| Accueil | Créer un blog | Accès membres | Tous les blogs | Meetic 3 jours gratuit | Meetic Affinity 3 jours gratuit | Rainbow's Lips | Badoo |
newsletter de vip-blog.com S'inscrireSe désinscrire
http://kabylie.vip-blog.com


Kabylie
VIP Board
Blog express
Messages audio
Video Blog
Flux RSS

Kabylie

VIP-Blog de kabylie
a111@sympatico.ca

  • 58 articles publiés dans cette catégorie
  • 1125 commentaires postés
  • 1 visiteur aujourd'hui
  • Créé le : 15/10/2006 01:49
    Modifié : 19/03/2016 00:05

    Garçon (0 ans)
    Origine : Montréal
    Contact
    Favori
    Faire connaître ce blog
    Newsletter de ce blog

     Août  2025 
    Lun Mar Mer Jeu Ven Sam Dim
    282930010203
    04050607080910
    11121314151617
    18192021222324
    252627282930
    [ Sports/Kabylie ] [ Photos ] [ Famille ] [ Sports/Algérie ] [ Liens/clips/videos ] [ Histoire/Autres ] [ Poésie/Social ] [ Divers ] [ Musique ] [ Culture ] [ Evenements ]

    Berbère TV innove

    28/11/2006 06:16



    CHAÎNES SATELLITAIRES
    Berbère TV innove
    L'EXPRESSION 22/11/2006
    Le monde audiovisuel évolue constamment. Pour les Algériens, cette évolution a été particulièrement rapide, ces dernières années avec l’apparition des chaînes satellitaires. Ce qui ne pouvait se faire sur le sol national, en raison des textes de loi existants, qui sont appelés, au demeurant, à être révisés, est possible sous d’autres cieux.

    Des Algériens sensibles à la demande sociale, sont donc allés ailleurs pour investir dans d’audiovisuel. Ce créneau du champ médiatique était encore fermé au privé chez nous, les spécialistes de la communication ont opté pour la France, un pays connu pour sa souplesse en la matière, mais aussi pour les liens historiques avec notre pays, sans compter la forte présence de nos concitoyens et sa proximité avec l’Algérie. C’est ainsi qu’à partir de l’année 2000, deux chaînes de télévision verront le jour. Emettant à partir de France, Berbère Télévision et Beur TV sont captées en Algérie via le satellite Hotbird.

    Pendant les premières années, ces deux chaînes appartenant à des Algériens ont tenté, en dépit du manque de moyens humains et financiers, de répondre à la demande de plus en plus importante des téléspectateurs. De l’élargissement de la plage horaire à l’amélioration des programmes sur le plan quantitatif et qualitatif, autant d’éléments qui marqueront une mutation attendue. C’est paradoxalement au moment où les choses bougent sérieusement que les écrans noirs remplacent les images et sons. En effet, voilà trois mois que les deux chaînes, notamment Berbère Télévision, sont cryptées. Cette chaîne d’expression berbère, pour ne pas dire kabyle, est difficilement recevable avec les changements successifs de codage du bouquet TPS. Longtemps, les téléspectateurs espéraient son passage à la diffusion en clair. Mais rien ne pointe à l’horizon.

    L’alerte est plus que présente dans les foyers kabyles, notamment ces derniers mois marqués par de nouvelles productions. Ces derniers ne cessent de faire parler d’elles dans tout ce qu’elles apportent comme éléments de réponse à l’attente des téléspectateurs. Les privilégiés qui continuent à capter ce média ne cesse, en effet, de parler d’une émission qui fait beaucoup de bruit. Il s’agit d’une production de M.Ahmed Djenadi qui n’est plus à présenter.

