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  • 40 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 15/10/2006 01:49
    Modifié : 19/03/2016 00:05

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    Mebarek Slaouti Taklit, L’alpahbet latin serait-il d’origine berbère ?

    30/12/2007 08:20

    Mebarek Slaouti Taklit, L’alpahbet latin serait-il d’origine berbère ?


    L’alphabet latin serait-il d’origine berbère ?


    PAR MEBAREK SLAOUTI TAKLIT

    , par Editions Berbères


    -   Aperçu du contenu de l’ouvrage

    L’Histoire de l’écriture n’a pas varié depuis le 15e siècle à nos jours. La théorie selon laquelle les caractères scripturaux gréco-romains viennent exclusivement des signes d’écriture phénicienne lesquels dérivent des hiéroglyphes égyptiens semble une Vérité aux remparts inexpugnables.

    L’écriture n’a pu naître que dans des zones aux civilisations grandioses en l’occurrence, l’Egypte et le Proche et Moyen Orient. Et si ces grandioses civilisations ne devaient leur grandeur qu’à des populations venues d’ailleurs - Afrique et Méditerranée occidentale - depuis des millénaires ?
    Les signes géométriques formant l’alphabet latin et entrant dans l’alphabet phénicien n’apparaîtront en Orient - dominé alors par l’écriture cunéiforme akkadienne - qu’à la suite d’invasions massives déferlant de l’Ouest méditerranéen. Et c’est à la suite de cette submersion que se créeront les alphabets phonétiques en Phénicie, l’un cunéiforme et l’autre linéaire.

    Peut-on considérer alors les signes comme U V C X N W I E Z L M S T des poteries berbères les plus anciennes, des gravures et peintures rupestres de l’Atlas, du Tassili, des mégalithes africains et européens comme de simples graffiti sans importance ou formaient-ils déjà des lignes d’écriture dédaignées car ignorées ?

    Les théories sur l’évolution de l’Écriture évacuent un peu trop rapidement le Libyque - écriture nord-africaine antique, disparue de nos jours -, et le font dériver du phénicien. Et si c’était de l’écriture libyco-berbère qu’est né le phénicien le plus ancien, apparaissant vers 1400 avant Jésus-Christ suite à des invasions incontrôlables ?

    Il est temps d’intégrer le Libyque dans l’évolution de l’Ecriture afin qu’une rigueur scientifique de tous les signes géométriques de la Méditerranée antique permette enfin une meilleure analyse et qui sait, peut-être un déchiffrement des écritures restées jusque-là muettes.

    -   L’auteur

    Madame MEBAREK TAKUT est enseignante de linguistique au département de français de l’université d’Alger. Depuis plus de dix ans, elle s’intéresse aux écritures méditerranéennes antiques et plus particulièrement au Libyque, écriture berbère ancienne, disparue de nos jours en Afrique du Nord.



     

    -  Sommaire :


    Première partie
    - Les écritures antiques méditerranéennes

    Chapitre I : Les écritures égyptiennes, orientales et européennes.

    I. Les écritures égyptiennes.

    I.1. Les hiéroglyphes égyptiens : déchiffrement, généralités et sens de l’écriture, origine, écrits et traditions religieuses, rapport entre art et écriture, notions générales sur le mot, la phrase et la grammaire, l’écriture syllabique hiéroglyphique.
    I.2. Les écritures cursives : le hiératique, le hiératique anormal, le démotique et le copte.
    I.3. Diffusion des écritures égyptiennes : le méroïtique.

    II. Les écritures orientales.

    II.1. Ecritures sumérienne cunéiforme et élamite : naissance, déchiffrement du cunéiforme sumérien, graphisme, origine et évolution des signes, langue et grammaire du système cunéiforme, évolution vers le phonétisme, extension du système cunéiforme et langues parlées par ce système, écriture élamite particulière.
    II.2. Ecritures de Phénicie, de Syrie et de Palestine : les inscriptions pseudo-hiéroglyphiques de Byblos, les écritures alphabétiques.
    II.3. Ecritures sudarabiques au Yémen : les écritures de la péninsule sudarabique, l’alphabet sudarabique.

    III. Les écritures européennes anciennes.

    III. 1. Les écritures apparues dans le monde hellénique et son voisinage : les écritures hittites, l’écriture cypriote et les syllabaires A et B, les écritures grecques, le copte.
    III.2. Les écritures du reste de l’Europe : les écritures germaniques et slaves, les écritures italiques, l’écriture de la péninsule ibérique.

    IV. Origine de l’alphabet latin et commentaire.

    IV. 1. Evolution de l’écriture selon I.J.Gelb.
    IV.2. Commentaire personnel.


    Chapitre II : Ecriture libyque, généralités.

    I. Historique et résultats obtenus par divers chercheurs.

    I.1. Historique.
    I.2. Résultats obtenus par divers chercheurs. Commentaire.

    II. Résultats obtenus par l’analyse personnelle le de cette écriture.

    II.1. Description des graphèmes.
    II.2. Analyse de cette description.
    II.3. Libyque oriental, libyque occidental ou un seul et même alphabet ?
    II.4. Existence de signes pré-alphabétiques ?
    11.5. Origine de cette écriture.


    Chapitre III : Signes alphabétiques libyques et signes-symboles de l’art rupestre, des motifs de la céramique et des tatouages.

    I. Alphabet libyque, motifs de la céramique et signes de l’art rupestre nord-africain et saharien.
    1.1. Alphabet libyque oriental, motifs de la céramique et signes de l’art nord-africain et saharien
    1.2. Alphabet libyque occidental, motifs de la céramique et signes de l’art rupestre nord-africain et saharien
    1.3. commentaire.

    II. Rapport entre l’écriture, les motifs de l’art et les croyances religieuses,


    Deuxième partie
    - Analyse des signes graphiques méditerranéens. Comparaison de ces signes.

    Chapitre I : Analyse des signes des divers alphabets.

    I. Analyse des signes de l’alphabet phénicien
    I.1.L’alphabet phénicien archaïque.
    I.2. L’alphabet phénicien classique.

    II. Analyse des signes grecs.

    III. Analyse des signes des écritures italiques

    IV. Analyse des signes des alphabets slaves.

    V. Analyse des signes de l’écriture ibérique.

    VI. Analyse des signes d’une écriture italique particulière : le latin.

    VII. Commentaire : chronologie possible relative fournie par l’analyse linguistique

    Chapitre II : Comparaison des signes libyques et des signes des autres écritures méditerranéennes. Analyse de la diachronie.

    I. Comparaison des signes libyques et des signes phéniciens
    I.1. Observation des signes du punique, du néo-punique et du libyque
    I.2. Comparaison des signes de l’alphabet archaïque phénicien avec les signes des alphabets libyques.

    II. Comparaison du libyque, du sudarabique et du phénicien.
    II.1. Observation de leurs signes d’écriture.
    II.2. Analyse.

    III. Comparaison du libyque, de l’écriture ibérique et du phénicien.

    IV. Comparaison du libyque, des écritures italiques et du phénicien.

    V. Comparaison du libyque et des tracés du grec usuel

    VI. Comparaison des tracés du libyque, du phénicien et du Scandinave.

    Conclusion,

    Chapitre III : Liens entre les premiers signes de type géométrique apparus en Orient, en Egypte, en Europe et le libyque.

    I. Analyse de quelques inscriptions de type géométrique trouvées en Orient.

    I.1. Etude de la tablette de Deir" Alla dans la vallée de la Jordanie.
    I.2. Etude d’inscriptions proto-cananéennes sur pointes de flèches d’EI Khader, près de Bethléem.

    I.3. Analyse des signes de Serabit en Khadem dans le Sinaï.

    Remarque.

    II. Signes abstraits géométriques de l’Egypte antique.
    II.1. Signes abstraits géométriques des tatouages de l’Egypte antique.

