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  • Créé le : 15/10/2006 01:49
    Modifié : 19/03/2016 00:05

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    Entrevue avec M. Boussad Ouidja (Belqacem Ihidjaten)

    12/04/2012 01:10

    Entrevue avec M. Boussad Ouidja (Belqacem Ihidjaten)


    C’est très jeune que Belqasem Ihidjaten a commencé à composer des poèmes (1974-1975) et c’est depuis longtemps qu’il rêve de se voir publier. Ce rêve est réalisé puisqu’en 2004 il voit son premier recueil de poésies publié en Kabylie quelques temps après s'être installé à Montréal.

     Kabyle.com : M. Ouidja, vous faites de la poésie depuis des années, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

    Boussad Ouidja:   Avant de commencer, je tiens d’abord à Saluer tous les lecteurs de Kabyle.com. En effet,  j’écris des poèmes depuis mon jeune âge. Depuis mon arrivée à Montréal, ma passion pour l’écriture s’est accentuée. C’est ainsi que plusieurs ouvrages ont vu le jour dont le tout dernier recueil « À travers la brume ou Udhir Uffir ».

    Pouvez-vous nous donner plus de détails quant au choix de ce titre ?

    Ce titre en lui-même veut tout dire. Dans ce recueil, j’ai parlé de beaucoup de choses, j’ai abordé  certaines vérités de mes frères, de mon peuple…  J’ai soulevé des thèmes qui demeurent encore tabou en vulgarisant les banalités de ma communauté.

    Je pense que «Udhir Uffir » est le 6ème livre paru. Pouvez-vous nous parler de vos premiers recueils ? 

    Effectivement il y a eu des recueils avant Udhir Uffir (édité chez l’Harmattan à Paris). Il y a eu, Ahiwec (le glanage),Tamusta n isefra (poignée de poèmes),Seg wawal ar wayedh (du mot a l’autre),Assegres (Lange)

    Ces quatre recueils sont édités à compte d’auteur. Itij assemadh (le soleil froid ) a été édité par le HCA (Haut Commissariat à  l’Amazighité)

    Et pour le dernier, il est également édité à Paris par l’Harmattan.

    Nos sages disaient « C’est la misère qui fait faire des vers  «d lmahna i g sfruyen» est-ce vrai ?

    Il est très difficile de contredire la sagesse populaire, sauf que la misère change aussi de visage. La misère évolue avec le temps et les mœurs ce qui est tout à fait naturel.

    Avec tous les recueils parus et ceux à paraître bientôt, je constate que la poésie occupe une grande place dans votre vie,  pouvez-vous nous en parler ?

    C’est vrai que la poésie me passionne énormément et que j’y consacre une grande partie de mon temps. La poésie est le cri du cœur et apaise les âmes.

    Pouvez-vous nous parler de votre premier essai poétique si vous vous en souvenez ?

    Si mes souvenirs sont bons, je devais écrire mes premiers textes en 1975. Je vous livre ci-après un petit extrait :

    Ma yettnuzu ssber fell-am

    At ayey mebla ….ssuma

    Itij icerquen s ttlam

    Yer yuri ur yennulfa

     Ad cfuy fellam

    3uhday-kem a tanina…

    Vos poèmes versent légèrement dans «la poésie engagée» est-ce voulu  ? Je cite par exemple le poème :  «Iqcer»  (Les lambeaux de chair) * ou encore «Tilwit" (l'existence)**

    Vous savez que l’engagement est aussi un mot complexe. Chacun peut lui donner un sens ou son interprétation.

    Je peux citer l’exemple de Che-Guevara : Beaucoup pensent qu’il n’est aussi engagé que ça du fait qu’il a quitté sa patrie « Cuba », or peut-on mettre en doute  son engagement pour la révolution cubaine ? 

    Dans «Udhir Uffir» vos poèmes touchent à tout : l’exil, la misère,  la nostalgie et l’amour et  plusieurs sujets de la vie quotidienne. Nous ressentons en les lisant que ça vous affecte beaucoup, pourquoi ?

    Vous savez, Madame, on n’est jamais heureux en terre d’exil quelles que  soient les conditions dans lesquelles on vit et tant que nous vivrons dans un pays qui ne nous a pas vu naitre, on ne pourra  jamais être heureux. Le poids de la nostalgie pésera toujours sur nous.

    Vous avez même traduit en kabyle un poème de Rimbaud (Le dormeur du val), comment vous est venue l’idée de toucher à l'oeuvre de ce grand homme ? Est-ce que ça été facile de le traduire ?

    Je n’ai pas seulement traduit un texte de Rimbaud, mais de beaucoup d’autres auteurs aussi, tel que Gilles Vigneault, Apollinaire, Nelligan, Enrico Macias. Dans chacun de mes recueils je rajoute une traduction d’un auteur. C’est ma vision d’enrichir  notre langue avec des idées d’hommes qui ont marqué le monde et leur peuple.

    Vous avez encore 5 recueils en voie de parution ? Ça sera pour quand et pouvons-nous connaître les titres ?

    Il y a encore 8 manuscrits finis, saisis et archivés prêts pour être édités. Des promesses sont là mais la concrétisation se fera avec le temps . Concernant les titres,  nous attendrons leur parution pour le connaitre.

    Vous vivez à Montréal depuis plus de 10 ans, vos livres sont édités en Kabylie, pour ceux qui vivent ici au Canada ou ailleurs, comment peuvent-ils les acquérir ?

    Pour le dernier, c’est a dire "Itij assemad (le soleil froid )" quiconque peut l’avoir par le billet d’Internet chez l’édition L`Harmattan. Pour les autres recueils, ils se vendent a Tizi-Ouzou, Bejaia et Bouira sinon ils pourront me contacter et je leur ferai parvenir le recueil du titre désiré .

    Le mot de la fin M. Ouidja ?

     Je vous remercie infiniment pour l’intérêt que vous portez à ma poésie comme je remercie également Kabyle.com pour l’espace qu'il m’offre. J’aimerai lancer un appel à mes frères Kabyles afin qu’ils produisent et qu’ils écrivent dans notre langue. C’est de cette façon que notre langue et notre identité soient sauvegardées.

    Tout reste à mettre noir sur blanc pour les nouvelles générations. De ce fait, il faut écrire, écrire…écrire en kabyle.

    Tanemirt

    Propos recueillis parTassadit Ould-Hamouda - Kabyle.com Montréal

    Source:http://www.kabyle.com/fr/articles/entrevue-avec-m-boussad-ouidja-belqacem-ihidjaten-19520-10042012.html






    «Très jeune j'ai pris conscience de la valeur de ma culture»

    08/01/2012 17:34

    «Très jeune j'ai pris conscience de la valeur de ma culture»


    Entretien Tassadit Ould Hamouda Présidente de l’Association Tafsut:

    Militante associative infatigable, Tassadit Ould Hamouda, présidente de l’Association Tafsut de Montréal évoque dans cet entretien ses projets, ses activités et celles qu’elle prépare pour le nouvel an amazigh.