    Après la réalisation du premier film, un feuilleton amazigh, ce producteur récidive avec une nouvelle émission dont le principe se résume à un face-à-face entre un invité et trois journalistes de la presse écrite autour des questions liées à la vie de tous les jours. Le tout est coordonné par l’animateur qui n’est autre que le producteur lui-même. Même si le principe n’est pas nouveau pour les téléspectateurs avertis, il reste que quand il s’agit d’invités chargés de la gestion des affaires locales, l’intérêt devient grand. Les quatre numéros déjà diffusés ont été une réussite qui démontre que quand on veut bien faire cela est possible. Tour à tour, Mohamed Bektache, président de l’APW de Béjaïa, professeur Djoudi Merabet, recteur de l’université, Abdelhafid Bouaoudia, président de l’APC de Béjaïa et Mezrani Belkacem, président de l’APC d’Amizour, ont fait face aux trois journalistes de la presse écrite, Dépêche de Kabylie, El Khabar et L’Expression donnant lieu à des débats chauds sur toutes les questions politiques, culturelles, sociales environnementales liées au quotidien du citoyen. Tout ceci sur fond de reportages réalisés par l’équipage de Tamurthiw, mon pays, dans son volet «Face à la presse».

    Cette émission bimensuelle mais qui, très bientôt, deviendra hebdomadaire, selon son producteur, connaît un franc succès auprès de téléspectateurs qui ont la chance de regarder encore Berbère TV. C’est pourquoi cette attente présentement exprimée aussi bien dans la rue que dans les foyers où ce média est particulièrement prisé de par la langue utilisée, qui n’est autre que le kabyle.

    Les femmes au foyer, les jeunes se sentent orphelins et souhaitent que les responsables de Berbère TV fassent un geste en leur direction. Un geste attendu qui ne peut être que celui de pouvoir suivre les programmes de leur chaîne préférée. Leurs doléances seront-elles entendues? Pourrait-on un jour suivre les programmes de Berbère TV sans avoir à flasher ou reprogrammer son démodulateur chaque jour?

    L’avenir nous le dira pour peu que les propriétaires de ce média prennent conscience que la concurrence n’est pas clémente car d’autres chaînes ne tarderont pas à voir le jour.  

    par Arezki SLIMANI


    Commentaire de Chantal (30/11/2006 04:38) :

    Bonsoir a toi..je passais voir si il y avais du nouveau!!Passe une belle fin de soirée..bisous!!

    http://melancolique1.vip-blog.com




    Il ya 20 ans ,Lounis Ait-Menguellet lançait Asefru

    05/11/2006 06:18



     

    Source : http://www.depechedekabylie.com/popread.php?id=28968&ed=1330
    • Il y a 20 ans, Aït Menguellet lançait Asefru
      Le verbe et la parole en action

    L’évolution de la poésie de Lounis Aït Menguellet, depuis qu’il a ‘’taquiné la muse’’ à la fin des années 60, a eu un parcours si harmonieux et si serein qu’elle s’imposa imperceptiblement dans les milieux de la jeunesse kabyle pendant une trentaine d’années. Même si, pour la commodité de l’analyse, des auteurs ont procédé à un classement chronologique et thématique des compositions de notre poète, il en ressort que le bon sens et la vision honnête des choses subissent là une entorse indéniable du fait que rarement une chanson de Lounis Aït Menguellet se prête à être confinée dans un thème unique exclusif d’extensions parfois aussi importantes que la motivation centrale qui anime la construction dans son ensemble. Des premières chansons sociales, dont le texte est parfois pris de Si Muh U M’hand, aux textes très élaborés d’inspiration philosophique, en passant par les chansons d’amour qui ont fait vibrer la jeunesse des années 70 et les poèmes d’engagement politique, un fil conducteur noue ses épissures tout au long de cette œuvre unique dans la poésie kabyle moderne. Faute de pouvoir le désigner autrement, ce fil sera désigné tout simplement ‘’la magie de l’asefru”. C’est le grand Jean El Mouhouv Amrouche qui donne une définition à la fois simple et chargée de sens de ce qu’est le poète. Il disait : "Le poète est celui qui a le don d’asefru". On sait ce que ce terme représente dans la culture kabyle : le verbe issefruy signifie à la fois expliquer, expliciter, rendre intelligible, dénouer l’énigme.

