa qui l’a informé de sa décision de partir. Moh Chérif Hannachi, fort de son expérience, voyait les choses venir et s’attendait à entendre une telle réaction. C’est la raison pour laquelle il n’est pas apparu surpris et a fait savoir à son interlocuteur qu’il respectait sa décision. D’ailleurs, dès qu’il a raccroché, le président kabyle n’a pas perdu son temps en se mettant la recherche d’un nouvel entraîneur pour son équipe fanion.
Ce n’était qu’une question de jours
Les Kabyles étaient partagés entre ceux qui ont été surpris par la démission de Kamel Mouassa et ceux qui ne l’ont pas été. Ces derniers, notamment ceux qui ne ratent rien de l’actualité du club, s’attendaient à cette décision car il y a certains signes qui ne trompent pas. Le premier est le fait que Mouassa avait temporisé pour prendre l’équipe, certains y ont vu une hésitation de sa part. Selon certaines informations, ce dernier était en contact très avancé avec des clubs, mais avec l’entrée en course de la JSK, tout a été remis en cause. Comme il fallait s’y attendre, Mouassa n’a pas pu dire non à Hannachi. Avant même le match face à l’ES Sahel, il a songé sérieusement à partir, mais ne pouvait le faire car il y avait justement cette rencontre. Cela aurait été mal vu de laisser tomber l’équipe avant un match aussi important. Avec la défaite et les conséquences qu’on connaît, dont les insultes des supporters à son égard, il a fait part à nouveau à son entourage de son souhait de partir.
D’ailleurs, il en a fait part au président qui a réussi à le dissuader en lui demandant de poursuivre son travail et ne pas laisser l’équipe en cette période de turbulences.
Ce n’était que partie remise puisque dans la même semaine, Mouassa est revenu à la charge. Cette fois-ci, le président kabyle, en signe de bonne volonté, donna carte blanche à son entraîneur, mais cela n’y changera rien, Mouassa était bien décidé à remettre le tablier avant même la fin de la semaine. Il a mis a exécution sa décision. Finalement, son départ n’était qu’une question de temps.
Les raisons d’un départ
Kamel Mouassa est bel et bien parti, mais la question que tout le monde se pose maintenant est : quelle est la raison qui a poussé l’entraîneur de la JSK à prendre cette décision ? Ce n’est pas un seul motif, mais plusieurs qui ont précipité le départ de Mouassa. Pour le moment, ce n’est pas le concerné qui nous les a donnés car il était injoignable au téléphone mais ces raisons sont le fruit des informations que nous avons pu récolter ici et là. Tout d’abord, il y a ce ras-le-bol exprimé à maintes reprises par Mouassa par rapport au comportement de certains joueurs, coupables, selon lui, d’indiscipline avec leurs absences à répétition et les retards aux entraînements. Ajouter à cela, le fait que le fil entre lui et le groupe est rompu. Et pour cause, les joueurs n’ont pas apprécié sa méthode de travail jugée trop dure, non pas par rapport à la charge mais à la manière de communiquer avec eux. Ensuite, il y a le fait que Mouassa a confié à son entourage cette histoire d’interférence dans son travail, comme, par exemple, le fait qu’il ne peut gérer le groupe à sa guise et prendre les décisions qu’il faut. Par ailleurs, alors qu’on croyait que l’hostilité que lui vouent les supporters kabyles a été mise au frigo, cette dernière est réapparue à la surface après la défaite à domicile en Ligue des champions africaine face à l’ES Sahel. A l’issue de la rencontre, Mouassa a été tout simplement insulté, signe précurseur de ce que serait la relation entre les supporters et Mouassa si ce dernier venait à rester. Mouassa n’était pas prêt à vivre une autre grande pression à la JSK. Par ailleurs et selon certaines informations, Mouassa serait parti car il aurait succombé aux sirènes d’un autre club, plus probablement en Tunisie, une information qui reste à confirmer.
Ali Hamouche
Source : http://www.lebuteur.com/stories.php?story=07/08/10/7466407