    La Dépêche de Kabylie : L’Association Tafsut que vous présidez est présente sur toutes les scènes du Québec et dans tous les festivals canadiens, comment arrivez-vous à honorer tous vos engagements alors que la majorité des membres sont encore aux études et vous-même au travail ?
    En effet, malgré que tous les membres de Tafsut sont aux études (secondaire, université) et qu’il est un peu difficile pour nous de nous retrouver chaque fin desemaine pour nos pratiques et souvent pour des participations aux spectacles, il n’en demeure pas moins qu’on répond toujours présents aux invitations émanant de différentes structures culturelles. Nous tenons à cet effet, à rendre un vibrant hommage à toutes ces filles pour leur sens des responsabilités et leur attachement à leur culture.

    Vous êtes d’ores et déjà à pied d’œuvre pour célébrer Yennayer ...
    Après deux célébrations de fêtes de fin d’année auxquelles nous avons participé, nous célébrons avec «Azul de Kabylie» Yennayer le 14 janvier 2012 à 20h00 à la salle Brébeuf (sise au 5625, rue Décelles - Entrée Pavillon Coutu - Métro Côte des Neiges ou Université de Montréal). Cette année nous avons invité l’artiste kabyle Aldjia avec l’aimable collaboration de Fouad Yalaoui, du groupe Tafsut, de Karim Akouche et du talentueux Samir Harfi au clavier et à l’animation, Hmimich, qui viendra spécialement des États-Unis. Quant au printemps amazigh, il sera fêté le 14 avril 2012 à Montréal avant notre départ pour Prague où nous sommes invités à participer aux célébrations du Printemps Berbère. «Le 20 avril en république Tchèque et dans deux autres villes non encore déterminées. La délégation pour la République Tchèque sera composée de Tafsut et de la troupe La Traversée. En plus des danses chorégraphiques que présentera Tafsut, la troupe théâtrale fera sa première apparition à l’extérieur du Canada et sa première européenne pour sa pièce qui a remporté un grand succès au Canada «Qui viendra fleurir ma tombe ?»

    D’autres villes européennes peut-être ?
    Probablement nous serons à Bruxelles, et nous sommes en négociation avec d’autres villes françaises.

    Récemment vous avez organisé des activités pour la levée des fonds pour l’enseignement de Tamazight à Montréal, étaient-elles une réussite, avez-vous engrangé la somme nécessaire pour maintenir cet enseignement ?
    Cette soirée de «Levée de fonds» a été organisée par les associations Inas et Acaoh qui font un excellent travail pour l’enseignement de Tamazight à Montréal et à Ottawa. La soirée avec Fahem Mohamed Saïd a été un grand succès et les Kabyles ont répondu présents pour cette honorable cause et aussi pour encourager l’artiste qui a marqué notre jeunesse et qui est venu pour la première fois à Montréal.

    Est-ce facile pour une femme kabyle, qui en plus de son travail, des enfants et des occupations quotidiennes d’activer et de militer ? Comment notre communauté voit-elle cela ?
    Etant jeune j’ai très vite pris conscience de la valeur de ma culture et de ma langue. Avec de jeunes cousins, on est arrivés à recevoir les revues «Imedyazen» (éditée en France) et «Ittij» (éditée au Canada), et cela du temps de la tristement célèbre Sécurité militaire qui sévissait partout en Kabylie. On faisait alors de ces revues, une large diffusion. En outre, j’ai travaillé à Rouiba et avec les Kabyles de SNVI, on a mis une structure de militants berbéristes. On a pu tenir des réunions même devant le Palais du gouvernement. Ceci démontre ma conviction profonde pour notre cause. Certes nous rencontrons parfois des embûches, ce qui est normal dans toute action, mais cela ne nous empêche pas d’aller de l’avant et de continuer notre travail en étant convaincue de la justesse de notre cause.

    Le mot de la fin ?
    Avant de clore, j’invite notre communauté à venir en masse applaudir et encourager l’artiste Aldjia. Enfin, je remercie beaucoup la Dépêche de Kabylie pour l’intérêt qu’elle accorde à nos activités et saisissons cette occasion pour remercier tous ceux qui nous soutiennent dans notre travail. Yennayer Ameggaz à tous les Kabyles.

    Propos recueillis par Arezki G.

    Source :  http://www.depechedekabylie.com/cuture/103999-tres-jeune-jai-pris-conscience-de-la-valeur-de-ma-culture.html



    Commentaire de HAMID (08/01/2012 19:58) :

    Je suis trés fiere de notre Tassadit.T u honnores tout le village de tassaft ouguemoune;tu es notre ambassadeur.l e combat de nos martyrs triomphera.En cette célebration de yenayer au canada;je vous demanderai de porter haut un pensée pour nos valeureux martyrs de la démocratie et de l'amazighité de l'Algerie entiére et en particulier aux martyrs de notre village:Ammar Athamouda;amirouche;Mustapha Bacha;Djaffar Ouahioune;kamel ath hamouda et Azzedine Yousfi(martyr du pringtemps noir).Signé:hamid n'khwalim





    L'exil et la relève berbère ...Quand la langue de ma mère me fait parler et m'interpelle

    27/11/2011 00:43

    L'exil et la relève berbère ...Quand la langue de ma mère me fait parler et m'interpelle


    Samedi 19 novembre 2011, les artistes Fahem, Sghira, Zahia et le groupe Berbanya ont animé une soirée-bénéfice pour l'association INAS au collège Maisonneuve de Montréal. Inas sollicite la générosité des Kabyles pour amortir les frais des parents dont les enfants suivent les cours de Tamazight.
    Plus de 60 000 Algériens vivent au Canada dont une grande partie est kabyle. Certains se sont exilés pour des raisons politiques, d'autres pour des raisons économiques ou autres. Il n'est un secret pour personne que la plupart des compatriotes vivent au Québec notamment à cause de la langue française. En plus du fait de se faire une place dans leur nouvelle société, les Algériens sont préoccupés par les valeurs ancestrales qu'ils doivent inculquer à leur progéniture pour qu'elle ne se soit pas coupée définitivement de leur culture d'origine. Parmi les facteurs extrêmement sensibles voire vitaux à cette démarche la langue. En effet, dans cette nouvelle patrie, toutes les communautés qui la composent  se démènent pour dispenser ne serait-ce le minimum de langue maternelle à leurs enfants.

    D'où l'existence du programme PELO (programme d'enseignement des langues d'origine) financé entièrement par le gouvernement du Québec dans des écoles qui répondent à certains critères comme la présence d'au moins 15 élèves parlant leur langue maternelle. D'ailleurs c'est ainsi que la langue arabe a déjà eu droit à ce genre de service pédagogique. Ce qui n'est malheureusement pas le cas pour la langue amazighe. Toutes les tentatives de certains acteurs de la communauté kabyle ont été vaines. D'où le paradoxe qu'on pourrait déceler dans la démarche de la majorité des Kabyles. D'un côté, ils manifestent, ils crient même leur identité partout. D'un autre côté, ils ne déclarent pas leur langue maternelle dans les écoles de leurs enfants. Ce qui pénalise Tamazight dans ses droits garantis à toutes les langues d'origine. Ils gonflent surtout les rangs de la langue arabe puisque se déclarer Algériens équivaut automatiquement pour les Occidentaux au fait d'être arabe.

