En ces temps de disette politique où la maladie du chiffre s’impose pour remplir un vide sidéral, laissé par les intermittents de la politique, le sport devient, par les grâces de joueurs de chez nous, venus d’ailleurs, une puissante force de mobilisation des jeunes et des moins jeunes. Le sport jouit, bon an, mal an, d’une place prépondérante dans le paysage politique, parce qu’il sert la stabilité « sociale » et l’ordre public. Tant que l’équipe nationale de Football gagne, tout va pour le mieux, dans le meilleur des mondes. En l’état actuel des choses, la période de grâce des dirigeants du pays fait qu’ils soient à l’abri de toute mauvaise surprise, venant des laissés pour comptes et des marginalisés de tout bord et de toute nature. Mais la médaille a un revers, bien que personne n’espère le vivre, même ceux qui souffrent de ce système vieillissant et ingrat, ayant mené les forces vives de ce pays, à rechercher les rudiments d’une vie, ailleurs que dans leur pays. Le sport, pourtant, peut avoir un autre rôle qu’un faire valoir, d’autant que la structuration du Football, entre autres, doit se faire impérativement parce que décidée, par les instances mondiales. La professionnalisation coule de source, c’est une revendication attendue par les jeunes et les moins jeunes pour faire évoluer cette pratique, au rang d’économie productive de richesse et un espace ouvert pour l’espérance et les ambitions. Aziz Derouaz y avait misé sa place de ministre et il a perdu ; maintenant Raouraoua et la FAF veulent faire cavalier seul. L’Algérie n’est donc pas sortie de l’auberge. Le professionnalisme tel qu’il est pratiqué est, d’abord, un cas d’école parce qu’il mobilise les annonceurs qui encourage la consommation et celle-ci génère la croissance. Basique ! Les moyens engrangés offrent les conditions de mise en place de pépinières qui essaimeront en grandissant. Les populations trouveront, dans un football structuré, une occupation saine en l’absence de toutes les autres activités que l’Etat veut et ne peut faire à la place des populations, dans la diversité de leur communauté de pensée et de leur communauté sociale ou catégorielle. Les manifestations de joie vécues à chaque sortie gagnante du onze national, ne peuvent être indéfiniment garanties. Dans ce cas, les prochaines seront plus graves qu’octobre 88, parce qu’elles interviendront après El Harga, le summum de l’insupportable. La moralité veut que toutes les réformes passent mieux et vite dans la gloire, sinon, il n’y a que les roses qui poussent sur du fumier.
Traduit vers l’arabe par : Boutelâa Messaouda
13-09-2009 ,Par Abdelhamid Benhamla ...© El Khabar
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