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IXXAQ WUL (NOSTALGIE) de Karim ABRANIS
29/01/2007 05:54
NOSTALGIE Traduction Ramdane Sadi
O cœur qui soupire comme le vent, Dure est l’épreuve des pays autres ! Même en ce jour de fête commune, Ils répugnent à te saluer !... Coeur qui te nourris d’amertume, Patiente, tant que manque la bonne étoile !...
Les amis auxquels dire me manque, La source vers laquelle j’allais est trouble Et son eau limpide fait défaut, Celui que j’interpelle me boude Et si je me confiais à lui , Il me répond de travers...
O cœur oppressé en chas d’aiguille, Tu n’admets plus que passe le fil !... Mais c’est vrai qu’une fois la nuit venue, La compagnie se fait rare... Celui-là tenté par la voie droite L’abandonne. C’est ainsi, fais-en ton deuil !...
Je te répète, pauvre cœur, Menteur qui nie l’évidence ! Je te répète : fais-toi oiseau, Qui éclôt de l’œuf indigène... L’épreuve endurée passée Se rappelle celle qui la suit...
IXXAQ WUL Texte original de Karim Abranis
Source : http://www.abranis.com/texte_ixxaqwul.htm
Commentaire de Chanou (29/01/2007 14:32) :
Bon début de semaine!!
Gros bisous
Amitié!
Coucou très jolie chanson bisousss
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Commentaire de kawtar (04/02/2007 12:42) :
merci pr l com tres bo blog
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Da Slimane Azem
24/01/2007 03:44
Poète et chanteur kabyle né le 19 septembre 1918 à Agni Ggeghran et mort à Moissac (Tarn et Garonne) le 28 janvier 1983. Slimane Azem arrive en France dès 1937 et entame une immersion précoce dans les tourments de l'exil. Sa première chanson : a Mûh a Mûh consacrée à l'émigration paraît dès le début des années 1940, elle servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s'étend sur près d'un demi-siècle.
Du point de vue de son contenu, ce répertoire présente des ressemblances frappantes avec celui de Si Mohand, grand poète kabyle du XIXe siècle. Dans un contexte socio-historique différent, Slimane Azem a, en effet, représenté pour le XXe siècle ce que Si Mohand fut pour le siècle dernier : le témoin privilégié d'un monde qui vole en éclats, d'une société dont les assises ont été ébranlées en profondeur et dont les valeurs vacillent - même si quelquefois elles se raidissent - face à celles, implacables, du système capitaliste.
Le répertoire de Slimane Azem est donc - à l'image de la société qu'il traduit - traversé en profondeur par ces bouleversements; sa thématique est, à cet égard, tout à fait significative. Sur les soixante-dix chansons recensées en 1979 (cf. Slimane Azem : Izlan édité par Numidie Music) et qui composent ce répertoire, plus de la moitié sont consacrées à ce renversement de valeurs avec des titres très évocateurs :
Ilah ghaleb, Kulci yeqleb : Ô Dieu, tout est inversé Zzman tura yexxerwed : les temps sont, à présent, troublés Terwi tebberwi : tout est sens dessus-dessous.
Dans ces chansons du chaos, zik (autrefois) est fondamentalement opposé à tura (aujourd'hui). Dans cet ouragan qui déferle, rien n'échappe au tourbillon : c'est le règne du «ventre» (aàbûd) c'est-à-dire des intérêts bassement matériels, de l'argent (idrimen), de l'égoïsme, etc. au détriment de l'honneur (nnif), de la solidarité agnatique (tagmat). Cet éclatement charrie tout son cortège de maux, de misères dont : la paupérisation, l'alcool (a hafid a settâr, berka yi tissit n ccrab), etc. face à l'alcool, Slimane Azem oscille toujours, au même titre que Si Mohand, entre la transgression et le repentir.