    Devant un tel constat amer, faudrait-il rester passif et laisser faire? La réalité a prouvé le contraire puisque certains militants de l'identité berbère (regroupés dans l'association INAS) ont décidé depuis presque 3 ans de prendre en charge cette lourde tâche pour donner des cours de berbère aux enfants kabyles au centre Lajeunesse de Montréal tous les samedi matin.  Cependant, une telle entreprise ne pourrait fonctionner avec une simple ou une grande volonté, Il faut des moyens humains et financiers. Si les premiers pourraient se porter volontaires comme d'habitude dans les traditions militantes, les seconds demeurent capitaux et exigent la contribution conséquente de ceux qui se disent jaloux de leur langue et de leur identité violemment brimées pendant des siècles dans leur pays d'origine. Pour le moment,  l'association INAS tient bon et ne baisse pas les bras. Mieux encore, elle s'acharne à maintenir vivant et dynamique son noble projet en enclenchant des levées de fonds avec l'aide des artistes bien établis dans la société kabyle. Le premier qui a inauguré ce processus militant était Boudjema Agraw qui a donné une prestation de haute facture en 2010. Le second n'est autre que le chanteur Fahem qui a accepté avec beaucoup d'abnégation et de générosité l'invitation d'INAS.

    C'est  dans ce cadre que la soirée avec l'artiste Fahem a eu lieu au collège Maisonneuve de Montréal le samedi 19 novembre. Le spectacle animé par Zahia et Mohand Arab de l'association d'Ottawa a commencé par les chants des enfants qui apprennent Tamazight au sein d' INAS. Dirigés magistralement par Zahia qui est à la fois chanteuse et enseignante. Ces enfants articulaient correctement leur langue et absorbaient fièrement les cantines pédagogiquement  adaptées à notre culture ancestrale. Vient ensuite le groupe Berbanya qui a inauguré son répertoire par un instrumental chaabi en guise d'hommage en grand maître El Anka. Berbanya a également accompagné Sghira coquettement habillée en tenue traditionnelle. Cette jeune fille talentueuse a envouté l'assistance avec sa belle voix en chantant la diva Nouara et la grande dame Taos Amrouche. Enfin, le grand Fahem entame son répertoire qui a curieusement emballé même la jeune génération qui n'était pas encore née quand il a conquis les jeunes des années 70.

    En somme, la soirée était parfaite et harmonieuse. Toutes les générations se côtoyaient et dansaient aux rythmes kabyles,  anciens et actuels. Les enfants qui courraient dans tous les sens dérangeaient certains, mais leur présence était primordiale, car, c'est ainsi qu'on absorbe les sons et la culture de son peuple.   Le spectacle, qui a été donc un immense succès à tous les points de vue, a pris fin vers minuit avec certaines annonces notamment  la sortie du DVD de la pièce de théâtre ASS N UNEJMAA de Arab Sekhi, l'hommage que le CAM consacre à Mohya le 10 décembre au centre Africa  et le spectacle, ''Qui viendra fleurir ma tombe ?'',  qui aura lieu le 1 décembre à la place des Arts parrainé par QUBECOR.

    Place des arts


    Écrit par Djamila Addar

    Source : http://berberes.com/index.php?option=com_content&view=article&id=3278:lexil-et-la-releve-berbere&catid=41:culture&Itemid=62

     






    GRANDE FIGURE DE LA LITTERATURE ALGERIENNE...Chabane Ouahioune : romancier et chroniqueur.

    28/12/2010 02:26

     GRANDE FIGURE DE LA LITTERATURE ALGERIENNE...Chabane Ouahioune : romancier  et chroniqueur.


    Quand les mots conquèrent les nids d'aigle...

    L’auteur de Tiferzizouith ou le parfum de la mélisse revient, du haut de ses quatre-vingt neuf ans, sur les devants de la scène littéraire qu’il a marqué de sa griffe au début des années quatre-vingt, avec un roman au titre évocateur de son amour inextinguible pour sa terre natale, la Kabylie: L’Aigle du rocher.

    Cet oiseau de proie, de fierté et de puissance, Chabane Ouahioune l’a conçu comme un messager romanesque chargé, par sa connaissance intime et céleste de son territoire imprenable de raconter, de ses vols majestueux et ses pics, ailes déployées et le regard perçant, de raconter les villages, les ravins, les cours des rivières, la faune, la flore, le dur labeur des paysans aux terres escarpées, aux enfants, à ses petits-enfants. Un legs d’une passion. Une prosopopée, un conte raconté du ciel, des cimes du Djurdjura sur lesquelles, été comme hiver, s’ouvrent les fenêtres de la maison de l’écrivain. Tant d’années ont suivi le cours des rivières qui peinent à se frayer un cours au fond des gorges enserrées. Il est là, debout, du haut de son balcon, il regarde, il se regarde car la nature est son miroir. Devant tant de splendeur végétale, peu importe le poids des ans. L’aigle, jamais, ne vieillit dans sa symbolique. Il est toujours peint, décrit, raconté, imaginé dans sa puissance légendaire, emblématique. D’autant qu’il ne s’agit pas de n’importe quel aigle. L’Aigle du rocher. Il est né dans ce village en nid d’aigle le 23 avril 1922, à Tassaft Ouguemoune, cœur et fief révolutionnaires du Colonel Amirouche, chanté, loué pour sa témérité et celles de ses hommes aux maquis libérateurs, surnommé, à juste titre « l’Aigle du Djurdjura ». La symbolique ne s’épuise pas. L’enfant Chabane a qui de tenir. Son père, Mohand Améziane, normalien de Bouzareah, fin lecteur, écrivait des articles dans La voix des humbles, le journal des instituteurs du début du vingtième siècle. Il sait, comme Mouloud Feraoun, que seule l’instruction, pour l’indigène colonisé, vainc la misère et affranchi du joug, des pièges, quand bien même cette instruction est chichement distribuée, comme les sacs de blé aux temps de la disette, aux colonisés qui, pour la ténacité qu’ils ont acquis à braver les rigueurs montagneuses, jusqu’aux nids d’aigles, apprennent avec rage l’alphabet des plaines conquises. Le jeune Chabane entre lui aussi à l’école normale en 1942. Un sanctuaire de la connaissance qui promet un avenir tout tracé sur les pas prestigieux du paternel, n’eût été l’ordre de réquisition sur les fronts de la Seconde guerre mondiale. Beaucoup d’élèves de sa section se sont vaillamment sacrifiés pour la France libre contre le fascisme. La mort des jeunes montagnards hors du charnier natal est pareille à ces oiseaux rapaces exotiques, exilés de leur désert , pour distraire les touristes de passage dans les périphéries des capitales de l’or noir  d’Arabie. L’armistice signé, Chabane Ouahioune retrouve Tassaft Ouguemoune et reprend ses études à l’école normale de Bouzaréah. Mais quelque chose en lui s’est sans doute cassé au contact de la réalité sordide de la guerre. Trop d’injustices. Tel le personnage de Mouloud Mammeri dans son roman Le sommeil du juste revenu du Front désenchanté. Jusque dans les vertus de la République et de l’école de Jules Ferry.