    Il s’ensuit que la mission du poète en Kabylie ne se limite pas à une composition rimée et rythmée qui égaye les siens ou les divertit, mais va au-delà en s’investissant dans une esthétique d’engagement social et politique et dans une réflexion philosophique dans laquelle se conjuguent la sapience kabyle et les apports de la pensée universelle.

    Les pièces poétiques d’Aït Menguellet deviennent de plus en plus élaborées par le recours à l’abstraction. Cette dernière met en scène les cas les plus généraux qui puissent se poser à l’homme où qu’il soit. Cette forme de paradigme d’accès à l’universalité n’exonère nullement le texte des repères et indices de l’algérianité et de la kabylité qui, d’ailleurs, lui servent de soubassement premier.

    Nous tenons, pour notre part, l’album Amacahu (1982) comme le point de départ d’une aventure intellectuelle qui se poursuit avec un égal bonheur jusqu’à la dernière production Yennad Umghar (2005). Cela ne signifie guère que les œuvres telles que Al Musiw ou ‘’Ayagu’’ aient manqué de pertinence ou de profondeur. Ces deux albums porteurs de sens et de puissance ont une place privilégiée dans l’histoire de la poésie kabyle du fait que le premier a précédé le soulèvement de la Kabylie en avril 1980- il en donne même les premiers signes et a joué un grand rôle dans l’éveil de la conscience politique et identitaire-, et le second a succédé à cet important événement et il en  exprime les désenchantements et les espoirs.

    Quatre ans après avril 1980, Aït Menguellet scrute d’un œil critique, acerbe, voire même pessimiste, les horizons des principales revendications de la Kabylie. Avec Ayaqbaïli, il exprime la grande désillusion de la population devant un mouvement qui, tout en ayant arraché le droit à l’expression publique de l’identité berbère, demeure aux yeux de tous inabouti.

     

    Le prélude d’Amcum

    Pendant les jours torrides de l’été 1985 où fut commémoré avec un faste indécent le 23e anniversaire de l’Indépendance, des militants politiques et associatifs activant dans la clandestinité imposée par le parti unique ont été arrêtés et emprisonnés dans le pénitencier de Berrouaghia. Ils furent des dizaines : fondateurs de la Ligue algérienne des droits de l’Homme, membres de l’Association des enfants de Chouhada, membres du parti clandestin le MDA,…etc. Déjà, lors de la journée de l’Aïd El Adha, à l’aube, la caserne de police de Soumâa à Blida fut investie par les éléments islamistes appartenant à la branche de Bouyali et Chabouti. Ils emportèrent des armes et se replièrent par la suite sur les monts de l’Atlas blidéen entre Larbâa et Tablat. Les services de sécurité ne viendront à bout de ce groupe que quelques mois plus tard. De son côté, l’élite kabyle a été étêtée et la presque totalité des activistes ont été arrêtés (Ali Yahia, Saïd Sadi, Hachemi Naït Djoudi, Ferhat Mehenni,…). Le 5 septembre, ce sera le tour du poète Lounis Aït Menguellet à qui- parce que faisant la collection de vieilles armes dans son domicile- il sera reproché de ‘’détenir des armes de guerre’’.  Le chanteur sera condamné à trois ans de prison.

    Il faut rappeler que, un mois auparavant, Aït Menguellet avait donné un concert à Sidi Fredj où il rendit hommage aux personnes qu’on venait d’emprisonner. Ce que la population kabyle ne pouvait jamais imaginer- tant le personnage était entouré de respect et de considération- devait bien arriver : Lounis sera emprisonné.

    Dans les médias officiels, c’est le silence radio si ce n’est les communiqués émanant du parquet ou de l’APS. L’effort minimal fut fourni par la seule radio kabyle, la Chaîne II , elle aussi organe d’État, en diffusant en boucle la chanson de Lounis Amcum produite en 1979. Message codé rapportant le cas d’un homme qui a conduit avec d’autres amis un combat pour la liberté et qui, après son arrestation et son incarcération, se retrouve seul face à son destin. Les amitiés militantes s’effilochèrent devant la peur de l’arbitraire. La solidarité est la grande absente.