Enfin devant la force de l'avalanche cèdent aussi les rapports entre les sexes, rempart ultime de l'édifice social, et Slimane Azem de décrire, tantôt avec humour, tantôt avec une ironie caustique, ces hommes sur lesquels les femmes arrivent à avoir de l'ascendant (lalla mergaza d win terna tmettût : dame omelette qui est dominé(e) par sa femme). Car ce sont bien les valeurs de la société traditionnelle que Slimane Azem défend, au besoin en évoquant Dieu à grand renfort; la dimension religieuse - sans être dominante - est incontestablement présente dans son répertoire.
Cependant, cette description d'un monde quasi apocalyptique - bien que récurrente - n’a pas l'exclusivité dans l'oeuvre de Slimane Azem; il était et il reste pour toute une génération de Kabyles - par dessus tout - le poète de l'exil : son évocation de la Kabylie, toute empreinte de pudeur, rappelle la douleur d'une plaie demeurée à vif, en témoignent des chansons comme :
d’aghrib d aberrani : exilé et étranger ay afrux ifilelles : ô hirondelle, oiseau messager a tamurt-iw aàzizen : ô mon pays bien-aimé
Propulsé dans le tourbillon du monde moderne, Slimane Azem ne s'est pas contenté de se réfugier dans le giron incertain des valeurs traditionnelles, son regard s'est ouvert grand sur le monde et nous lui devons de véritables poèmes de… politique internationale dans lesquels le ton volontiers satirique n'altère en rien l'acuité du regard : amek ara nili sustâ ? Comment pourrions-nous nous trouver bien ? Par ailleurs terwi tebberwi : tout est sans dessus dessous est dans la même veine. Il faut préciser que Slimane Azem, puisant dans le vieux patrimoine berbère, a «fait parler» les animaux, arme subtile mais à peine voilée d'une critique politique acerbe :
baba ghayu : le perroquet tlata yeqjan : les trois chiens
En cela il marque une fidélité indéfectible au caractère traditionnellement contestataire de la poésie kabyle, l'une de ses dernières chansons salue avec éclat et avec un titre très évocateur : (ghef teqbaylit yuli was : sur le Kabyle (ou la Kabylité) se lève le jour), l'émergence de la revendication culturelle berbère lors du printemps 1980.
Enfin dans ce répertoire vaste, riche et plein de nuances, se remarque une absence quasi totale de la poésie lyrique, lorsque cet aspect est effleuré, il ne l'est que par touches extrêmement discrètes; il est certain que ce silence résulte d'un choix, peut-être est-ce le tribut que le poète a consenti à payer afin de briser le tabou lié à la chanson, car on rapporte que Slimane Azem avait le souci d'interpeller les siens au moyen de chansons qui pouvaient être écoutées «en famille», c'est-à-dire en tous points conformes aux règles de la bienséance.
BIBLIOGRAPHIE
AZEM S., Izlan (textes berbères et français), Numidie Music, Paris, 1979.
Article de D. ABROUS dans l'Encyclopédie berbère, tome VIII
Source : http://www.algerie-monde.com/musique-algerienne/chanteur-kabyle-slimane-azem.html
Commentaire de Nina (29/01/2007 05:35) :
Mila - Abendu
http://www3.youtube.com/watch?v=-uPoynp4AYA
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Entretien avec Lounis Aït Menguellet
21/01/2007 02:37
“Faire de l’Algérie un pays culturellement vivant ” |
La Dépêche de Kabylie 20/01/2007 |
L’artiste le plus adulé des Algériens et plus fortement des Kabyles a donné le gala d’ouverture du festival des danses folkloriques à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Avec son verbe fin, intemporel , enveloppé dans des mélodies du terroir, Lounis Aït Menguellet a encore une fois envoûté le nombreux public présent dans la salle. Très enchanté de livrer ses réponses aux questions de la Dépêche de Kabylie, sur l’évenement de la semaine et sur ses 40 ans de succès.
DDK : La wilaya de Tizi-Ouzou abrite le festival arabo-africain des danses folkloriques, placé sous le haut patronage du président de la république. Il serait intéressant de connaître votre appréciation sur l’événement, sa portée et son sens.