    II.2. Etude des signes trouvés à Abydos
    Remarque

    III. Signes abstraits géométriques de l’antiquité européenne.
    III. 1. Observation des signes de l’Europe orientale.
    III.2. Observation des signes anciens de l’Europe occidentale.
    Conclusion.

    Troisième partie - Origine réelle des lettres latines.

    Chapitre I : Rapport du libyque et du latin. Rapport du libyque et des signes proto-sémitiques : économie des signes linguistiques

    I. Historique des signes libyques et leurs rapports avec les signes de l’alphabet latin : le glyphe antique, la forme fermée, la valeur a latine, le signe libyque c à valeur /s/ libyque et à valeur /k/ latine, signe T etc.
    II. Lien entre les signes libyques et lés signes proto-sémitiques déterminé par la "régie" de l’économie des signes linguistiques.

    II.1. Observation des signes proto-sémitiques relevés dans les inscriptions et des signes libyques.

    II.2. Observation des signes proto-sinaïques relevés dans les inscriptions et signes libyques

    II.3. Commentaire des tableaux d’écriture proto-cananéenne et proto-sinaïque présentés par Albright et B. Sass.
    Remarque.

    Chapitre II : Les traits civilisationnels du monde oriental, égyptien et du monde occidental méditerrranéen.

    I. Le monde avant l’histoire

    I.1. La civilisation en Mésopotamie et en Elam.

    I.2. La civilisation en Palestine, en Syrie, au Liban et au Yémen.

    I.3. La civilisation égyptienne

    I.4. La civilisation européenne.

    II. Le monde historique.

    III. Le mégalithisme en Orient, en Europe et en Egypte.
    III. 1 Le mégalithisme en Orient.
    III .2. Le mégalithisme en Europe.
    III.3. Le mégalithisme et les croyances en Egypte.
    III.4. Les mégalithes et les croyances religieuses de cette antiquité.

    IV. Les civilisations de l’Afrique du Nord et du Sahara antiques.

    IV. 1. Les chars au Sahara.
    IV.2. Désertification, néolithisation et migrations.
    IV.3. Surpopulation de l’Afrique du Nord et du Sahara durant les temps dits "préhistoriques".

    IV.4. Art rupestre nord-africain, saharien et du reste du monde.

    IV.5. Mégalithisme nord-africain, saharien et du reste du monde.

    Chapitre III : Lieu d’origine des différents signes de l’alphabet latin.

    I. Historique de l’alphabet latin, signe par signe, le A, le B, le C, le 0 etc.

    II. Analyse globale.

    Conclusion

    Bibliographie

    Sommaire

    Annexe

    Tableaux d’écriture




     

    Mebarek Slaouti Taklit, L’alpahbet latin serait-il d’origine berbère ?, L’Harmattan, 2004.
    350 pages, 30.50 €

    Source : http://www.editions-berberes.com/article.php3?id_article=58




    Les Origines du calendrier berbère ...

    26/11/2007 20:11

    Les Origines du calendrier berbère ...


    Nous sommes cette année non seulement en 2007 mais aussi en l’an 2957du calendrier berbère.

    Pourquoi cette différence de 950 ans ?

    Pourquoi fête-t’on aussi le jour de l’an berbère un 12 yennayer (12 janvier) ?

    L’histoire des Berbères remonte à 10 000 ans avant Jésus Christ. Ce n’est pourtant qu’au temps de l’Egypte ancienne que sera fixé l’an zéro du calendrier berbère. Il correspond à la date où le roi Chacnaq 1er (Sheshonq) fût intrônisé pharaon d’Egypte.
    Ce roi berbère avait réussit à unifier l’Egypte pour ensuite envahir la Palestine. On dit de lui qu’il s’empara des trésors du temple de Salomon à Jérusalem. Cette date est mentionnée dans la Bible et constitue par là-même, la première date de l’histoire berbère sur un support écrit.

    L’histoire de Chacnaq 1er

    Les travaux des paléontologues et historiens démontrent sans équivoque que les Berbères étaient présents en Egypte depuis sa constitution. Nous retrouverons ensuite des inscriptions lybiques sur la pierre de rosette. Des tifinaghs récents qui remontent au moins au Ve siècle avant notre ère, date du mausolée d’Abelessa. Les Imazighen Mashaouash, Libous orientaux de Cyrénaïque étaient en contact direct avec les l’Egypte ancienne. En 1200 avant J.C. la civilisation libyque avait même boulerversé l’équilibre de la Méditerranée orientale en envahissant l’Egypte. C’est à cette époque que le Berbères inventèrent une roue inconnue jusqu’alors et apprennaient aux Grecs à atteler quatre chevaux.

    A la fin de la XXIème dynastie égyptienne, Sheshonk (Chachnaq 1er), grand chef militaire des Mashaouash, obtint du Pharaon Siamon, dont l’armée était en grande partie composée d’Imazighen, l’autorisation d’organiser un culte funeraire pour son pére Namart, un privilège exceptionnel.

    A la mort de Psossenes II en 950 av. JC qui avait succédé à Siamon, Sheshonk s’attribua la dignité royale et fonda la XXIIème Dynastie qu’il ligitima en mariant son fils, Osorkon, la fille de Psoussens II, la princesse Makare et installa un autre de ses fils comme grand pretre d’Amon Thbes.

    Sheshonk établit sa capital Boubastis, installa les hommes de sa tribue dans des terres du delta du Nil et leur constitua des fiefs.

    Une nouvelle féodalité prit pied en Egypte. L’an zéro amazigh se refère donc à cette date historique de 950 av. JC ou Sheshonk fut monté sur le trône et fonda la XXIIème Dynastie.

    Le jour de l’an le 12 yennayer : tibura u seggwas

    Les Imazighen fêtent aussi la nouvelle année le 12 janvier, ce qui correspond donc au 1er jour du mois Yennayer, aussi le premier jour du calendrier julien. Notre calendrier actuel est le calendrier grégorien.

    Source : http://www.bladi.net/296-les-origines-du-calendrier-berbere.html



    Commentaire de tinhinane (02/12/2007 16:01) :

    tres bon article ,^^

    http://tinhinane92.skyblog.com

    Commentaire de nazef mohand almokrane (02/06/2008 22:05) :

    azul felawen juste deux petit poèmes cordialement ait lounes Mokrane Aït Lounes- Poème Taverny (France, val d’Oise) 27/05/2008 La Confiance qui a trahi la Vérité L’ombre qui dicte ses lois, à l’homme qui rit en pleurant, Qui est à la recherche de ses racines dispersées, emportées par le courant. Par ses larmes il fait raisonner les montagnes de tristesse, Par son sourire l’ombre lui fait une promesse. Le jour où tu serras dans le noir, je deviendrais tes racines, Nous serons ensemble, toi et moi, dans un jardin sublime. L’homme dit à l’ombre : si tu es mes racines, parles moi de mes ancêtres, D’où viennent-ils et pourquoi je ne suis pas leur bien-être. L’ombre réplique : moi, je suis ta lumière et le mystère de ton courage. Si tu ne crois pas en moi, dans l’au-delà tu seras enfermé dans une cage, L’homme, par instinct et amour maternel, Demanda à l’ombre : Qu’es-tu donc sans la lumière du ciel ? L’ombre ne sait que dire elle durcit ses lois, Devant la Vérité, elle n’a guère le choix. Là l’homme comprit que ses racines sont son avenir, Sans elles il ne serait qu’un esclave condamner à souffrir. Aït lounes Réflexion La sagesse et le poison La sagesse immergée est devenue étrangère par son propre langage, Interpelle le poison pour demander pour quelle raison il est devenu son gage, Lui qui est divin d’un age et d’outrage il n’est qu’un auxiliaire écris sur une page. Le poison, rit, rit, en pleurant d’être traité d’assassin et aussi de tyran, Sage divin, créateur de biens sachez que je ne suis que votre œuvre et non un redan, Moi qui suis juste une raison, un acte d’amour innocent, je ne suis que votre création. Toujours le mot qui fâche, sache que la sagesse n’est pas une tache, Non pas un sujet d’outrage que enfermé comme une colombe dans une cage, Mais une réflexion d’un age et d’outrage; ce n’est qu’à travers elle que l’on devient sage. Le poison pleur, pleur en riant d’être l’accusé condamné et désigné comme Satan, Sagesse divine je ne suis qu’un orphelin, je ne peux être autre chose que le bien, Je suis née des larmes, la plus grande de vos fiertés, je me nomme la sagesse. Mokrane Ait Lounes Le jour où tu serras dans le noir, je deviendrais tes racines, Nous serons ensemble, toi et moi, dans un jardin sublime. L’homme dit à l’ombre : si tu es mes racines, parles moi de mes ancêtres, D’où viennent-ils et pourquoi je ne suis pas leur bien-être. L’ombre réplique : moi, je suis ta lumière et le mystère de ton courage. Si tu ne crois pas en moi, dans l’au-delà tu seras enfermé dans une cage, L’homme, par instinct et amour maternel, Demanda à l’ombre : Qu’es-tu donc sans la lumière du ciel ? L’ombre ne sait que dire elle durcit ses lois, Devant la Vérité, elle n’a guère le choix. Là l’homme comprit que ses racines sont son avenir, Sans elles il ne serait qu’un esclave condamner à souffrir. Aït lounes