    Le poème Amcum de Lounis Aït Menguellet fait partie du l’inénarrable album Ayagu. Il retrace le destin d’un militant qui s’est sacrifié pour une noble cause engageant le destin collectif de ses compatriotes. L’esprit de la lutte, l’âme de la résistance et le devoir de ne pas fléchir devant l’arbitraire et la tyrannie le conduisent tout droit au cachot. Lui seul subira les affres de la prison. Non pas qu’il menât seul le combat, mais il fut abandonné en cours de route par ses camarades avec qui il mangea du pain sec. Par peur, par lâcheté, suite à des pressions ou à des promesses alléchantes, tous les cas de figure peuvent se présenter et conduire à disperser les rangs, à semer la zizanie, le doute et la perplexité parmi les membres du groupe. Le héros du poème se retrouvera seul face à la machine infernale de la répression. Que sont les amitiés militantes devenues ? Que représente le serment de solidarité et de destin commun que les militants ont fait ?

    Les luttes démocratiques menées en Kabylie ont connu les avatars des récupérations, pressions et corruptions qui ont conduit à la désunion et à la désintégration des rangs au point qu’un individu ou un petit groupe soit offert en hostie à la cause défendue. D’où le titre de la chanson Amcum qui peut être traduit par Le Maudit.

    La voix du prisonnier est contenue dans les murs du cachot ; ses anciens amis sont loin, en sécurité mais dans la lâcheté :

    Et si vous entendiez ses cris,

    Ô vous ses amis,

    Sans doute vous en perdriez le sommeil !

     

    A l’étranger, c’est grâce à la présence d’esprit de journalistes français venus couvrir le rallye Paris-Alger-Dakar qui, à l’époque passait par notre pays, que l’écho de la répression a pu franchir les frontières. Des équipes de journalistes de la presse écrite, de la radio et de la télévision ont pu fausser compagnie à l’institution de Thierry Sabine à partir d’Alger pour se rendre en Kabylie afin de faire des reportages sur les manifestations de la population qui demandait la libération des prisonniers.    

    Cinq ans après le grand réveil de la Kabylie , appelé Printemps berbère, toutes les tentatives d’exercice de la citoyenneté émanant de la société sont écrasées par la machine infernale de la répression de l’État-parti. Les espoirs et les ambitions de la partie la plus éclairée de la société se transformèrent en d’affligeants désenchantements et en de lourdes interrogations. Cette forme d’impasse politique et sociale aura pour terrain d’expression idéal la chanson.

     

    Sur les traces d’un quidam

    C’est après sa sortie de prison qu’Aït Menguellet mit sur le marché l’album Asefru. Au milieu de cet été 1986, l’Algérie continuait à bouillonner suite aux événements des mois écoulés. La cour de sûreté de l’État avait prononcé son verdict en janvier 1986 contre les animateurs de la revendication démocratique : trois ans de prison ferme. Les cours du pétrole ont commencé à dégringoler et l’économie de pénurie organisée battait déjà de l’aile. Tous les éléments du décor qui allaient plonger les Algériens deux ans plus tard dans une crise sanglante (octobre 1988) étaient déjà plantés.

    Le destin de prisonnier est un thème traité par plusieurs poètes et chanteurs kabyles. Il fait, en tout cas, partie de l’histoire tourmentée de la région dont les enfants ont subi le bagne de Cayenne (Guyane française), étaient déportés en Nouvelle Calédonie, incarcérés à la prison de la Santé , de Lambèse, d’El Harrach ou de Berrouaghia. L’une des chansons de l’album Asefru  ne manque pas de nous mettre dans le bain de cette réalité même si le texte va plus en profondeur en sondant l’absurdité de la marche du monde et en se terminant par une note d’espoir. Le titre du poème : Tebeâgh later bwi tilane (J’ai suivi les traces d’un quidam) recouvre le reste du texte d’un halo de mystère. Il se poursuit par une situation d’absurdité où le protagoniste tourne dans un cercle vicieux retrouvant à chaque fois ses propres traces :

     

    "J’ai suivi les traces d’un quidam

    Et pris le chemin pour le rattraper.