Lounis Aït Menguellet :
J’accueille avec enchantement cet événement de brassage de cultures, qui à mon sens n’apportera que du bien. Découvrir les profondeurs culturelles des pays d’Afrique participe, à la faveur de ce festival à l’ouverture entre les peuples, ce qui justement a manqué à nos troupes locales. L’occasion donnée par ce festival d’établir des échanges permettra l’émergence de nouveaux talents et du coup, ne plus se cantonner dans son propre espace. Il serait plus intéressant de déborder à plus de pays, non seulement africains ou arabes et ce n’est qu’à cette condition qu’il deviendra possible d’avoir un pas dans l’universel. La portée de ce festival est multidirectionnelle. A ce titre, s’il y a une chance à nous tous de faire connaître ce que l’on fait et de connaître ce que font les autres, dans toute l’étendue de la complexité des valeurs communes et différentes.
Il y a chez nous des troupes de talent en musique, théâtre, danse auxquelles il faudra donner des possibilités de s’affirmer et surtout de se mesurer aux créations d’autres peuples, car tourner en rond tétanise et tue la création. La communication, l’ouverture, l’échange sont des exigences incontournables, en ce sens que ce festival est une aubaine à perpétuer.
Vous avez animé le gala d’ouverture du festival à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri devant un public très nombreux, quel sentiment vous a suscité le fait de vous produire?
ll C’est un public formidable qui me procure bonheur et satisfaction à chaque occasion qui nous rassemble. Qu’il s’agisse d’un gala ordinaire ou à l’occasion de l’ouverture de ce festival, le public de différents âges et catégories sociales qui y vient mérite tous les égards de ma part. Nous avons toujours réussi cette complicité dans le sens d’une harmonie de valeurs et l’apport du public lors des galas est important. Un phénomène de compensation s’établit, à mesure que le public s’accroche, le trac de l’artiste recule.
L’année 2007, Alger est capitale de la culture arabe. Que pense Lounis Aït Menguellet de ce retour de l’Algérie à la tête du peloton des pays arabes dans le domaine de la culture?
ll Tout d’abord, je m’abstiens de tout commentaire politique, mais de ma fenêtre d’homme de culture, je trouve que l’année culturelle 2007 que se réserve l’Algérie est une bonne chose en soi. Elle apportera au pays un désenclavement, en voyant se reverser dans les rues, les salles et les stades une variété de genres culturels, cela est enrichissant, qu’importe, les délégations et d’où elles viennent, car l’essentiel est de faire de l’Algérie un pays culturellement vivant et diversifié, le reste est accessoire.
40 ans de succès dans votre carrière d’artiste, quel regard rétrospectif faites-vous sur ce parcours légendaire ?
ll Des hauts et des bas, des joies et des peines ont jalonné ce parcours de 40 années de chanson. Ces années ont été un combat sinueux mené avec difficultés pour la bonne cause, qui a fini par avoir raison sur l’histoire en dépit de certaines vicissitudes du temps. Sans prétention aucune, ce sont des années mises au servie de notre culture algérienne pour qu’elle soit reconnue dans ses différentes facettes. Ces 40 années ont été utiles et pour moi et pour la noble cause portée par mon peuple. J’ai eu à rencontrer des générations qui se côtoient, via le public qui se déplace dans mes galas, 40 ans durant. Je suis très heureux d’avoir bouclé ces 40 années, où il m’est arrivé de me remettre en question dans certains domaines.
Peut-on savoir s’il y a du nouveau chez Lounis ? Y a-t-il une tournée en perspective ?
ll Un nouveau produit, pas pour l’instant, mais ça viendra. Par contre la nouveauté que j’annonce est la reprise d’anciennes chansons avec Djaffar, pour remettre au goût du jour celles qui ont ont été mal enregistrées ou mal orchestrées. Comme aussi j’annonce une tournée dans les 48 wilayas du pays à partir du début février. Pour mes 40 ans, la tournée nationale est un acquis sur le principe avec l’ONCI, qui a donné son accord à ma proposition.