     

    Chabane Ouahioune rompt ainsi avec l’héritage pédagogique du père et décide de s’inscrire à la Faculté de droit d’Alger pour devenir avocat. Il y décroche son  certificat d’aptitude au grade de Bachelier en droit en date du 26 juin 1948 et son diplôme de licencié en droit le 25 février 1949.  Trois années auparavant,  en 1946, alors étudiant en droit,  dans un hôtel d’Alger centre où il a loué une chambre avec un de ses amis, il fait la connaissance d’un locataire qui aime cuisiner, préparer du thé à satiété et écrire. Ce locataire n’est autre que Mouloud Mammeri, alors enseignant au lycée de Ben Aknoun. Il apprécie les qualités morales et intellectuelles de son hôte, Chabane Ouahioune. Il lui confie même, sitôt écrites, des pages de son manuscrit, son premier roman La colline oubliée. Ouahioune s’en délecte dans sa chambre d’hôtel où, sur la demande appuyée de Mouloud Mammeri, il se fait lecteur de manuscrit et de quel manuscrit ! Trente années plus tard, après la publication de son premier roman La maison au bout des champs, Chabane Ouahioune est lecteur correcteur aux éditions Sned. Le premier contact avec l’écrit romanesque date de cette rencontre décisive avec Mouloud Mammeri, un « pays » de Beni Yenni tout proche de Tassaft Ouguemoune. Pour un indigène, même naturalisé français pour les besoins de la cause professionnelle, le barreau est un guêpier. Plaider, oui, mais quelles causes, hormis les affaires de chiens écrasés ? Les événements se précipitent et, avant que n’éclate la guerre de Libération, Chabane Ouahioune quitte Alger, le barreau compromettant et de nombreux amis et personnalités du milieu politique et juridique algérois d’alors. Il prend son envol vers Tassaft Ouguemoune où, au milieu des siens, il vit la guerre de Libération, de son déclenchement à la Libération. Il n’est ni instituteur ni non plus avocat.

     

    C’est un paysan qui travaille la terre, s’emploie à la greffe des arbres fruitiers ; c’est un chasseur à la gibecière toujours pleine, familier des ravins, des rivières, de la diversité florale et faunistique de son coin natal aux reliefs tourmentés qui, en ces hivers de lutte, connaissent les bourrasques de neige du Djurdjura mais aussi l’indolence feinte de l’aigle du rocher. Les maquisards et le Colonel Amirouche en tête, ne sont pas sans savoir que ce chasseur de gibier sur le terrain de leur maquis est « d’éducation kabyle et de culture française » naturalisé français. Il ne prend pas le maquis. Mais, ils lui vouent le respect. Il aide les maquisards, paye ses cotisations et n’hésite pas à reprendre contact avec ses amis hauts placés d’Alger, du Gouvernement, pour plaider la cause d’un citoyen injustement arrêté dans la région, tel fut le cas d’une jeune fille de Tassaft qui, sans son intervention, aurait été tuée par ses geôliers. De toutes ces années de guerre vécue au cœur de la Kabylie d’Amirouche, Chabane Ouahioune n’en a pas fait véritablement son Roman de l’héroïsme guerrier, du moins un témoignage d’autoglorification. Dès l’indépendance et les premiers déchirements fratricides des « Conquérants », il fait sa valise et rejoint, citoyen français, la France qui n’est pas sa patrie, en Indre et Loire. D’abord, seul, pour prospecter des possibilités d’embauche. Avocat à Paris ? Une lubie. Mais des perspectives de travail s’offrent à lui dans les nombreuses affaires litigieuses du contentieux dans le domaine public, principalement dans les hôpitaux. Il revient à Tassaft Ouguemoune, prend sa famille en Indre et Loire. C’est l’année 1963. Malgré les vicissitudes de l’exil assumé, Chabane Ouahioune gagne aisément, pour l’époque, sa vie et celle de sa famille. Il  a l’œil aiguisé d’un aigle qui fonce sur sa proie. Il est à l’écoute des transplantés, ouvriers venus de toute l’Afrique mais aussi des Français, des Italiens, des Portugais, tassés dans cet hôtel du Parc rouge tenu par Mme Léon, égayé par Djoumga, un noir qui gratte sa guitare quand la quinzaine tarde à venir au grand dam de la logeuse qui a fort à faire avec les impôts et les descentes de police, fréquentes. Il en fait un roman, pas son premier, pourtant. Il a la nostalgie du pays, surtout de la nature sauvage de Tassaft Ouguemoune. En Indre et Loire, il y a des hirondelles, des vaches. Il a besoin, aux heures fraîches des cours d’eau, des ravins, des sentiers à donner le vertige même aux chèvres insatiables, d’admirer le maître des cimes, son Aigle du rocher.

     

    Il décide de mettre un terme à son exil. Il veut rentrer au pays. Mais de quelle manière ? En tout cas, pas à la façon de l’émigré ordinaire. D’Indre et Loire, il envoie un manuscrit à la SNED qui l’accepte sous le titre d’origine La maison au bout des champs et le publie en 1979. Son auteur, en Indre et Loire, en savoure le succès éditorial à travers la presse.Une année après la sortie de son roman, Chabane Ouahioune rentre au pays où l’a précédé son livre. Certes, il aurait pu le publier en France, s’y faire une notoriété. Il a décidé de l’envoyer au pays, comme en un retour d’abord littéraire avant l’embarquement physique. Ce roman, au titre énigmatique, La maison au bout des champs, raconte toutes ses années de guerre à Tassaft Ouguemoune par la symbolique de ce gît isolé ( celui d’une vieille femme gardienne des lieux et des maquisards) oublié, jeté aux oubliettes, à la périphérie des champs, d’où ce repli géographique « au bout des champs ». La seule critique, assez virulente pour l’époque, est venue de Tahar Djaout dans les colonnes du quotidien El Moudjahid, daté du dimanche 30 septembre 1979, date de parution du roman, dans un article sous le titre  Un roman circonspect .  Il l’introduit par des observations de forme sur la couverture du livre : « Sous cette couverture pour le moins inesthétique, qui irait parfaitement, avec ses bandes colorées et son jeu de rectangles, à un ouvrage d’audit ou à un quelconque traité d’informatique, se cache bel et bien un roman » Ce qu’il en dit du contenu est au cœur du débat de l’époque sur le traitement romanesque de la guerre de Libération des années après son déroulement : « Il est par ailleurs remarquable que, dans la littérature algérienne, les seuls romans valables sur la guerre sont ceux écrits durant la guerre. Ce qui fait la valeur et la vérité des œuvres de Mammeri, de Dib et de Kateb, c’est sans doute cette colère recueillie sur le vif et cette inscription au cœur d’un désarroi et d’une explosion qui étaient quotidiens. Mais depuis l’indépendance, nous voyons naître chez des auteurs qui n’ont pas écrit durant la guerre, une sorte de littérature qui fonde sa condition d’exister sur un renoncement au présent » Cette mise en situation n’est pas, loin s’en faut,  pour conforter le roman : «  La maison au bout des champs, écrit Djaout, pose la problématique de l’impossible engagement d’un homme empêtré dans son intellectualité ( mis entre guillemets). Comme détaché de la tournure de la guerre que seuls lui rappellent ses perpétuels cas de conscience, il se contente chaque matin d’ouvrir une lucarne pour regarder et écouter. Ou encore, assis tranquillement devant sa porte,, il « songe dans la clémence du soleil, assailli de tous côtés par les bruits de bataille et de bombardements ».  Djaout nuance, néanmoins, son propos dans la chute de son article : « Certes, tout n’est pas mauvais dans ce roman. Quand Ouahioune laisse en paix l’héroïsme et les héros pour parler de l’été, des lézards et de la mouture des piments, il nous donne des pages d’une agréable sensualité. Il ne manque à La maison au bout des champs fabriqué à l’aide de faits qu’on sent authentiques et imprégnés d’amour et d’émotion, que cette transcendance de l’événement et un certain travail d’écriture qui en auraient fait un véritable roman ». Djaout et l’auteur deviennent amis et entretiennent un respect mutuel. Dans ses Lettres de Kabylie paraissant au quotidien Le Soir d’Algérie, après l’assassinat de Djaout, Chabane Ouahioune n’a pas manqué de rendre hommage à ce poète des « enfants terribles » de la littérature algérienne.