    amokraneaitlounes@yahoo.fr
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    Tin Hinan, une reine ou un roi ?Son squelette a été découvert en 1925.

    20/11/2007 00:02

    Tin Hinan, une reine ou un roi ?Son squelette a été découvert en 1925.


    Reine mythique des Touareg Ahaggar, devenue figure légendaire et incontournable de l’identité berbère, Tin Hinan n’a pas fini — encore aujourd’hui — de livrer tous ses secrets.

    Plus de 15 siècles après sa disparition, elle remplit son univers de fantasmes et aiguise bien des curiosités scientifiques. 82 ans après la découverte du tombeau dit de Tin Hinan à Abalessa (73 km à l’ouest de Tamanrasset), les « doutes » sur l’identité réelle du personnage inhumé ne cessent de hanter la communauté scientifique. Des incertitudes que des chercheurs du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH) appellent à dissiper. De nouvelles fouilles et des tests ADN s’imposent, selon eux, pour identifier le squelette découvert en 1925. Il va sans dire qu’un tel « projet » paraît hautement risqué pour les « gardiens du temple ». La légende et le mythe fondateur des Touareg survivront-ils cette fois-ci à l’implacable vérité scientifique ? Abalessa. Vendredi, 9 novembre. La caravane de préhistoriens, invités de marque du colloque international sur la préhistoire maghrébine (organisé à Tamanrasset du 4 au 9 novembre), marque sa dernière halte. Le voyage au bout de l’Askrem, entamé la veille, prend fin, non sans émotion, sur ces terres d’Abalessa, l’ancienne capitale du Hoggar, au pied d’un des plus grands monuments berbères, le tombeau « présumé » de Tin Hinan. Le monument funéraire se dresse devant ses scrutateurs, gorgé de mystères. Quelques-uns des grands noms de la recherche préhistorique algérienne, Malika Hachid, Abdelkader Haddouche et Slimane Hachi, pour ne citer que ceux-là, font les précieux guides pour leurs collègues du Maroc, de Tunisie, de France, d’Espagne, de Belgique, d’Italie… émerveillés et insatiables. L’histoire et la mémoire des lieux, chacun y est allé de ses certitudes et de ses doutes pour la conter. Au sommet du mausolée, et devant l’assistance disposée en cercle dans une chambre mitoyenne avec celle abritant la « sépulture » de Tin Hinan, Malika Hachid et M. Haddouche plaidaient avec force arguments la reprise des fouilles pour déterminer avec précision le sexe et l’identité du personnage inhumé dans la fameuse chambre n°1. M. Hachi, directeur du CNRPAH, objecte fermement. « Mais en quoi serait-il important de le savoir ? », fait-il mine de s’interroger. « Nous sommes ici, dit-il, dans un site archéologique qui abrite un mythe fondateur qui structure toute la société. » « Il faut laisser de côté le mythe », déclare-t-il, lui « donner sa chance de survie » et ne pas se substituer à la société qui est la seule, d’après lui, à savoir s’il faut laisser vivre ou mourir la légende.

    Abalessa et la polémique des scientifiques

    Le débat, plutôt l’échange entre les deux chercheurs, s’enflamme. Malika Hachid répliquera du tac au tac : « C’est un travail purement scientifique. Il s’agit de reprendre des fouilles et des études anciennes, car si on suit la légende et la tradition orale, on a affaire à un mausolée abritant une femme, mais si on suit l’archéologie et l’anthropologie, on a une version qui n’est pas aussi précise. C’est pour cela qu’il faut reprendre toutes les fouilles, étudier de nouveau le squelette, envisager une reconstitution faciale, et des analyses ADN pour savoir si c’est un XX ou XY, un homme ou une femme. » Face à un tel assaut, M. Hachi ironise : « Tin Hinan, femme ou homme, mon Dieu, en quoi serait-ce important ?! » « Ah si, répond Malika Hachid. C’est important, surtout pour une femme archéologue comme moi ! » Le mythe, rappelle-t-elle, était déjà à la base des recherches menées jusque-là. « On range de côté le mythe » Tin Hinane, on a un squelette et on ne sait pas à quoi il correspond. Il y a un doute. Un doute que Marie-Claude Chamla, qui a étudié le squelette, a clairement exprimé. Sur le plan purement archéologique, anthropologique, physique, il y a nécessité de reprendre les fouilles, surtout à la lumière de nouvelles études comme celle de l’architecte de l’Office du parc national de l’Ahaggar (OPNA), Karim Arib, des gravures découvertes à la base du monument et aussi en exploitant le fonds documentaire inédit qui nous a été légué par Félix Dubois. Grand reporter et explorateur, Félix Dubois (1862-1945) était présent sur les lieux en 1903 bien avant les premières fouilles entamées en 1925 par la « mission » franco-américaine conduite par Maurice Reygasse (directeur du musée de préhistoire et d’ethnographie du Bardo) et l’Américain, le comte de Prorok. Une mission qui fera longuement sensation vu la valeur et l’importance de la découverte. Tin Hinan, la « reine mère » des Touareg Ahaggar, venait de renaître de ses cendres. Les deux archéologues découvriront dans la chambre d’inhumation le squelette attribué par la suite à Tin Hinan. Les ossements reposaient, d’après les premières descriptions faites par Reygasse, sur les restes d’un lit en bois sculpté. Le squelette en bon état de conservation était couché sur le dos, orienté vers l’Est, les jambes et les bras légèrement fléchis et la tête coiffée de plumes d’autruche. 15 bracelets en or et en argent, des perles d’antimoine, des perles de métal, un anneau et une feuille d’or, des perles rouges, blanches et colorées, des graines de collier, deux poinçons en fer... et autres objets précieux et moins précieux ont été découverts sur et autour du squelette. Des bijoux d’inspiration sahélienne, selon Malika Hachid, et un trésor funéraire d’une valeur inestimable, pesant 7 kilos d’or. Une telle découverte ne laissa personne indifférent. Le comte de Prorok s’est arrangé, d’après Reygasse, pour obtenir discrètement de Paris les autorisations nécessaires pour transférer le squelette et les objets funéraires aux Etats-Unis. Officiellement pour les présenter dans les universités US. Des chercheurs pour Camps crieront au « vol ». Sa chevauchée à l’Ouest, Tin Hinan l’effectuera sous l’appellation « d’Eve du Sahara » que de Prorok lui choisira.

    Une reine berbère à New York !