Entretien réalisé
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par Khaled Zahem |
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Le chanteur Boudjemaâ Agraw
19/01/2007 02:19
“La chanson engagée est mon moyen d'expression identitaire”
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La Dépêche de Kabylie 10/10/2006 |
Connu depuis les années 70 pour son engagement public pour son identité et son attachement à sa langue maternelle,''tamazight", Boudjemaâ Agraw, un nom associé à celui des hommes libres engagés aux côtés des faibles qui n'ont de moyens d'expression que leurs instruments de musique et apparitions physiques en public pour l'action politique pacifique et son soutien inconditionnel aux revendications citoyennes ; lui qui durant des années est reconnu comme l’un des chantres de la revendication identitaire et socio-politique. Rencontré à Béjaïa, cœur damné, il livre ses impressions d'artiste engagé. Ecoutons-le.
La Dépêche de Kabylie : Votre dernière production remonte au mois de juillet de l'année en cours et porte sur la variété des chansons, tant politiques que folkloriques, alors que vous êtes connu surtout dans la chanson engagée. Qu'est-ce qui vous a poussé à ce cocktail de chansons d'où El karn arbaâtache (Le XIVe siècle) ?
Boudjemaâ Agraw: Le constat amer que fait tout chanteur engagé est justement comment faire passer la pensée du peuple par un message tout haut. Ce que les autres pensent tout bas, moi, j'ai eu la chance et l'occasion de le chanter tout haut. Pour éveiller les consciences, ce qui est bien accueilli par un large public. La réalité veut que j'introduise des chansons folkloriques pour faire passer en parallèle ce qui revient comme préoccupation politico-sociale du peuple. De nos jours, la chanson engagée est confrontée à la chanson commerciale qui passe en priorité, ce qui ne rentre pas dans une recherche logique de l'épanouissement intellectuel, culturel et social du peuple.
Il y a aussi le nom d'Agraw qui est connu par son engagement depuis les années de plomb, pour l'identité et la langue amazigh, ces derniers temps, notamment dans le Mouvement citoyen de façon directe, ainsi que pour votre attachement à la cause sociaIe...
C'est un devoir pour tout chanteur engagé d'être aux côtés de la population sur le terrain, pour soutenir et répondre a l'appel du citoyen revendiquant ses droits légitimes. Il fait face aux bombes lacrymogènes et autres, il faut y être aussi. Joindre le geste à la parole est acte de conscience et de l'engagement honnête et sincère aux côtés des faibles. Un chanteur engagé n'est pas seulement la présentation en face des caméras, ce qu'il chante dans ses galas, il doit le prouver sur le terrain. Un vrai chanteur engagé n'est pas seulement cela. Quand l'occasion se présente de gagner de l'argent, il en gagne mais quand il faut perdre et y dépenser de son temps, il doit le faire aussi en son âme et conscience. Etre devant les situations telles qu'elles se présentent n'est que devoir de tout engagement pour des causes justes. La noblesse de la cause juste n'a pas de prix matériel.
De nombreux adeptes disent que Agraw a fait son chemin dans la revendication en tant que chanteur engagé, actuellement vous vous êtes impliqué de plain-pied dans la politique avec une assise publique et associative assez importante. Comment expliquez-vous ce revirement
Dans le temps, j’étais venu à la chanson non pas pour être aimé ou jouir d'une célébrité quelconque, mais c'était plus une expression dans un contexte particulier si dur. Je suis venu à la chanson pour éveilller les consciences à une époque où tu ouvres la bouche, tu perds tes dents. Pratiquement, c'était la période des années soixante-dix, où on correspondait avec l'Académie berbère en France, première académie à revendiquer la langue berbère en tant que langue nationale officielle. D’ailleurs, c’est à cette académie que j'ai rendu hommage pour son aide à compléter mes connaissances en tamazight. Après la dissolution de l'Académie en 1978, c'est là où j’ai pris le nom d'Agraw Imazighen, en hommage à cette académie berbère. Au départ, ma venue à la chanson était une expression identitaire, au fur et à mesure, c'est devenu un métier, mon gagne-pain, si l'on veut dire. Il y avait aussi la réussite dans les années quatre-vingt, ce qui m'a permis de continuer dans la chanson engagée,tout en continuant à le prouver sur le terrain.