     

    Dans ses bagages du retour définitif au pays de l’Aigle du rocher, Chabane Ouahioune n’a pas oublié un manuscrit ébauché en Indre et Loire. Il le fignole à Tassaft Ouguemoune. Les conquérants au parc rouge, c’est le titre du roman, est publié toujours par la Sned en 1981. Au grand bonheur de son critique Tahar Djaout, Ce roman ne traite pas de la guerre même si c’est son contexte historique qui en constitue le cadre. Le parc rouge dont il s’agit est un hôtel miteux à Montreuil où logent les immigrés débarqués d’Algérie et de pays de l’Afrique subsaharienne.  L’auteur y décrit la misère noire, la quête incertaine de l’embauche, mais aussi la solidarité et la douceur de ses compatriotes avec humour et véracité. Quant au terme  Les conquérants, celui-ci était employé par les Français de la métropole qui qualifiaient les nouveaux débarqués de « conquérants » avec une charge péjorative, faisant allusion à la conquête islamique qui s’en fut jusqu’aux portes de l’Europe. Une touche symbolique du titre par laquelle Chabane Ouahioune dénonce le racisme, un thème qu’il développe dans un autre roman  Ce mal des siècles.  Dans une étude critique « Clichés et métaphores dans une littérature de commande idéologique : Lecture de douze romans publiés en Algérie de 1967 à 1980 », Charles Bonn se propose de  décrire la   faillite discursive  du  discours identitaire d'Etat, dans son application à une littérature de commande à travers douze romans, tous publiés à la SNED. Parmi ces derniers, ceux de Chabane Ouahioune : «  La fonction commémorative semble donc prédominante, et s'inscrire dans une double dynamique de ralliement : ralliement à la dimension commémorative que l'idéologie officielle semble considérer comme la caractéristique d'une littérature nationale ; ralliement à un modèle de littérarité diffusé en grande partie par l'école » Cette constatation faite, le spécialiste relève : «   Quoiqu'il en soit, seuls La Mante religieuse de Jamal Ali-Khodja (1976) et Les Conquérants au Parc rouge (1980) de Chabane Ouahioune ne situent pas tout ou partie de leur action dans le cadre de la Guerre d'Indépendance. 1979 et 1980 (…) ,  une relative diversité commence à se faire jour parmi les sujets des romans.  Seul Les Conquérants au Parc rouge (1980), de Chabane Ouahioune situe résolument son action dans l'actualité de l'émigration algérienne à Paris, dont il se veut la chronique vivante ».  Analysant, après Tahar Djaout, le roman La Maison au bout des champs,  relève à son tour : « La Maison au bout des champs nous décrit la voie triomphale du "djoundi" qui gagne toutes les batailles à un contre deux cents, car le bon droit rend invincible. La métaphore diégétique dans ce roman pousse d'ailleurs sa logique jusqu'à trahir son propre dessein de dénonciation des atrocités de la répression colonialiste, puisque, citant l’auteur, «  s'en prendre à une pauvre maison inoffensive (y) constitue la mesquinerie la plus abjecte dont pouvaient se rendre coupables des hommes qui se disaient guerriers ».  Dans Les Conquérants au Parc rouge le paysan algérien obligé d'émigrer dix ans après l'Indépendance, pour des raisons économiques, soit celui-là même qui tient dès son arrivée en France le discours étatique le plus lénifiant, n'évitant même pas la formule devenue célèbre de l'Algérie qui "va de l'avant", ou que dans le même roman, un autre personnage affirme, contrairement à l'évidence non seulement politique, mais encore sociologique de l'Algérie actuelle, que la Djemaa, dont les romans de Mammeri, entre autres, nous ont montré la ruine irrémédiable face à la guerre, mais aussi à la modernité, est "redevenue le forum démocratique des hommes libres, comme dans l'ancien temps" .  Chabane Ouahioune décrivant un des personnages des Conquérants au Parc rouge comme un "troubadour sans châtelaine" , et commençant ce même roman par ce morceau de bravoure stylistique qu'est la reproduction sur cinq pages de la conversation argotique de "loubards" bien parisiens. Le projet ethnographique est si impératif dans La Maison au bout des champs que Chabane Ouahioune n'y hésite pas à interrompre le récit crucial de la torture de Selma pour nous dire longuement comment, et selon quels rites séculaires, sa maison avait été construite. »

     