    La reine berbère sillonnera en post-mortem plusieurs Etats dont celui de New York. Et ce n’est que suite aux « vives protestations » des autorités coloniales que le trésor d’Abalessa a été restitué au musée du Bardo. Le docteur Leblanc, doyen de la faculté de médecine d’Alger, était le premier, sur demande de Maurice Reygasse, à réaliser la première étude anthropométrique sur le squelette d’Abalessa. Le squelette qui mesure entre 1,70 et 1,75 m est, d’après Leblanc, celui d’une « femme de race blanche ». Il se basera dans ses conclusions sur les caractères du crâne, la dimension réduite du sternum et des côtes, la forme et la dimension du bassin et l’aspect des os longs des membres. Leblanc signale aussi que les vertèbres lombaires et le sacrum présentent des lésions manifestes avec déformation sur la cinquième lombaire. Autrement dit, Tin Hinan « boitait ». En recoupant avec les « sources historiques », notamment Ibn Khaldoun, on conclura rapidement que le squelette était vraisemblablement celui de Tin Hina. D’après Ibn Khaldoun, les ancêtres des Touareg, les Berbères Houara, appelaient Tin Hinan, Tiski « la boiteuse ». Le patronyme « Tin Hinan » signifie, selon l’analyse linguistique réalisée par Dida Badi, chercheur au CNRPAH, « celle des campements ». Mais tout n’est pas aussi parfait. Le « fabuleux destin » de Tin Hinan est vite assiégé par les doutes. Après Gabriel Camps, les travaux de Marie-Claude Chamla et Danilo Grébénard ont installé définitivement la « légende » Tin Hinan dans une intenable posture. Pour cause, le squelette est, selon eux, celui d’un homme. Mais comment expliquer dès lors la présence de la parure féminine ? Dans ses mémoires éditées en 1968 sur les Populations anciennes du Sahara et des régions limitrophes, Marie-Claude Chamla conclut que les « restes étaient ceux d’une femme à caractéristiques masculines » et ajoute que « si les objets découverts dans la tombe n’étaient pas spécifiquement féminins, nous aurions opté pour le sexe masculin » et ce d’après les « caractères du crâne et du squelette, âgés entre 40 à 50 ans, moyennement robuste », écrit-elle.

    Squelette d’homme, parure de femme

    Presque à la même période, un autre chercheur, Grébénard en l’occurrence, avance une thèse moins « indulgente » pour le mythe. Dans son article consacré à l’étude du mobilier funéraire, il écrit ceci : « (…) Le mausolée renferme un personnage certainement de sexe masculin, dont l’inhumation est à la fois datée par le Carbone 14 et par une empreinte de monnaie à l’effigie de l’empereur romain Constantin le Grand, émise entre 308 et 324 après J.-C. » Il va plus loin dans son interprétation du « mythe fondateur » des Touareg. Pour lui, la « légende de Tin Hinan est une création récente, 200 à 300 ans, conjoncturelle, créée par les Touareg Kel Rela pour des raisons d’ordre politique, afin de conserver le pouvoir et leur suprématie sur tous les Kel Ahaggar. Elle est donc totalement étrangère au tombeau et au personnage qu’il contenait ». Cependant, il n’y a pas que le sexe du personnage qui donne encore des migraines aux scientifiques. Le monument d’Abalessa renferme d’autres troublants mystères. Le site, « mal fouillé », selon les archéologues algériens, peut encore révéler — si les recherches reprennent — de précieuses indications pour comprendre aussi bien l’histoire et la servitude initiale du monument. A ce sujet, note Malika Hachid, les archéologues ont avancé deux hypothèses.

    Part de légende, part de vérité

    Il s’agit pour la première d’une « sépulture qui a reçu le squelette du personnage dit de Tin Hinan puisqu’on ne sait pas qui sait ». La deuxième, le « monument a d’abord été un fortin », une sorte de petite « tighremet » qui abritait l’Aghlid local (roi) (qui ) à sa mort y a été inhumé, transformant l’endroit en un mausolée. L’étude de Aribi, explique-t-elle, rend les choses plus claires. Les plans développés par l’architecte font ressortir qu’il y a d’abord eu une petite forteresse liée à un habitat de plaine où on venait se réfugier dès qu’il y avait une menace. Pour savoir par qui le site a été sacralisé, « une question d’anthropologie culturelle », il faudrait, selon Malika Hachid, reprendre les fouilles. Les reprendre à la base… du monument, propose-t-elle, où « rien n’a été déplacé ». « C’est là, fait-elle rappeler, que je suis tombé sur la gravure du cavalier, du chameau et des deux inscriptions libyques. Une gravure datant du IIIe siècle. » Une découverte « importante » car elle vieillit d’un coup le site d’un siècle, alors que la datation radiométrique de la lampe romaine et de la tunique en cuire rouge qui recouvrait le squelette le situait entre le IVe et Ve siècles de l’ère chrétienne. A peine cet exposé des motifs terminé, le préhistorien M. Haddouche (ex-DG du Bardo et de l’OPNA) vole au secours de sa collègue au CNRPAH, en mettant en avant le « problème d’ordre chronologique » que posent les 14 chouchets — monuments funéraires — découvertes autour du tombeau d’Abalessa. Leur datation doit être revue, selon lui. « Si les chouchets, explique-t-il, étaient implantées sur le versant du fortin, cela cause un problème d’ordre chronologique, car le fortin a été construit avant. De nouvelles fouilles nous permettront de savoir si celles-ci avaient été islamisées. » Ce qui renvoie à une toute autre époque le règne de Tin Hinan. Les enjeux historiques prennent tout leur sens. Les enjeux politiques aussi. La réaction épidermique de Slimane Hachi, directeur du CNRPAH, aux propositions des deux chercheurs en dit long sur le « souci » qu’a l’establishment à préserver le mythe, même au détriment de la dérangeante vérité scientifique, reléguée au second plan. « On ne joue pas avec la mémoire », commentait Slimane Hachi. La « mémoire », c’est d’abord celle des tribus touareg de l’Ahaggar, descendants de Tin Hinan et de Takama, qu’il incombe de protéger contre les « pourfendeurs » de mythes. La légende n’en est pas moins belle pour autant. Le père de Foucault — qui recueillera au début du siècle les récits des Touareg de l’Ahaggar — rapportait la légende sublimée de Tin Hinan. C’est celle d’une femme venue avec sa servante Takama de sa lointaine contrée du Tafilalt, sud du Maroc, soumettre les Isabaten, la population autochtone qui vivait dans l’Atakor, et fonder son royaume sur la voie des caravanes. Autrement, on n’en sait que peu de choses sur elle, sur son vécu ou son règne. Peut-être faudrait-il juste se satisfaire du souvenir exalté d’une femme qui du désert en a fait une légende.

    M. Aziri

    Source : http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=80816



    Commentaire de tinhinane (02/12/2007 16:03) :

    l'histoire des berbères est tres interessante,

    http://tinhinane92.skyblog.com




    KABYLIE : Entre hier et aujourd’hui

    28/08/2007 03:28

    KABYLIE  :  Entre hier et aujourd’hui


    Seul le développement bien pensé de la région peut sauver la jeunesse et lui redonner de l’espoir.

    La Kabylie a fait, ces derniers temps, les unes de la presse à son corps défendant. Pour le lecteur non averti, les opérations militaires, les ratissages, les accrochages et autres termes de violence qui sont rapportés par la presse et qui s’y déroulent indiquent que la région est à feu et à sang. Commençons par préciser que dans notre esprit «Kabyle» veut dire habitant de cette province d’Algérie nommée la Kabylie sans aucune autre connotation. Présentée par certains comme une exception dans le large cadre qu’est la nation, la Kabylie n’aspire qu’à un mieux être dans une ère de paix.