    Mes pieds par la marche sont usés ;

    En fait, je ne faisais que tournoyer.

    Lorsque je crus parvenir à mon but,

    Je retrouvai mes propres traces."

    Blasé et même mortifié par la nouvelle condition qui lui est faite, le personnage ne peut plus ressentir la beauté des roses ni en flairer les fragrances. Par un magique effet d’images, le poète compare la gourmette aperçu sur un bras aux fers ou menottes d’un prisonnier. C’est dire les séquelles morales et psychologiques d’un séjour en prison. Aït Menguellet en fait un joyau poétique :

     

    "La rose à la belle figure,

    j’envie ceux qui l’admirent encore.

    Naguère, comme eux, j’en connaissais le parfum ;

    Ores, je ne veux plus la regarder.

    Quand je vois une main ceinte d’une gourmette,

    Ce sont les chaînes qui me viennent à la tête. 

    N’en cherchez pas la raison ;

    Dites seulement que je suis à plaindre".

    Les retournements de situation sont tels que l’auteur est amené à vivre l’ironie du sort. Ayant usé de la parole et de la magie du verbe pour libérer la pensée et éveiller la conscience de ses compatriotes, il sera recouvert du silence carcéral et du vide sidéral.

     

    "Nous voyons le temps s’enfuir ;

    Nous entendons ses complaintes.

    Nous entendons ses appels

    Et exprimons ses souhaits.

    Un jour, par une adverse fortune,

    Ce que je disais se retourna contre moi.

    Alors que je croyais me servir de la parole,

    Le silence me recouvrit".

     

    Quel que soit le silence décidé par les princes, pour le poète ce ne sera que répit conjoncturel. Sa noble mission, sa conscience aiguë du devoir, son serment ne peuvent souffrir le recul, le bémol ou l’abdication.

     

    "Vous entendîtes les cris du cœur

    Lorsque [de colère] il est gonflé.

    S’il se tait, les gens l’oublieront.

    Nous ne cesserons de parler

    Que lorsque auront souri ceux qui pleurent".

     

    Union et déréliction humaine

    Dans le sillage des amitiés militantes qui subissent le coup de boutoir des vicissitudes de la vie, des déchirements générés par des intérêts bassement matériels et des manœuvres diaboliques de division menées par les tenants de l’ordre établi, Aït Menguellet nous conduit, par le truchement d’une métaphore fort éloquente tirée de la vie familiale et domestique, dans la difficile et complexe réalité qui fonde les liens de fraternité et d’amitié. Quoi de plus expressif pour rendre ce destin adverse qui guette toute forme de liens que l’histoire de ces frères faisant tirer l’araire, semer et battre la moisson sur les pentes abruptes du pays kabyle ? Lounis prélude son poème par les regrets de l’un d’eux suite à la faillite qui a frappé la vieille fraternité :

     

    "Je t’ai insulté, frère, sans vergogne.

    Toutes mes imprécations

    T’ont touché sans m’épargner.

    Si je me suis trompé de chemin,

    Je ne suis, après tout, qu’un être humain ;

    Peut-être ai-je mal soupesé.

    Tu sais ce que j’attends de toi :

    Toi, non plus, ne me ménage pas.

    Je veux simplement te demander

    Où est la vérité, dis-moi !"