    D’autres romans suivront dans la même veine. C’est en 1984, aux éditions Enal qu’ il livre son roman le plus abouti et par lequel il conquiert ses Lettres de noblesse. Il s’agit de Tiferzizouith ou le parfum de la mélisse. D’ailleurs, les éditions Enal mettent le paquet dans l’illustration de la couverture et la mise en page. La critique y a vu un roman « Vert », naturaliste, écologique. Le titre l’énonce d’emblée par la référence en kabyle à la citronnelle ( ou la mélisse) dont butine l’abeille. Dans ce roman, enfin, Chabane Ouahioune retrouve son Aigle du rocher, l’intimité avec la nature, la faune, la flore, les rivières, les ravins à travers M’hand, son personnage à la Giono et, plus algérien, à la Malek Ouary qui, dans Le grain dans la meule décrit l’Assif Nath Abbas, né des cimes du Djurdjura, aux berges herbeuses et giboyeuses. Mais le contexte historique reste celui de la guerre et de ce besoin de décrire les us et coutumes d’une société insulaire. Pourtant, le chante de la nature sauvage exprime son amour à la terre natale par ce qu’elle a de végétal, d’humus pérenne et non pas ( plus) par l’héroïsme ou le discours idéologique ou dogmatique. Le roman a eu bonne presse et les chroniques radiophoniques  n’ont pas manqué de relever la naissance du roman écologique algérien. Même si,  questionné à ce propos, l’auteur s’en défend sans écarter cette interprétation. Car, toute son œuvre romanesque ( sept romans) a été nourrie par  la terre, comme substrat physique et symbolique. Pour être en paix avec lui-même, il dit avoir été repris par sa passion de la chasse, dévalant les ravins, suivre les méandres des rivières et surprendre en ces aurores estivales l’envol impeccable de l’Aigle du rocher. Mais la greffe n’ a pas pris. Les chasseurs aux armes traîtres ont eu raison de son élan. Ouahioune arrête son œuvre romanesque à l’orée des années quatre vingt dix, rouges et noires du terrorisme. Mais il se fait chroniqueur hebdomadaire au journal Horizon puis au Soir d’Algérie. Dans ses chroniques, l’actualité sanglante de son pays est fondue, comme pour la piéger dans ses salissures, ses horreurs, dans un amour, une sensualité, une sensibilité à fleur du mot, à son terroir si divers, si beau, si floral, si humain dans sa sévérité et sa vérité montagneuses.

    Cette rentrée littéraire de 2010, après plus de vingt ans d’absence de la scène littéraire, Chabane Ouahioune revient, à 89 ans, au roman avec L’aigle du rocher attendu aux éditions Enag. Il l’a conçu, dit-il, comme un legs à ses petits-enfants qui lui ont demandé expressément de leur conter la Kabylie qu’ils ne connaissent pas suffisamment,  parce que nés et vivant en France. Il y fait parler un aigle dans ses voyages célestes au-dessus de la Kabylie, de ses montagnes, de ses villages qui se pressent sur leur cime où s’égrènent sur leur flanc, des rivières aux méandres serpentant les obstacles des ravins, des plantes, des animaux dont il est le prédateur, des arbres amoureusement greffés. Bref, L’aigle du rocher, c’est lui, Chabane Ouahioune.

    Par Rachid Mokhtari.

    Un grand merci a Juba Ouahioune pour la photo du haut de Tassaft Ouguemoune en hiver .

    Source : http://www.blogg.org/blog-85611-billet-chabane_ouahioune__grande_figure_de_la_litterature_algerienne-1253856.html






    Le rebelle...

    21/06/2010 01:10

    Le rebelle...


    Assagi lliɣ

    Assagi lliɣ azekka wissen
    Nniɣ-d ayen ẓriɣ
    D wayen a ttwaliɣ
    Cfut di targa ma ɣliɣ
    D anza-w aa wen-d-yessiwlen

    Ya lemri fki-ɣ-ak-n udem-iw
    Tṛeðmeḍ-t-id s ccwami
    Mi kkerɣ ad qazmeɣ lebɣi-w
    Iḍelb-iyi-d ayagi
    D idammen-is neɣ d idammen-iw
    D netta neɣ d nekkini

    Ifer n leḥbeq yugad
    Yugad taɣert d-ileḥḥun
    Ul-iw kecment-ett tiqqad
    T-times i t-id-yettsuḍun
    Abeḥri n lḥif a yettzad
    Bɣan awal a ɣ-t-ɣbun

    Bɣan a ɣ-ḥeṛṛen s amḍiq
    Iweryan heggan-aɣ-ten
    Mi newqeε an-nettijjiq
    Llazuq ger wafriwen
    Ajenwi a d-yas s aεenqiq
    A ɣ-zellun yiwen yiwen

    Xas ḥeṛṛen-iyi ṛebεa leḥyuḍ
    Xas lfinga a tt-waliɣ
    Xas lḥif a yi-d-isuḍ
    Xas yecceḍ webrid aa awiɣ
    Ma nnan-iyi-d s anda tleḥḥuḍ
    A sen-iniɣ nek d Amaziɣ

    Je suis

    Aujourd'hui vivant, demain, qui sait ?
    J'ai dit ce que je sais
    Et ce que je vois,
    Il vous en souvienne: si je sombre dans la rigole
    Mon spectre vous appellera.

    Miroir, je t'ai offert mon visage:
    Tu l'as lapidé de balafres.
    Me dressant pour affronter mon désir,
    Il exigea de moi ceci:
    Mon sang ou le sien;
    C'était ainsi: c'était lui ou moi.

    La feuille de basilic se terrorise,
    Se terrorise à la sécheresse accourant.
    Mon coeur est creusé des brûlures,
    Du feu qui souffle sur lui.
    Voici que le vent du malheur s'affraîchit,
    Ils veulent en nous bannir jusqu'à la parole.

    Ils ont dessein de nous barrer la route,
    Les gluaux pour notre capture sont apprêtés.
    Aux abois nous criaillons,
    La résine entravant nos ailes.
    Le poignard s'aiguise à nos cous,
    Ils nous égorgeront les uns après les autres.

    Si quatre murs m'enserrent,
    Si je ne vois que l'échafaud;
    Si la misère m'aspire
    Et si mon chemin est une pente au gouffre;
    Que l'on me dise: Où crois-tu aller ?
    Je clamerai: Je suis Amazigh !

    Traduction et adaptation par Yalla Seddiki - Mon nom est combat.



    Commentaire de Kabylie (09/10/2010 18:04) :

    Yiwen yeqqim Ɣef ukersiw yettxemim Ɣef TamaziƔt; wayed yeqqim Ɣef TamaziƔt yettxemim Ɣef ukersiw ....





    DE CHEIKH EL HASNAOUI À MATOUB LOUNÈS: La chanson kabyle ou la mémoire d’une société...

    15/02/2010 21:57

    DE CHEIKH EL HASNAOUI À MATOUB LOUNÈS: La chanson kabyle ou la mémoire d’une société...


     

     En l’absence d’une littérature écrite riche et diversifiée, la chanson a pris le relais. La chanson kabyle a, depuis des décennies, acquis une dimension importante à telle enseigne que des artistes sont devenus de véritables repères dans la société.