    Une région et une histoire

    La Kabylie s’est toujours signalée dans le cheminement de l’histoire du pays par des prises de position considérées comme avancées. Ainsi a-telle fourni des contingents importants tant en militants qu’en cadres au mouvement national. Pour ne citer que quelques-uns d’entre eux, on peut nommer Amar Imache, Si Djilani et tant de militants ayant accompagné l’Etoile nord-africaine, ensuite le PPA - Mtld et enfin le FLN avec Ali Laïmèche et tant d’autres, souvent de jeunes lycéens ayant choisi le combat de l’honneur contre la «paix des étables». La raison à cela est simple et complexe à la fois. Pour résumer on peut dire que la Kabylie faite de pitons aux terres ingrates et schisteuses a vu partir ses enfants vers des terres d’immigration pour assurer la survie de la famille restée au pays. Durant cet exil, jamais voulu mais plutôt subi, les jeunes Kabyles ont eu à côtoyer des hommes et des femmes à la culture et aux moeurs différentes. C’est dans ces terres d’exil qu’est née l’idée nationale moderne au contact des idées d’ailleurs. Les jeunes «exilés», notamment ceux frottés d’un peu de culture, s’ouvrirent aux idées nouvelles et le sentiment national se fortifia. C’est d’ailleurs dans les rangs de l’émigration surtout que se forgèrent les armes de combat comme les partis politiques. Après l’ENA, la glorieuse ENA et le PPA - Mtld, ce furent le Crua d’abord et le FLN ensuite, suivi quelques mois plus tard du MNA. Ce dernier étant plus dirigé vers la lutte contre le FLN que pour l’indépendance, le vieillard assigné à Niort, Messali Hadj, était alors en «dehors du coup». En fait, l’histoire récente de la Kabylie se confond avec celle du mouvement national. A la veille de Novembre et selon feu le colonel Ouamrane qui l’affirmait devant les sunlights de la télévision, les rangs révolutionnaires comprenaient au moins deux tiers de militants issus de Kabylie alors que l’encadrement l’était à plus de 75%. Les Abane, Krim, Didouche, Ouamrane, Amirouche et autres Ali Mellah pour ne citer que les plus connus sont là pour témoigner de l’engagement de la région. Sans oublier ceux-là-mêmes qui aujourd’hui encore sont sous le joug de la lutte pour un autre devenir. La seule daïra de Draâ El Mizan, en Kabylie, a fourni à la révolution cinq colonels: Krim, Ouamrane, Ali Mellah, Zamoum et Dehilès. Des cinq, seul Dehilès est encore en vie. Larbaâ Nath lrathen a fourni outre des bataillons de militants, notamment l’un des plus grands comme Radjef Belkacem, des combattants dont certains ont eu à contrer les généraux Faure et Olié durant l’épopée libératrice sans oublier le géant Abane Ramdane, le fils d’Azzouza. Comment citer tous ceux-là qui firent que Novembre fût possible et ceux-là aussi qui hissèrent haut le drapeau de l’éveil national. En ces jours d’août, on ne peut que nous incliner devant leur mémoire avec respect et reconnaissance.

    Que de paradoxes

    Une fois ce glorieux passé brossé quoique rapidement, il semble bon de revenir sur le présent pour essayer d’expliquer le temps présent. La région, sortie de la guerre d’indépendance exsangue, laminée, déchirée, meurtrie, a dû s’enfoncer durant les premières années dans une violence inouïe. Les maquis du FFS de 1963 ont laissé dans le vécu des populations des traces indicibles. Ensuite, ce fut une longue nuit avec le parti unique et la pensée unique. La kasma du coin ayant pratiquement droit de vie et de mort sur de pauvres hères. L’entreprise d’effacement de la mémoire mise en branle fit réagir des jeunes, d’abord dans l’émigration puis au pays, avant que n’éclatent les événements du printemps amazigh d’avril 1980.
    Avril 1980 a décillé bien des yeux et le combat pour la liberté et la démocratie rejoint celui des aînés. Avec le temps et grâce à Avril 1980, le peuple se réveille et décide de prendre en charge sa destinée par une révolution se voulant pacifique. Mais l’islamisme apparaît et change la donne. Certes, en Kabylie, les idées islamistes souvent rétrogrades n’arrivent pas à accrocher ou si peu, la région ayant versé dans la mouvance démocratique dès les débuts. Mais le développement de la situation a fini par rattraper la Kabylie et, dès 1992, on a assisté à la naissance des maquis terroristes. A l’époque, Benhadj, devant rallier la région, est du pays, se désolait dans un discours d’avoir à traverser «bilad el kouffar», allusion à la Kabylie. Plus tard et dans un autre registre, feu Nahnah s’illustra en s’en prenant à la dépouille de Matoub Lounès. Attirés par le relief et aussi par le couvert végétal de la région, les terroristes islamistes s’installent dans les massifs de la région. Sidi Ali Bounab et Boumahni ainsi que certaines régions du Djurdjura ont ainsi été infestées d’abord par les énergumènes du GIA, ensuite par ceux du Gspc. Les villages qui ont eu recours d’instinct aux «précautions» d’antan ont vu aussi certains des leurs prendre les fusils de l’honneur. Certes, il s’est trouvé notamment des jeunes qui ont été «aveuglés» par le pouvoir du dinar roi et, pour quelques subsides, ont versé dans l’islamisme radical, mais le gros de la population ne partage guère les idées et les objectifs de ces desperados de l’Islam radical. Aussi les forêts et massifs de Kabylie qui sont souvent ratissés ne sont-ils «peuplés» que par d’individus venus d’ailleurs.
    La Kabylie assiste malgré elle à cette présence et voit dans les ratissages l’un des moyens idoines de nettoyer ces lieux. Les gens de loin peuvent s’imaginer que ces terroristes jouissent de logistique et de l’aide des populations, ce qui est évidemment loin d’être la réalité. Des jeunes, comme il est suggéré en supra, peuvent être très bien tentés par l’argent mais le gros des «troupes» de l’islamisme radical provient d’ailleurs. Dans quelques villages, ce sont des jeunes dont les parents sont originaires de la région et ayant vécu ailleurs qui ont ramené dans leurs bagages des idées étranges et souvent meurtrières.
    Le seul moyen de lutter contre cet épiphénomène est le développement. Cependant voilà: alors que le président a promis un plan quinquennal et une enveloppe des plus conséquentes pour la région, il faut croire que l’argent n’est pas encore là ou alors - et c’est la crainte de tous - les projets sont en «dormance». On frémit rien qu’à cette idée et les sorties du wali devant l’exécutif semblent corroborer cela. Ce dernier n’arrête pas de souligner les retards dans les réalisations et déplore que le travail, soit se fait mal, soit, pis, ne se fait pas du tout. Un espoir existe car ce chef de l’exécutif a montré une volonté certaine de tout faire pour relancer le développement de la wilaya. Seul le développement bien pensé de la région peut sauver la jeunesse et lui redonner espoir. Aujourd’hui, le seul mot à la bouche chez ces jeunes est l’émigration ou l’exil. Il est temps de redonner à cette population juvénile des repères: Novembre en est un.

    A.SAÏD

    Source : http://www.lexpressiondz.com/article/8/2007-08-28/45396.html



    Commentaire de samir (31/03/2008 21:30) :

    saha arezki franchement ton blog est magnifique en trouve une multitudes d'informations interessantes sur la kabylie.. ce que j'ai aimé aissi c'est la facon dont tu as retracer l'historique de notre chere JSK. franchement bravo et bonne continuation... a+





    H’med Oumeri : Mon nom est liberté.

    03/08/2007 03:45

    H’med Oumeri : Mon nom est liberté.