     

    De ce style direct qui instaure un face-à-face entre les deux frères et où l’un d’eux fait amende honorable pour sauver ce qui peut encore l’être, Lounis évolue vers un style de narration dans lequel il a recours à la troisième personne du singulier et à la troisième personne du pluriel. En outre, il prend à témoin- et à la cantonade- le public sur la nature de la relation qui liait les deux personnes dans la même épreuve. Cette relation de complicité et de communauté de destin tissée dans la souffrance et le purgatoire de l’action de labour des terres en friche ou dans l’arène de battage de blé a évolué négativement pour donner lieu à des dissensions dommageables pour les deux parties. C’est l’image et l’allégorie des relations humaines lorsque les protagonistes se trompent d’adversaires et empruntent les dédales des invectives et des rancœurs fatales. Le résultat ne peut être que la séparation dans la douleur, l’esseulement et la déréliction humaine :

     

    "Vous entendîtes les cris de leur dispute ;

    Des cris allant dans tous les sens.

    Chacun avait ses propres raisons.

    L’union du temps où ils labouraient,

    Semaient ou battaient le blé,

    S’est volatilisée sans laisser de traces.

    Ils ont dilapidé le fruit de leurs efforts,

    Et chacun en perdit son âme ;

    Se disant que c’est là son destin.

    Pour au moins se consoler."

     

    Aède effronté

    Le chanteur revient ensuite sur le rôle du poète dans la société ; un ‘’aède qui fait du porte-à-porte pour répandre la parole de vérité’’. Ce qu’il estime du moins être la vérité. Lounis introduit cette nuance pour relativiser cette notion protéiforme qu’il a par ailleurs développée dans d’autres textes aussi denses et aussi riches. Aït Menguellet accorde au poète un rôle d’éclaireur et d’éveilleur de conscience, mais, loin de la fausse modestie, il n’en fait pas un prophète infaillible :

     

    "Pardonnez-moi,

    Je suis un aède effronté,

    À la marche éternelle

    Et qui va de porte en porte

    Pour dire ce qu’il croit être la vérité ".

     

    La suite du poème s’adresse à un personnage ingénu ou trompé dans sa bonne foi par un milieu englué dans les combines, les manigances et les coups bas. Les ‘’tireurs de ficelles’’, comme les nomme le poète, savent quels sont les points faibles de leur future victime, leur proie. Ce sont sa bonne foi et sa volonté primesautière qui seront exploitées contre lui. Il sera machiavéliquement utilisé pour réaliser les objectifs des manœuvriers.

    À la fin, on ne lui laissera que ‘’ses yeux pour pleurer’’. Ce machiavélisme débridé est l’image exacte de ce qui s’est tramé contre toutes les bonnes volontés en Algérie pour les isoler et les neutraliser dans la scène politique algérienne pendant les années de dictature et de la chape de plomb qui pesé sur les Algériens. Ce sont aussi des images dans lesquelles peuvent se reconnaître tous les hommes et les peuples brimés et soumis à travers le monde. Cette universalité de la douleur et de la tyrannie n’empêchent pas le texte de Lounis de s’arrêter sur le cas particulier de la Kabylie dont les enfants ont plusieurs fois été offerts en hostie pour des causes qui ne sont pas nécessairement les leurs. Ils sont acquis à ces causes par la louange excessive qui fait d’eux des porteurs des valeurs de bravoure et de vaillance. Une fois la basse besogne accomplie, le Kabyle sera tout bonnement trucidé par ceux qui ont fait appel à ses services.

    "Par une mielleuse langue, nous donnons une autre image à la fraternité (…) Nous avons mis tous nos espoirs dans la fraternité naissante, mais nous l’insultâmes dès qu’elle se présente à nous. Nous l’abandonnons à son sort, souvent cacochyme, et nous pleurons sa force épuisée. Nous brisons son énergie comme si avons peur de sa rémission".

     

    L’anti-Machiavel

    Suivent alors de lourdes et angoissantes interrogations adressées par le personnage à son frère. Ces interrogations nous plongent dans un des plus complexes chapitres de la science politique relatif à la course au pouvoir. Le thème est déjà traité par Aït Menguellet d’une façon magistrale dans Ammi (1983) où il développe les grandes idées de Machiavel sur les qualités et les valeurs dont doit se prévaloir le prince pour garder et élargir ses pouvoirs sur la société. Mais, pour schématiser la démarche, l’on peut parler ici de l’anti-Machiavel du moment où le poète s’attèle à démonter les arguments soutenant les intérêts des uns et des autres. Il rappelle à son frère les belles et nobles valeurs de liberté, d’union, de communion et de solidarité qu’ils défendaient jadis ensemble et qui semblent aujourd’hui écrasées par l’appât du gain, la course au commandement et le désir d’instaurer un pouvoir personnel.