Votre nom est associé avec celui de Takfarinas
Effectivement, on s'est rencontré vers les années 80 à Paris, il y avait un manque de musiciens, j'avais besoin de musiciens, je l'ai pris avec moi, parce qu’il jouait très très bien du mandole. On a fait la première partie de Idir à l'Olympia. Les gens qui nous ont vus nous ont encouragés à travailler ensemble, et on a pu chanter ensemble pendant deux années. D'ailleurs, on a eu beaucoup de succès durant cette période. Quand à la séparation, je dirais que même le groupe “Les BeatIes” se sont séparés. Lui voulait travailler dans la chanson d'amour et folklorique et moi je voulais continuer dans la chanson engagée. C'est pour cette raison que chacun a pris le chemin de son choix.
Justement, comment expliquez-vous cette séparation, est-elle positive ou négative pour les deux, d'autant plus qu’en groupe ou séparément, vous avez connu le succès?
Je pense que chacun s'est retrouvé dans son genre. Au contraire, il y a eu création de deux nouveaux styles, ce qui a créé une richesse pour la culture algérienne en général et kabyle en particulier. Moi dans la chanson politico-sociaIe et lui dans la chanson moderne. Après tout, un jour on se rencontre, un autre on s'éloigne, après celà on garde de bonnes relations entre nous.
Quel est le secret de votre réussite en tant que groupe ou en tant que chanteur indépendant ?
Il y a eu d'abord le choix des sujets dans les années 80, j'ai chanté "Lessoire ezzine, Thabourthe Thaghlak", (Les murs l'entourent, la porte fermée), une chanson qui parle d'un détenu politique arrêté pour ses idées. Malheureusement, vingt-quatre ans après, il n’y a pas une grande avancée puisque on se retrouve à chanter la même chanson. Je me retrouve à chanter El karne arbaâtach (Le quatorzième siècle), où chacun tire la couverture de son côté, en voyant les démocrates désunis, au lieu d'avancer, je pense qu'on n’est pas encore sortis de l'auberge.
Ces derniers temps, nous assistons à de nombreuses reproductions des chansons par d'autres chanteurs, comment voyez-vous la question ?
Je pense que c'est malheureux qu'il y ait trop de reprises et quand il y a cela, ça veux dire qu'il n'y a pas de création. Le défunt Mohand U Yahya faisait des traductions de Shakspeare, de Molière et autres, mais il créait lui aussi. Et pour avancer, il faut qu'il y ait de la création et que nos cervelles doivent travailler. L'excès dans la reproduction nuit à la culture et la chanson en général. D’un autre côté, c'est malheureux que le public dépense dans la médiocrité de la chanson commerciale surtout. Dans cet état d'esprit, la responsabilité est partagée entre le chanteur qui produit n'importe quoi et le public qui l'achète. Il faut s’améliorer continuellement.
Quelle est votre analyse sur la chanson kabyle de façon générale, d'autant plus que la jeunesse est portée sur la chanson raï ?
Moi, je n'ai pas de problème avec la musique raï. C'est une musique entraînante, par contre le texte véhiculé par le raï incite plus à la débauche et l'alcoolisme et tous les autres fléaux négatifs. D'ailleurs, bon nombre de chanteurs raï eux-mêmes reconnaissent cette faiblesse. Une chanson ou une production qu'on ne peut écouter en famille ou par pudeur pour soi-même n'a pas lieu d'être.
Des projets ?