    Mémoire Kabyle:
    Pour que nul n’oublie...Oumeri. La faim fait sortir le loup du bois, l’injustice fait sortir le héros de sa léthargie. Ahmed Oumeri a de tout temps été louangé par les femmes dans leurs chants et glorifier par les plus illustres poètes et artistes contemporains.
    De Lounis Aït Menguellat à Lounès Matoub en passant par Menad, les groupes Djurdjura et Afous, tous ont mis en exergue la fin tragique qui a été réservée à ce personnage proverbial de courage, de bravoure et de patriotisme. Une fin qui semble fatalement atavique tant notre histoire est parsemée d’exemples. La mémoire collective garde surtout celle que réservera Bocchus au roi-guerrier Yugurten
    Une brève esquisse sur ce que fut Oumeri nous permettra peut-être de saisir les motivations et le « Credo » de cet « hors-la-loi » (1) ?

    Ahmed Belaïd, alias Oumeri, fut un descendant d’une famille qui a perdu sept hommes durant la résistance des At-Buwaddu à la conquête française en Kabylie. Alors que tout le pays s’était rendu à « l’évidence » et avait « accepté » les auspices de la France protectrice vers 1849, cet Aârch, cœur de la redoutable confédération guerrière des Igwejdal, résista sept longues années encore aux assauts répétés et meurtriers des conquérants (1850-1857). Le colonel Robin écrivait dans la Revue africaine qui relatait alors la chronique de la conquête de la Kabylie : « Les Beni-bou-Addou qui, malgré le sac de leurs principaux villages en 1849, étaient restés insoumis, furent encore les derniers à rentrer dans le devoir en 1857. » (2)

    Plus tard, ils s’associèrent aux troupes de Fatma n Soumer puis prirent part au soulèvement d’El Mokrani... Les sept guerriers des Ath Hammou ancêtres de Ahmed, qui périrent alors, ont été exécutés par les soldats du général Lerez du 5e RTA. Depuis, cet adage est né pour traverser les années et les générations dont celle de Ahmed et parvenir jusqu’à nous : « Wi bghan ad yissin xellu, imuqel s-afrag n At-Hemmu » (3).

    Les répercussions psychologiques traumatisantes des rudes épreuves de cette période, particulièrement sanglante de notre histoire, sur les populations, se sont donc transmises ; la tradition orale aidant, de génération en génération.

    Oumeri voit le jour sur ce hameau suspendu au pieds des crêtes du versant nord-ouest de « la montagne de fer » (4). Les Aït Bouaddou, menaient une vie somme toute identique à celle que menaient leurs compatriotes indigènes. Une vie faite d’indigence et d’injustice. Le petit Oumeri grandit au milieu de cette agressivité constante des milieux social et naturel qui forgera par la suite son amour de la justice, de la liberté mais surtout son courage.

    Le mouvement nationaliste commençait à se cristalliser et à prendre racines dans les couches populaires. L’ENA puis la PPA tentaient de se doter d’une base solide pour pouvoir mener leurs actions de sensibilisation aux contrées les plus éloignées et faire vibrer les fibres patriotiques de leurs frères autochtones. Puis, c’était l’éclatement de la Seconde Guerre mondiale et tout désormais, dépendait des tournures que va prendre cette nouvelle tragédie qui venait alors s’ajouter au malheur des Algériens. Pour que la France « protectrice » ne tombe pas entre les griffes du nazisme, les Algériens sont mobilisés puis expédiés au front. Les villages de Kabylie ne portaient plus dans leurs ruelles que vieillards, femmes et enfants. Le jeune Ahmed, quant à lui, se retrouva à Sedan, à la frontière franco-belge...

    Traversant une rivière alors que son unité était à cour d’eaux depuis des jours, Oumeri assista une fois de trop à un acte discriminatoire dont l’effet sera déterminant et immédiat : Craignant que l’eau du cours ne soit empoisonnée par les nazis et afin de juger si celle-ci était propre à la consommation,, l’officier préféra faire boire un soldat algérien au lieu d’un cheval de la cavalerie. Il déserta en 1941. Arrêté puis emprisonné à la caserne de Belfort (actuelle El Harrach) où il fut réincorporé au régiment de « la marche des Levant », où, après des tractations et après avoir eu le soutien de la direction du PPA, il organisa une mutinerie qui échoua. Sa déception fut des plus vives quand, le jour même de la révolte carcérale, Messali Lhadj appela les mutins au calme... et à se rendre ! Il réussit cependant sa tentative d’évasion et opta aussitôt pour le maquis contre le colonialisme à la manière des ancêtres. Il rançonnait, vengeait, enlevait aux uns et donnait aux autres, terrorisait les nantis, particulièrement ceux qui se rapprochaient du pouvoir colonial... l’Arumi et ses « amis » dont les rançons allaient sans prendre le moindre détour aux plus démunis. Le maquis avait ses informateurs dans tous les villages. Quand le groupe rebelle d’Oumeri recueillait des rançons, recevait les prix du sang, dévalisait une maison, sanctionnait des personnes, on savait au centime près les sommes collectées. Le maquis recevait à son tour un pourcentage pour survivre, venir au secours des familles de maquisards, alimenter la caisse du PPA-MTLD. Bien qu’Oumeri refuse toujours « d’exercer » sous la casquette du PPA, le colonel Ouamrane témoignait avoir envoyé des éléments de la bande (ndlr : comprendre le « ses hommes ») en mission et recueillaient un pourcentage des « collectes » du groupe d’Oumeri avec l’œil bienveillant du maquis. « ... Il n’arrêtait les cars que pour faire crier à plusieurs dizaines de voyageurs : ... Vive l’indépendance... . » Un témoin oculaire de ces scènes serait encore en vie.

    Pendant ce temps-là, la propagande colonialiste associée aux différentes pressions de ses ennemis, dans une époque où les seuls canaux d’information « censés » éclairer des populations, en majorité illettrées, étaient propriété de l’administration coloniale, ont fait que les plus illuminés ont cédé et les diffamations les plus invraisemblables et les plus immorales avaient pris les allures de vérités incontestables. M. M. A. Brahimi, dans un travail d’investigation d’envergure, révèle l’existence des contacts entre le groupe rebelle et les responsables du PPA-MTLD. En effet, il s’apprêtait à rejoindre l’OS, convaincu enfin par Krim Belkacem après des années d’effort, quand Oumeri fut assassiné dans un guet-apens tendu par l’administration au village Iâazounen, au domicile de son compagnon d’armes Ouacel Ali, le jour même de la création de l’organisation (OS) (5). En trahissant Oumeri et Hadj Ali Arezki, qui défrayèrent la chronique des années durant, Ouacel n’avait fait que rappeler que depuis la nuit des temps, chaque fois que cette terre donne naissance à un grand homme, il s’ensuit inévitablement une autre D’un grand traître.

    17 février 1947, 17 février 2006. Plus d’un demi-siècle après sa mort, aucune reconnaissance n’est venue exhumer ce héros mythique que fut Oumeri. Le roman historique qui lui a été consacré par feu T. Oussedik (6), constitue une initiative louable dans les limites où elle a eu le mérite de lui avoir conféré une réputation plus large et d’avoir surtout contribué à sauver de l’oubli ce justicier du terroir, dans lequel les fossoyeurs de l’histoire de tout bord ont réussi jusqu’ici à le confiner. Cependant, cette oeuvre unique manque de rigueur scientifique qu’exige le genre historique d’où les lacunes dans la justesse de certains faits ainsi que dans leur chronologie. Mais c’est surtout son caractère superficiel qui doit être signalé bien que les difficultés qui entravaient alors, plus que maintenant, la recherche historique en général et plus particulièrement celle ayant trait aux « hors-la-loi » appelés « bandits d’honneur » justifie ce manque, du reste légitime. Aujourd’hui encore, c’est à peine si une mémoire vivante ose délier la langue non sans réticences.

