À la veille de chaque nouvelle année, chaque peuple rêve d'entamer une nouvelle ère avec tant d'espoir et d'aspiration. Il est évident que le nouveau n'est pas toujours facile à gérer mais il a ce quelque chose de positif : il lance de nouveaux défis à relever pour asseoir de nouvelles bases capables de jongler avec les nouvelles donnes. Tamazight, notre identité millénaire ne peut pas continuer à vivoter sous les ponts de la mémoire. Elle doit s'épanouir sur les ponts de la vie, au quotidien et partout où vivent ses enfants. Qu'ils soient dans un village perdu, dans les grandes villes d'Afrique du Nord, en Europe ou en Amérique, ses enfants doivent la porter fièrement sur leurs épaules non pas comme un fardeau mais comme un cachet spécifique qui coule dans leur sang depuis la nuit des temps.
Tamazight a certes fait une avancée mais ce n'est pas assez. Ce ne sera jamais assez. Il faut qu'elle ait sa place dans le concert des Nations comme toutes les identités qui ont combattu l'oppresseur. Aucune dictature, aucune religion, aucune ouverture, aucun métissage n'ont le droit de demander aux Berbères d'aujourd'hui de s'effacer, de passer à autre chose. Les Berbères, de leur côté, donc, n'ont pas le droit de passer à côté de cette nouvelle ère qui fait danser le monde. Mais, aussi, ils doivent se méfier de cette même nouvelle ère qui fait marcher le monde. Les tyrans de cette nouvelle ère ont les moyens d'acheter le silence des millions de citoyens à travers le monde pour qu'ils fassent passer en priorité leurs intérêts, leurs langues, leurs cultures et leurs valeurs.
Notre identité, notre langue, nos intérêts, nos valeurs d'abord !
Que c'est dur de dire et de chanter son identité sans pouvoir la défendre et la nourrir. Que c'est dur de voir l'héritage du 20 avril se faire charcuter en plein cœur de Kabylie pour répandre d'autres cultures et d'autres valeurs que les nôtres pour lesquelles ce sont sacrifiés des milliers de personnes depuis des siècles. Aujourd'hui, nous n'avons pas le droit de faire semblant que tout va bien, que notre identité n'est pas en danger et que nous ne soyons pas responsables de ce désastre, de ce saignement qui vide notre identité et notre mémoire. Il est temps de nous ressaisir pour aller de l'avant. Il est temps de passer ce que nous sommes avant nos petits intérêts personnels, mesquins et égoïstes.
Ensemble, nous sommes capables de rebondir, de conjuguer nos efforts pour protéger notre identité dans le respect de ceux et celles qui la cultivent au quotidien.
Venez à la Maison Berbère pour célébrer cette nouvelle année en famille !