Mon projet reste celui d'une production de qualité une fois par an. Mes fans connaissent bien ma trajectoire artistique, je n'ai rien à leur apprendre, ils sont conscients de mon échelle des valeurs. C'est malheureux que le chanteur engagé ne soit pas invité par les manifestations officielles, tel le festival de Timgad, par exemple, parce qu’on chante politique. On n’est programmé que dans les occasions secondaires qui sont d'ordre de solidarité. Bien au contraire, on ne forme pas un chanteur engagé de l'université de La Sorbonne, la chanson engagée, c'est dans le sang. Les causes nobles que nous défendons méritent la reconnaissance officiel.
Quelque chose pour conclure ?
Nous savons que ce que nous faisons, c'est pour nos enfants et ceux de nos enfants. C'est un combat pacifique qui porte ses fruits à long terme. Les exemples de la Russie,la France ou d'autres pays qui ont connu les mêmes péripéties peuvent être les indices de l'espoir démocratique et culturel en Algérie.
Interview réalisé
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par Amar Chekar |
Commentaire de aimer_la_vie (20/01/2007 00:43) :
Que chacun aille à Dieu par le chemin qui lui plaît ! Voltaire……Bon
samedi…. Nous te souhaitons une journée remplie de paix, d'amour, de
bonheur, et de la joie…bisous…Avec tout notre amitié Samira & Barbara
Aam saïd, wa koul sana wa antoum bi kheir
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Son double album est sorti en France , Matoub : ''Je suis encore là''
09/11/2006 05:30
"Azul fellawen arkuli, assegas ameggaz, je suis encore là une autre fois, merci d’être là, bonos !", c’est avec cette phrase que Matoub accueille une nouvelle fois ses fans avec sa voix rauque et radieuse, malgré le poids de la tourmente et des blessures : plaies de l’âme et du corps.
On croit voir des mères éplorées, des amants trahis, des tyrans furieux, furieux de n’avoir pas réussi à faire taire la voix de cet ovni de la chanson kabyle.
Un poète peut-il mourir ? Dans ce double album, Lounès Matoub, le Roi des aèdes berbères répond à cette question, posée par le même artiste en 1991, dans son album Regard sur l’histoire d’un pays damné. Sa voix résonnera en même temps aux quatre coins de sa Kabylie natale, qu’il a quittée prématurément et subrepticement la levée du blocage sur l’autorisation de parution, ici-même, dans son pays. La sortie d’un double album du Rebelle, enregistré lors de son Zénith de Paris le 17 janvier 1998, sera une tornade artistique. Ses fans, qui se comptent par millions, seront aux anges tandis que ses adversaires d’hier et d’aujourd’hui frémiront car ils n’ont pas réussi à faire taire Matoub même avec des balles. "Bien que la force ait fui mes membres, ma voix demeure, qui retentira : ils l’entendront", clame une fois de plus, avec une nouvelle version et un nouvel habillage musical, Matoub dans l’un des deux albums sortis chez Abeille Music.
"Azul fellawen arkuli, assegas ameggaz, je suis encore là une autre fois, merci d’être là, bonos !", c’est avec cette phrase que Matoub accueille une nouvelle fois ses fans avec sa voix rauque et radieuse, malgré le poids de la tourmente et des blessures : plaies de l’âme et du corps. Ce n’est pas un hasard si la première chanson est intitulée Assirem (l’espoir). Matoub sait entretenir l’espoir même dans les épreuves les plus profondes. Il commence par l’espoir et termine par jour de fête, le titre de la dernière chanson de l’album. Entre les deux, Lounès (toute
la Kabylie
l’appelle familièrement par son prénom, abstraction faite de la différence d’âge et de classes), nous fait voguer dans son monde avec sa voix parlante qui a le pouvoir et le mystère d’agiter les cœurs et de bercer l’âme. Avec sa musique enchanteresse, on découvre que sa voix a un pouvoir encore supérieur à celui qu’on avait déjà éprouvé. Matoub s’adresse au cœur. Une sensation voluptueuse gagne le mélomane au fur et à mesure. A chaque phrase, une image prégnante infiltre l’esprit. L’allégresse d’écouter Matoub ne s’arrête point à l’oreille, il pénètre jusqu’à l’âme. Malgré le direct, Lounès chante avec un air décontracté, l’exécution coule sans effort avec une facilité déconcertante et un naturel charmant comme l’est son sourire, dessiné sur tous les portraits qui ornent les mûr de