    T. Oussedik, disait à Alger : « ...Je prends Oumeri pour un héros national... » Ce n’est que justice rendue à cet authentique justicier du petit peuple qui ne cesse de hanter notre paresse depuis sa tombe de fortune perdue sous la plate-forme d’une vieille bâtisse abandonnée... Un symbole, un repère que seul les héros de légendes en sont capables d’être, Oumeri n’est aujourd’hui, qu’un nom dans notre mémoire collective. Les épopées de cette victime de sa propre prise de conscience prématurée dans une société qui claquait du bec, qui était en proie à l’austérité du milieu naturel, au ravages de typhus, à l’exode massive de la gent masculine vers une guerre lointaine et vers des mines dévoreuses d’hommes, à l’injustice et aux atteintes aux droits les plus élémentaires de l’être humain, mais surtout en proie à l’ignorance… sont aujourd’hui inconnues de la postérité post-indépendance...

    « Décoloniser » l’histoire est une entreprise de grande envergure ; c’est une tâche qui incombe à tout le monde, dans les limites des moyens dont dispose chaque chercheur. C’est aussi, tenter d’apporter sa pierre à l’édification d’un avenir certain fait d’équilibre et de bien-être.

    L’association culturelle Amezruy a cassé le caractère tabou qui entourait ce personnage légendaire. Un vibrant hommage lui a été rendu en lui consacrant la première rencontre autour de Ahmed Oumeri qui s’est déroulée à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, du 2 au 5 mars 1996.

    Consacrer un film cinématographique retraçant le combat de ce justicier, lui reconnaître son statut de « héros national » est aujourd’hui plus qu’une exigence de tout un peuple qui aspire à reconquérir son histoire pour réaliser sa propre projection dans l’avenir. Que justice soit rendue au justicier !

    Halim AKLI

    Notes

    1) Credo d’un hors-la-loi est le titre d’un ouvrage de M. A. Brahimi.
    2) Dans Revue africaine.
    3) Littéralement « celui qui veut connaître la signification de l’extermination, qu’il regarde vers les Aït-Hammou ».
    4) Nom romain du Djurdjura : Montus Ferratus
    5) L’O.S. est créée le 17 février 1947. Oumeri est assassiné le même jour.
    6) Oumeri : roman de Tahar Oussedik.

    Source : http://www.kabyle.com/H-med-Oumeri-Mon-nom-est-liberte,12427.html



    Commentaire de truth1962-2013 (10/07/2013 17:12) :

    La révolution algérienne……parlons-en !! Au niveau de ait Bouaddou pas mal de valeureux hommes ont laissé leur vies pour que leurs enfants et leurs petits enfants puissent gouter a l’agréable et savoureux gout de la liberté. Plus d’un demi-siècle plus tard, les idées divergent, y’a ceux qui croient que c’était une utopie de la part de ceux qui se sont sacrifier de voir un jour le vent de la liberté souffler sur l’ensemble du territoire algérien, pour d’autres plus consciencieux, le combat que leurs aïeux ont mener contre l’occupation, l’oppression et tout ce qui dévalorise l’individu de la part des colons mérite respect. Tous ceux qui se sont enrôlés dans la guerre de libération avaient un seul et unique objectif, celui de récupérer ce qui avait été volé à leurs pères et grand pères et le léguer à leur tour à leurs enfants et petits-enfants, ce qui fait que leur combat était noble et le resterait jusqu’à la fin temps. Notre combat à nous (nouvelle génération) est beaucoup plus complexe, on doit lutter sur plusieurs fronts, nous devons impérativement rétablir la vérité sur notre histoire, des noms tel que celui L’hadj Mohamed bouakli (Takilt) de Mouhouche (Sehad) de slimani amar et chabane et tant d’autres ne sont connus qu’au niveau de notre localité alors que des noms de faux martyrs ont une renommée nationale.





    Hommage : Il y a 48 ans, Amirouche et Si El Haouès

    05/04/2007 02:50

    Hommage :  Il y a 48 ans, Amirouche et Si El Haouès


    Cela fait déjà  48 ans, le 29 mars 1959 tombaient au champ d'honneur à Bou Saâda, les colonels Amirouche et Si El Haoues, respectivement commandants des wilayas historiques III et VI. 

    Jeudi dernier, Tassaft Ouguemoune, village natal du Colonel Amirouche, perché sur les hauteurs des Ath Yenni, dans la wilaya de Tizi Ouzou, leur a rendu un vibrant hommage.
    C'est sous un ciel d'hiver, qu'une cérémonie de recueillement a été organisée au sanctuaire des Martyrs de Tassaft, localité qui a payé un lourd tribut pour la libération du pays, en y laissant plus de 700 de ses valeureux fils.
    Après le dépôt de gerbes de fleurs et la récitation de la Fatiha à la mémoire des martyrs, en présence des autorités locales, des moudjahidine et de familles de chouhada, des intervenants ont pris la parole pour évoquer le parcours du brave combattant, dont la grandeur n'est plus à démontrer.
    Tout en rappelant que désormais, l'histoire retiendra que, Amirouche était et demeurera le symbole du sacrifice, les intervenants ont mis l'accent sur le comportement exemplaire du valeureux  martyr avec ses djounoud.
    " Il était toujours le premier à servir et le dernier à se servir ", témoignent des anciens compagnons d'armes.
    De son coté, le ministre des Moudjahidine saisira cette occasion pour dégager une enveloppe de deux millions de DA qui a sera affectée pour la réfection du cimetière du village de Tassaft.
     Une enveloppe, qui ne fait que répondre à un engagement fait lors de la commémoration du 47ème anniversaire de la mort des deux héros de la lutte armée de Libération nationale, explique le responsable de wilaya de l'Organisation nationale des moudjahidine, l'ancien Commandant Mohand Ouramdane.
    Page d'histoire. Amirouche Aït Hamouda de son vrai nom, est né le 31 octobre 1926 au  village de Tassaft Ouguemoune, près de Tizi Ouzou. Dans les années 40, il intègre le mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques à l'Ouest du pays et plus précisément à Relizane, ville où il vécut et où il tenait une bijouterie.
    En 1950, Amirouche se rend en France, pour travailler, tout en y poursuivant son activité politique. En septembre 1954, il regagne le pays pour participer au déclenchement de la lutte armée de Libération nationale.
    Il rejoint le maquis dans la zone de Aïn El Hammam où il prend la tête du commandement en 1955.
    Au lendemain de la mort de Mustapha Ben Boulaid, il a été chargé d'une mission, celle de réorganiser militairement la wilaya Une. En 1956, il sera chargé d'assurer la sécurité des membres du congrès de la Soummam.
    En 1957, Amirouche est promu au grade de colonel et nommé Commandant de la wilaya III historique.
     Cette promotion est intervenue après que Krim Belkacem et Mohammedi Saïd furent appelés à siéger au Conseil national de la Révolution algérienne. Le 29 mars 1959 Amirouche tomba au champs d'honneur au Djebel Thameur à Bou Saâda lui et ses compagnons, alors qu'il se rendait en Tunisie.

    Par : Meziane R.
     