    La chanson est à la société kabyle ce que le roman est aux sociétés où la tradition écrite est ancrée depuis des siècles. On parle de Slimane Azem comme un Français évoquerait Molière et de Lounès Matoub comme un Français se référerait à Charles Baudelaire. L’importance accordée aux artistes a été telle que, jusqu’à un passé très récent, il était inadmissible qu’un chanteur puisse bâtir une carrière sans être doublé du statut de poète. Ils sont nombreux les artistes dotés d’une belle voix et ayant composé de belles musiques, à avoir fait long feu pour la simple raison que sur le plan textuel, ces chanteurs n’ont pas brillé. Etre un artiste, en Kabylie, doit impérativement impliquer être poète. Même les articles journalistiques, très foisonnants en la matière, accordent une part immense au volet poétique parfois au détriment du travail artistique proprement dit ainsi qu’en omettant carrément les capacités vocales. Pourtant, sous d’autres cieux, la voix d’un chanteur est, considérée comme étant le critère le plus élémentaire de sa fonction. Combien de sommités mondiales dans le domaine de l’art, ne savent pas aligner deux strophes ou même lire une partition. Leur voix et leur maîtrise de l’interprétation suffisent pour faire d’eux des étoiles scintillantes en permanence. Dans le cas de la chanson kabyle, l’artiste est, dans bien des cas, le parolier et le compositeur. Qu’il s’agisse des aînés, comme El Hasnaoui, Slimane Azem, Cheikh Arab Bouyezgarène, Akli Yahiatène, Salah Sadaoui ou des maîtres ayant révolutionné la chanson kabyle comme Matoub Lounès, l’artiste a la triple casquette d’interprète, auteur et compositeur. Sur le plan musical, des artistes comme El Hasnaoui, Slimane Azem et Matoub Lounès ont donné à la chanson kabyle des chefs-d’oeuvre en matière de composition. Ce n’est nullement le fruit du hasard si Matoub Lounès a fait des deux premiers, sa véritable école en allant jusqu’à fusionner deux musiques des deux maîtres et en faire une troisième. Il s’agit de la chanson A Moh A Moh (1988). Cette innovation sur le plan musical est inédite dans le domaine de la chanson kabyle. Le génie musical de Slimane Azem et de Cheikh El Hasnaoui n’a pas uniquement inspiré Matoub Lounès qui a su insuffler une âme à de nombreuses compositions, mais aussi d’autres artistes ont puisé dans ce patrimoine. On peut citer arbitrairement le cas de Kamel Messaoudi. Ce dernier, qui est peut-être le meilleur artiste arabophone de sa génération, a suivi les traces de Matoub Lounès dans sa méthode de travail en reprenant nombre de musiques et de textes de ces maîtres pour les habiller de sa touche. D’aucuns ont pu constater le succès arraché par la suite par Kamel Messaoudi, dont la carrière a été freinée cruellement par une disparition précoce. Le point commun des artistes El Hasnaoui, Azem et Matoub est leurs capacités vocales incomparables, leurs musiques très recherchées ainsi que des textes qui constituent la véritable mémoire de la société kabyle. On ne peut pas ne pas avoir une idée précise et détaillée de ce que fut la vie en Kabylie en écoutant les chansons d’El Hasnaoui, de Slimane Azem et de Matoub Lounès. Même si ce dernier a été plus explicite que les deux premiers à cause de son engagement et de sa sincérité absolue. El Hasnaoui a le mérite d’avoir cassé le tabou de l’amour. C’est le premier artiste de grande stature à avoir ressassé le sujet de l’amour sans faux-fuyants. Cheikh El Hasnaoui décrit comment le jeune Kabyle vivait les frustrations amoureuses à son époque. Ses chansons sont une véritable chronique de l’amour aux temps des interdits. El Hasnaoui introduit les prénoms des femmes aimées (Fadhma, Ouardia) et évoque des situations anodines inhérentes à la manière dont ce sentiment est vécu loin des feux de la rampe, mais vécu quand même. En entrant de plain-pied dans la chanson d’amour, El Hasnaoui a réussi à conquérir des fans plus qu’aucun autre artiste. Quand il passait à la radio à l’époque, beaucoup de femmes laissaient tomber leurs tâches ménagères pour l’écouter. C’était il y a cinquante ans. Aujourd’hui, malgré une absence de médiatisation injuste et inexpliquée, il reste l’un des artistes les plus écoutés. On entend sa voix particulière, surtout dans des lieux publics comme les bars mais aussi dans les bus et chez les particuliers. El Hasnaoui a aussi dépeint les situations vécues par des citoyens qui partaient en France pour une raison ou une autre. Des chansons, comme La Maison-Blanche sont devenues vraiment mythiques. On retrouve une bonne partie de la mémoire de la société kabyle dans ses oeuvres.
    Slimane Azem, plus prolifique, a aussi écrit sur un pan entier de l’histoire de la région. Ayant été interdit, à l’instar de Matoub Lounès, de tous les médias algériens, ceci ne l’empêcha pas d’être le plus grand artiste de son temps. On peut même dire, sans risque de se tromper, que son exclusion lui a profité en quelque sorte. Ayant évolué à une époque où l’identité berbère était broyée et vouée aux gémonies, Slimane Azem a pu constituer la seule bouffée d’oxygène pour la population. Ce rôle sera joué bien plus amplement par Matoub Lounès à partir de son atterrissage artistique tonitruant en 1978. Slimane Azem, quoique dénonçant l’injustice, est resté toutefois fidèle au discours moralisateur et conservateur. Contrairement à El Hasnaoui, il n’a pas beaucoup chanté l’amour. Une certaine pudeur, qu’on retrouve dans ses textes, ont fait de lui l’artiste de la famille jusqu’à la fin des années 1980. Mais avec l’arrivée sismique de Matoub Lounès, ce dernier brisera tous les tabous y compris celui de la religion. En effet, Matoub Lounès restera le premier et le seul artiste à s’en prendre avec des termes crus à tous les fanatismes religieux ainsi qu’au maraboutisme, dans son contenu hypnotisant. Toutefois, l’oeuvre de Slimane Azem nous renseigne sur un grand pan de la vie en Kabylie. Slimane Azem s’est beaucoup étalé sur le déclin des valeurs qui faisaient le propre de la culture et de la société kabyles. Des valeurs morales que ce grand poète regrettera dans un certain nombre de ses chansons mythiques. Les concepts de la fraternité, de la famille, de la solidarité, de l’union, du respect et d’autres encore qui disparaissaient progressivement mais irréversiblement ont tous été évoqués brillamment dans les textes de Slimane Azem. Ce dernier s’est aussi penché systématiquement sur la chanson de l’exil. En la matière, il en est le maître incontesté. Il a abordé la question de l’émigration de manière plutôt philosophique comme c’est le cas dans les chansons A Moh Moh, Anetsruhu netsughal et autres. On peut donc lire l’histoire de la Kabylie en écoutant les mélodies de Slimane Azem. Avec Matoub Lounès, c’est à un tout autre phénomène que l’on a assisté. Le Rebelle a introduit une infinité d’innovations en matière artistique et poétique! Ainsi, il a injecté dans sa poésie la notion de la désignation des noms des personnes et des lieux ainsi que de celle des événements. Chose qu’on ne trouve chez aucun autre poète de la région. Déjà dans son premier album (1978), il dédie une chanson à la JSK (Jeunesse sportive de Kabylie) où sont cités tous les noms des joueurs qui y évoluaient. Quand on sait qu’à l’époque, la JSK n’était pas uniquement un club sportif mais un porte-flambeau de la cause identitaire berbère, on mesurera aisément la portée d’une telle chanson à travers l’histoire. A une époque où tous les médias étaient verrouillés, Matoub allait devenir le seul «média» libre. Ainsi, il reviendra sur l’ensemble des événements historiques et d’actualité qui étaient exclus de la presse et de l’histoire officielle. Matoub a été le premier à évoquer les événements de 1963 et l’affaire du FFS (Front des forces socialistes), il a cité nommément le Colonel Mohand Oulhadj, puis au fil des années, il revint sur d’autres événements en fonction de leur évolution. Matoub a écrit l’histoire de l’Algérie telle qu’elle devait l’être. C’est-à-dire sans parti pris et sans exclusion de quelque acteur que ce soit. Dans l’album, Yehzen El Oued Aïssi (1981), censuré en Algérie à l’époque, Matoub parle du rôle de l’armée algérienne dans plus d’une chanson. Puis, il évoque les noms de présidents, comme Boumediene et Ben Bella et fait allusion à Chadli, plusieurs fois. Il s’en prend à Aït Ahmed en 1985 et à Sadi en 1991. A Ferhat aussi, il consacra pas moins de deux chansons où il mit en relief le rôle négatif qu’il a joué en compagnie de Sadi dans la division de la Kabylie suite à la création d’un parti politique. Par la suite, avec l’évènement du terrorisme, Matoub n’hésita pas à s’allier avec les mêmes Sadi et Ferhat pour contrecarrer un danger plus grand qui menaçait l’existence même de l’Algérie. C’est dire que Matoub avait un grand coeur et il faisait passer les considérations individuelles au second plan quand il s’agissait du destin de tout un peuple et d’une nation. La chanson fleuve Regard sur l’histoire d’un pays damné (1991) est une grande page de l’histoire de l’Algérie réécrite et reconstituée fidèlement par Matoub Lounès. Dans ce très long poème, Matoub met l’art et la manière de narrer avec métaphores et rimes tout ce que le système politique de l’époque avait classé dans les casiers de l’interdit. Dans d’autres albums, Matoub revient aussi sur des événements dramatiques comme l’assassinat de Boudiaf et de Tahar Djaout et sur ce qui a touché de près ou de loin la terre algérienne dans ses moments les plus cruciaux. Ecouter El Hasnaoui, Azem et Matoub, c’est voyager à travers le temps de la Kabylie de tous les temps.

