Docteur M’hammed Djellaoui, enseignant au département de langue et culture amazighes de l’université de Tizi-Ouzou, a, à travers Al diwan al chiiri li (recueil de poésies) Lounis Ait Menguellet", un ouvrage édité aux éditions Zyriab , mis la magie du awal kabyle à la portée de l’arabe en général et de l’arabophone algérien en particulier.
Editée en 2007, dans le cadre de "Alger, capitale de la culture arabe", l’œuvre s’intéresse à cent et quatre poèmes que l’auteur a préféré répartir en quatre catégories qu’il appellera : La poésie sentimentale, la poésie politique, la poésie qui traite de la sagesse et la poésie de société.
Il est évident que cette classification qualificative est à mettre entre de gros guillemets, tant les états d’âmes, les nuances et autres sensibilités que s’attèlent à traduire et à conceptualiser les poètes en taquinant leurs muses fusent l’idée même du moule. En plus, dans société, il y a amour, politique, “sagesse”… On peut même retrouver de l’amour dans la politique, si l’on taquine trop fort sa muse, et vice-versa. C’est dire que cataloguer un poème n’est pas chose évidente.
Même si traduire c’est trahir, l’auteur a cependant réussi le pari de transposer en arabe la poésie d’Aït Menguellet. Chose qui n’est pas aisée “dans un champ intellectuel complexe où il s’agit de transposer non seulement des termes interchangeables et internationaux, mais un substrat culturel singulier et original”, souligne à ce propos Youcef Nacib, dans la préface.
Au-delà des efforts intellectuels qu’aura exigé ce transfert et au final, Djellaoui M’hammed a "réussi à offrir dans la langue d’Abou Nouas des petits chefs-d’œuvre forgés dans celle de Si Mohand". A rappeler que l’auteur de cet heureux transfert s’est, il y a quelques années, intéressé à "l’imagerie poétique chez Ait Menguellet". Il a aussi, avec le concours du HCA, publié Les genres traditionnels de la poésie kabyle.
T. Ould Amar
Source :http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=55314&ed=MTgwOA==