la Kabylie. Lounès
est maître de sa voix, comme toujours. Il tire sans gêne tout ce que le chant et les paroles lui demandent. Aucune lourde cadence, ni pénibles efforts de voix ne sont perceptibles. Les airs sont agréables. Dans les chansons d’amour ou sur la vie, Matoub exprime merveilleusement, peint et excite le désordre des passions violentes et l’on oublie vite l’idée de musique ; on perd le fil du chant et l’on croit entendre la voix de la douleur, de l’emportement et du désespoir et celle de la colère et, on croit voir des mères éplorées, des amants trahis, des tyrans furieux, furieux de n’avoir pas réussi à faire taire la voix de cet ovni de la chanson kabyle. La voix de Matoub agit avec toute sa force. Impossible de rester insensible, on se laisse émouvoir, comme hypnotisé. Mais pour éprouver ces sensations, il faut être comme Matoub : sincère, sensible, fidèle, franc, honnête, émotif, généreux, etc.
Matoub proclame la plus tendre - expression de l’amour, notamment dans Tighri N’tagalt (La révolte de la veuve) :
Tu étais pour moi toute joie et tout plaisir ;
Aujourd’hui je suis en larmes ;
Mes yeux demeurent incrédules ;
C’est ainsi que je guetterai
Le moment où je me joindrai à toi
Pour ensemble vaincre l’effroi de la tombe.
La communion ajoute un grain de sel à la prestation majestueuse de Lounès. Quand, dans la chanson La gifle, il partage le chant avec son public, la réplique de ce dernier met du baume dans le cœur de l’artiste qui, ainsi revigoré, repart de plus belle et nous embarque, presque hypnotisés, dans sa randonnée interminable dans les méandres les plus reculés du cœur et ses raisons. Il rappelle que le cœur a ses raisons que la raison n’a pas, et qu’aimer ne consiste point à se regarder dans les yeux mais plutôt regarder ensemble dans la même direction. Même douloureux, l’amour chanté par Lounès est sublime :
Je redoute l’éclat du souvenir ;
Laissez- moi au bannissement
Afin d’oublier !
De l’amour révolu je suis captif ;
Je n’ai pu m’arracher à son étreinte ;
Il me lègue épreuves et souffrances ;
Où, comme un noyé, je m’agite
Pour Lounès, de l’amour à la mort, il n’ y a qu’un pas facile à franchir. Ceux qui sont morts à l’époque de l’absurdité du terrorisme sont immortalisés par cet homme au courage hors-pair. Prémonition due à la sensibilité extrême de l’artiste, il parle dans Kenza à la première personne du pluriel : "Kenza, ma fille, ne pleure pas, , la cause de notre trépas, c’est l’Algérie de demain…". Comme à son accoutumée, Matoub n’épargne personne ; le pouvoir est vilipendé ainsi que les islamistes mais aussi ces soi-disant opposants kabyles que le pouvoir avait corrompu en 1986 en leur attribuant des locaux commerciaux et des logements à
la Nouvelle-Ville
de Tizi Ouzou. La chanson est reprise dans cet album : "Anwi iyumi fkan di Tizi, Tihuna d yexamen, Tahia a sidi lwali, yesganen iqbayliyen".
Matoub administre une gifle cinglante à ceux qui l’ont traité de raciste avec cet hymne à Boudiaf, le Président assassiné, qui n’était pourtant pas kabyle. Matoub est le seul chanteur à avoir vanté les mérites de cet homme et dénoncé sa liquidation. Il est vrai qu’il avait et le talent et le courage pour le faire. Mais juste après cette chanson, il prédit dans Epreuves de la révolution :
Nous savons que lorsque le malheur aura pris fin
Feront la récolte ceux qui ont allumé l’incendie
Quant aux pauvres maudits,
Ils ne seront pas aux célébrations ;
La veuve esseulée se lamentera
Abattue, inconsolable à l’épreuve.