     

     



    Commentaire de Samira & Barbara (05/04/2007 23:08) :

    Bonsoir…Arezki...Bon vendredi… Image hébérgée
par hiboox.com


    Nous te souhaitons..une journée remplie..de paix,d'amour,de bonheur et de la joie….
    bisous…bisous…bisous  
    Hoder

    aimer_ la_ vie


    Avec toute notre amitié


    Commentaire de Samira & Barbara (06/04/2007 20:36) :

    Bon Week-end …Arezki... Image hébérgée
par hiboox.com Et Joyeuses Pâques…

    Image hébérgée par hiboox.com


    … Nous te souhaitons…un week-end remplie…de paix,d'amour,de bonheur,et de la joie……à lundi…
    bisous…bisous…bisous  
    Hoder

    aimer_ la_ vie


    Avec toute notre amitié


    Commentaire de claire (10/04/2007 03:09) :

    Image hébérgée
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    http://gina.vip-blog.com

    Commentaire de claire (03/06/2007 21:20) :

    Image hébérgée
par hiboox.com bonjour me voila prete pour l.hopital mardi mercredi et jeudi ajustement de médication pour asthme alors je passerai vous voir vendredi sans faute bisous boop Et mon blog sera ouvert gille et une cop y verra bye . Sur il sera pas a jour mais pas grave pour une fois vous m.en voudrez pas bisous boop.

    http://gina.vip-blog.com

    Commentaire de tinhinane (04/06/2007 17:34) :

    amirouche c la fierté de tassaft


    Commentaire de samira (13/09/2008 11:03) :

    c tres riche tous ces articles et surtous celui sur amirouche; comme c un parent a ma grande mere ca me fait plaisir de connaitre son histoir franchement mille bravo a votre travail c est superrrrrrrrrr





    Évocation : Mouloud Mammeri , Un grand écrivain

    07/03/2007 03:09

    Évocation : Mouloud Mammeri , Un grand écrivain


    D’abord l’œuvre en question qui renferme ces deux joyaux de la littérature algérienne d’expression française que sont entre autres La colline oubliée et L’Opium et le bâton se serait augmentée de quelques autres best-sellers, à la grande joie et reconnaissance de ses lecteurs.

     

    Mais c’est surtout son regard d’écrivain sur le chemin accompli par l’Algérie dans le sens du progrès et de la démocratie : une presse indépendante et l’éclosion de jeunes talents, à l’image de Yasmina Khadra sous la poussée démocratique de la mondialisation et les libertés qui en résultent dont bénéficie admirablement la langue amazighe portée par un courant qui inscrit son long et difficile combat au cœur de la citoyenneté qui nous intéresse. Et il est évident que c’est son journal qui se serait enrichi de tous ces événements impérissables de nouvelles pages. A un moindre degré, on pourrait, poursuivant cette supposition, se demander légitimement ce que Mammeri, passant devant la salle Errich où une formidable exposition lui a été consacrée ainsi qu’à son parcours d’écrivain, aurait pensé de cet hommage rendu par la wilaya de Bouira. Se serait-il reconnu dans le portrait dressé de lui par les nombreuses citations tirées de sa propre œuvre (une sorte de Mammeri par lui-même) ou de témoins comme Pierre Bourdieu lui-même.

    En tout cas, c’est ce portrait haut en couleurs que nous tâcherons de reproduire ici avec ces citations relevées à la hâte, avec plus ou moins de pertinence car les noter toutes en exige plus de temps et certainement plus d’espace. D’ailleurs, comme pour pallier le défaut d’exhaustivité qui devait leur paraître latent, les initiateurs de ce vibrant hommage, dédié à la mémoire de cet immense plume que fut et reste Mouloud Mammeri, avaient programmé une conférence sur sa biographie et un concours de poésie où les 5 meilleurs poèmes seront retenus et primés. Nous ne le répétons jamais assez : l’œuvre de Mouloud Mammeri né en 1917 et éteint en 1989 est dense et pèse d’un grand poids dans le patrimoine culturel de l’humanité, puisque La colline oubliée et L’Opium et le bâton – pour ne parler que de ces deux grands romans – furent traduits en 11 langues. Autour de la pièce maîtresse de l’œuvre constituée par ces deux maîtres romans, on trouve une pléiade de nouvelles et de contes, publiés chez Plon, Europe, Maspéro ou Bordas, comme La table ronde, La meute, Machaho ; on trouve aussi un précis de grammaire publié à Alger en 1967 et d’autres publications comme Escale, La cité du soleil à la même édition.

    Cédant au chant des sirènes de l’ethnographie, Mammeri consacre à la littérature orale et kabyle sept ouvrages entre l’essai et la poésie sur une période comprise entre 1969 et 1989, année de sa disparition tragique (Mammeri rentrait du Maroc à bord de son véhicule lorsqu’il percutait un arbre. Une fin à rapprocher de celle de Camus). Tant de fécondité créatrice et tant de productions ne pourraient laisser indifférent un monde désireux d’honorer partout où il se trouve le génie. En 1986, soit trois ans avant sa mort, l’auteur de L’Opium et le bâton reçoit à l’université de Nanterre (Paris X) le titre de docteur honoris causa en présence de quelques amis, dont J. Yacine et Pierre Bourdieu. A Paris, il fonde la maison des services de l’homme, le fameux centre d’étude et de recherche d’anthropologie de Méditerranée (Ceram) qui publie la revue Awal.

    Un portrait haut en couleurs

    A côté des nombreuses photos et textes qui illustrent cette expo, ce petit paragraphe attire l’attention : il est de la main de Mammeri même : « Lorsque j’étais enfant, mon père m’emmenait systématiquement au marché parce que le marché est un lieu de rencontres. Le marché de mon père durait une demi-heure ; le reste du temps, il le consacrait à rencontrer les gens et à rester avec eux. Eux en faisaient autant. Il y avait une entreprise de formation dans le tas à la fois consciente et diffuse ». Nous voilà fixés sur le départ dans la vie du jeune Mammeri dont Pierre Bourdieu, dont il fut l’ami, dira plus tard : « En défendant cette sagesse profonde qui s’est logiquement maintenue envers et contre toutes les dominations et en particulier contre la censure du discours religieux, Mouloud Mammeri était loin de sacrifier à une quelconque nostalgie puissante et régressive.

    Il avait la conviction de travailler à l’avènement en Algérie d’une démocratie pluraliste soutenue à la différence et capable de faire triompher la parole de l’éclairage national contre le silence buté ou la parole nationale des fermetures politiques et religieuses. » Le même Bourdieu dira à propos de l’écrivain engagé dans sa lutte pour les valeurs universelles : « Mouloud Mammeri s’est trouvé investi en plusieurs occasions critiques de la confiance de tout un peuple qui se connaissait et se reconnaissait en lui. Le poète, disait Mammeri, est celui qui mobilise le peuple et qui l’éclaire. » A quoi souscrit pleinement Mouloud Mammeri : « Mes points de référence ne sont pas politiques. En tant que romancier, ce qui m’intéresse, c’est le destin de l’homme, sa liberté, sa pleine expression ».

    D’abord cet intérêt se manifeste devant les atrocités commises à l’époque coloniale : « A chaque page de mon journal (...), la tragédie éclorait d’elle-même. » « Cette grande tragédie » est imputable à « la faute d’un seul grand coupable : le colonialisme » ainsi que le souligne avec vigueur Mammeri dans sa lettre à un Français. Ensuite cet intérêt prend la forme d’une révolte, lorsqu’il est fait fit de la dignité humaine : « Le jour où on est venu nous signifier que nous étions une organisation de masse, j’ai quitté l’union. Comment peut-on conformer comme des moutons dans un parc des hommes, des femmes qui ont un visage, un nom, un cœur ? » Cette révolte prend une envolée lyrique à propos de la langue amazighe qu’il s’agit de défendre bec et ongles : « Il n’était pas possible d’accepter de gaieté de cœur que la langue qui avait servi aux guerriers de Jughurta cessa de chanter sur les lieux mêmes de leur combat par la faute de quelques préjugés rétrogrades. » Ignorance, préjugés, inculture, voilà une thématique à la mesure d’une grande plume.  

     El Watan 07/03/2007

    par Ali D.


    Commentaire de Vaddi (08/03/2007 00:34) :

    Message de Vaddi - Sujet : « Remerciements et admiration ! » Azul a ya Rezki, Je n'ai pas un vocabulaire assez riche pour te dire combien j'ai aimé ce que tu as présenté dans ce blog, surtout la manière et l'organisation de toutes les rubriques. Je te remercie du fond du coeur pour m'avoir permis de voyager et revoir ma terre natale et le Djurdjura. les sujets sont variés et attrayants ! Je te dis encore bravo !! Je te souhaite beaucoup de réussites ! Ton ami et frère Vaddi





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