    Par : Aomar MOHELLEBI

    Source : http://www.lexpressiondz.com/article/3/2010-02-14/73045.html






    «Awyd Aylaw» résiste au temps...TASSAFT OUGUEMOUN CÉLÈBRE CETTE TRADITION

    29/09/2009 04:26

    «Awyd Aylaw» résiste au temps...TASSAFT OUGUEMOUN CÉLÈBRE CETTE TRADITION


    Sur les hauteurs du Djurdjura, Tassaft perpétue ainsi son authentique art de vivre.

    «Si Tassafth Id Ghigh Asghar Macci De Dderya Ughanim», avait tranché le magistral Aït Menguellet. Dans la langue de Molière, cela donne, à peu près: «Je suis issu du chêne et non du roseau.» C’est dire que les gens de la montagne n’ont pas pour habitude et encore moins pour principe de courber l’échine.
    En voici l’illustration parfaite: sous le slogan «Awyd Aylaw» (donnez-moi mon droit), le village de Tassaft, s’apprête à ce rituel, tant attendu par tous avec un engouement particulier pour cette fête ancestrale, qui allie mythe et traditions. Une tradition qui résiste au temps et à la modernité et se perpétue de génération en génération pour la plus grande joie des grands et des petits qui l’attendent avec impatience chaque année.
    Elle est aujourd’hui, intensément pratiquée, dans ce village et perdure aussi dans quelques villages kabyles. La manifestation ne prendra pas un caractère festif mais se limitera à l’esprit de solidarité et de paix marquant un bon présage pour la nouvelle année qui est la caractéristique essentielle de la célébration de ce rendez-vous. Le moment tant attendu s’annonce, et est visible grâce aux diverses friandises étalées dans les commerces et magasins.
    A cette occasion, les mères de famille préparent leurs produits exposés dans la cour, devant la porte d’entrée, dans l’attente de ces révoltés en herbe. Très tard dans la nuit, vers deux heures du matin, souvent jusqu’aux premières lueurs de l’aube, les enfants parcourent les ruelles du village.
    Passant de maison en maison, ils réclament des denrées alimentaires, plus souvent des friandises, des oeufs ou de la monnaie en scandant très fort: Awid aylaw. La tradition veut que, par ce geste d’offrande, des liens se tissent avec les forces invisibles, un contrat d’alliance qui place la nouvelle année sous d’heureux auspices. La solidarité entre les villageois veut qu’à la fin de la quête des enfants, tous les dons collectés sont remis aux plus démunis et ce, dans la discrétion totale.
    Vivre en harmonie avec soi-même, les autres et notre mère-patrie est une source de bonheur et de plénitude. Les villageois se réunissent, en partageant cette façon de voir le monde et veulent la vivre et la cultiver au quotidien.
    Le village est un projet collectif, où chacun apporte sa touche, sa propre créativité. Tolérance, ouverture d’esprit et joie de vivre sont des valeurs partagées par tous les habitants de Tassaft. Il ne s’agit pas de «sortir du troupeau» pour en reformer un autre... bien au contraire.
    «Se rassembler sans se ressembler» est un véritable art de vivre! Awid aylaw est un événement incontournable pour tous les habitants de ce village, et toutes les familles se font un devoir d’être présentes avec leurs enfants même celles qui vivent en dehors du village ou à l’étranger. D’ailleurs, ce rendez-vous annuel est considéré comme une pépinière de militants qui serviront leur patrie et toutes les causes justes. A cet effet, le village de Tassaft Ouguemoun a marqué l’histoire nationale grâce aux sacrifices de ses dignes et valeureux fils. Il est à remarquer que chaque crise que traversa notre pays à été funestement marquée, pour ce village, par la perte de l’un de ses valeureux fils tel, Amar Ould Hamouda, militant de la cause nationale et membre du PPA. Durant la guerre d’Algérie, nommé colonel à la tête de la Wilaya 3 hisorique, Amirouche Aït Hamouda tomba au champ d’honneur, martyr parmi tant d’autres martyrs, en 1959.
    Quelques décennies plus tard, le terrorisme barbare arracha deux dignes fils à ce village, en l’occurrence Djaffer Ouahioune et Kamel Aït Hamouda. La crise que traversa la Kabylie, connue sous le nom de Printemps noir, emmènera avec elle Azzedine Yousfi.
    Ainsi, dès leur plus jeune âge, les enfants de Tassaft sont initiés à cette coutume qui nourrit l’esprit de revendication et l’esprit de militantisme, selon le témoignage des habitants de Tassaft Ouguemoune.
    En effet, l’enseignement et la retransmission de ces valeurs est un facteur décisif dans la définition sereine et honnête de l’identité nationale. Elle est également une source d’unité et de paix pour former une relève face aux conflits qui surgissent inévitablement dans les domaines politique, économique et social. Ainsi, il devient possible de vivre les nouvelles situations sans amoindrir la dignité transcendante de la personne humaine.

    Idir AMMOUR

    Source : http://www.lexpressiondz.com/article/3/2009-09-28/67973.html

    Photo en haut : Ania Ait-Ouahioune






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