Mais Matoub restera éternellement l’Homme que Jean Jacques Rousseau décrit ainsi, comme s’il parlait de notre héros international : Toujours prêt à servir la patrie, à protéger le faible, à remplir les devoirs les plus dangereux, et à défendre, en toute rencontre juste et honnête, ce qui lui est cher au prix de son sang ; il met dans ses démarches cette inébranlable fermeté qu’on n’a point sans le vrai courage. Dans la sécurité de sa conscience, il marche la tête levée, il ne fuit ni ne cherche son ennemi.
On voit aisément qu’il craint moins de mourir que de mal faire. Si les vils préjugés s’élèvent un instant contre lui, tous les jours de son honorable vie sont autant de témoins qui les récusent.
Près de neuf ans après son assassinat, Matoub Lounès est plus que jamais le meilleur.
Il suffit de visiter
la Kabylie
profonde pour le constater. Lui seul sait nous faire pleurer et seul lui sait essuyer nos larmes. Dommage pour ses assassins et leurs complices ! En le tuant, ils ont certes privé
la Kabylie
de son visage irradiant, de son sourire fascinateur et de son humour caustique mais point de sa voix unique. Ils ont surtout exaucé son vœu de ne pas mourir de vieillesse ni de lassitude. Quelle destinée !
Aomar Mohellebi
Source :http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=30144&ed=MTM0OQ==
Commentaire de Chantal (28/11/2006 05:48) :
Un grand homme ce Matoub bisous
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Commentaire de amazigh (20/12/2006 01:43) :
Matoub ( ma rouhagh)envoyé par Ivral
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Commentaire de amazigh (20/12/2006 01:46) :
Dedicacée à tous les Kabyles
http://www.dailymotion.com/video/xi2a1_matoub-ma-rouhagh
Matoub ( ma rouhagh)envoyé par Ivral
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Commentaire de amazigh (20/12/2006 01:48) :
http://www.kabylienews.com/weblog/cyberkabyle/gnral/2006/11/19/video__la_mo
rt_de_matoub
Un extrait du documentaire "La grande Manip". Evidement la theorie du
Kituki est de splus discutable mais ca parle de Matoub
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Commentaire de Bgayet Kateb (09/01/2007 06:10) :
Quand je lis ce bel article sur la façon qu'avait Matoub de vivre
chacune de ses journées, je suis très émue et je le relis toujours avec
autant d'émotions. Je ne connaissais rien de la Kabylie ni de Matoub
en 1998 mais aujourd'hui, plus je m'intéresse à lui, plus
j'en veux que des "sans noms connus" l'aient sauvagement tué et
je déteste le pouvoir algérien.
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IDIR rend hommage à LOUNÈS MATOUB
05/11/2006 05:56
A Tawrirt Moussa, est né un enfant sauvage Qui a parcouru tant de pays Et qui n'a jamais trouvé la paix Ni connu la peur
A Tawrirt Moussa Est enterré l'homme du printemps Ce qu'il a chanté, jusqu'à en mourir S'appelle Tamazgha Gardons nous de l'oublier
Extrait d'une chanson intitulée "Tizi Ouzou "dans laquelle Idir, chanteur amazigh algérien rend hommage à Matoub Lounès
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Tant que naîtront les enfants de la probité ... Lounès Matoub
05/11/2006 05:44
Quand nous dominerait la faim et que nous serions fourbus Nous refusons de nous armer de patience Tant que naîtront les enfants de la probité, Insurrection, pas de soumission ! Quand nous serions davantage encore ébranlés Notre route sera inchangée. Que de sang a si longtemps coulé, Nous n'avons pas déchu de la dignité des nôtres Par la noblesse de cœur, la probité, et la sagesse De l'Imposture, de l'Imposture, de l'Imposture Nous sauverons l'Algérie.
Lounès Matoub
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