    Ce climat n’est pas très loin de celui régnant chez l’élite kabyle qui, tout en activant dans la clandestinité pour la promotion de l’identité berbère et de la démocratie, est frappée par ce vice rédhibitoire, une tare que partagent sans doute beaucoup d’autres mouvements d’opposition à travers le monde du fait du pouvoir de manipulation et de corruption dont disposent les princes du moment. 

     

    "Nous nous comprenons bien,

    Et tenons à réaliser nos espoirs.

    Nous inventerons l’union

    Et ferons adhérer d’autres.

    Nous manipulerons les gens

    Jusqu’à ce qu’ils marchent sous nos ordres.

    Vois alors qui sera le plus futé parmi nous :

    Un seul accèdera au pouvoir ;

    Si tu ne m’élimines pas,

    Je t’éliminerais !

    Frère, dis-moi si l’union est bonne

    Quand elle s’établit.

    Frères, dis-moi, si véritablement elle est bonne". 

     

    Trois autres strophes succèdent sur le même rythme et reposent sur le même principe d’interrogation. Y sont traitées les questions liées aux ‘’renégats de classe’’ au sens économique, à ceux qui ont oublié la non liberté dans laquelle ils étaient maintenus au point de la faire subir aux autres une fois arrivés au pouvoir et, enfin, à ceux qui hypocritement revendiquaient les libertés culturelles et qui, repus et outrecuidants, en seront arrivés à remettre la chape de plomb sur tout autre son de cloche (‘’nous chasserons l’oiseau dans les bois dès qu’il émet un gazouillis’’).

    Ce sont, aux yeux du poète, autant de revirements et de reniements animant la marche des anciens groupes brimés et soumis. Dans son dernier album Innad Umghar sorti en 2006, Aït Menguellet revient sur ce mouvement de reniement des valeurs de combat. ‘’Ceux qui se plaignent de l’arbitraire l’exercent à leur tour dès que la possibilité leur est offerte’’. C’est en quelque sorte le destin des mouvements révolutionnaires qui ne disposent pas de la maturité suffisante- maturité de classe et de culture- et qui sont perméables à toutes sortes de manipulation et de corruption.

     

    "Repus, nous effacerons la faim

     Et serons les égaux des riches.

    Aux gueux nous tournerons le dos

    De peur qu’ils nous sollicitent.

    Mon frère, dis-moi,

    Si la satiété est bonne quand elle survient.

    Frère, dis-moi, si véritablement elle est bonne".

     

    Il est établi à travers l’histoire et dans les réalités sociales de chaque jour que la réaction des parvenus est toujours des plus maladroites et des plus négatives du fait qu’elle exprime presque toujours le complexe issu de l’extraction d’origine des concernés  : dédain et insolence, selon les termes de Balzac. D’après Georges Duhamel, ‘’il n’y a que deux espèces de parvenus : ceux qui parlent toujours de leurs origines et ceux qui n’en parlent jamais’’. Il est évident que les parvenus dont parle ici Aït Menguellet sont à classer dans la seconde catégorie. Tous leurs efforts sont tendus vers l’effacement du souvenir de leur condition première. Balzac, dans Le Lys dans la vallée, donne une image saisissante de cette classe : "Les parvenus sont comme les singes desquels ils ont l’adresse : on les voit en hauteur, on admire leur agilité pendant l’escalade ; mais arrivés à la cime, on n’aperçoit plus que leurs côtés honteux".

    Comme tous calculs de ceux qui espèrent un jour prendre le pouvoir se dirigent vers la reproduction des méthodes de ceux qui les ont commandés auparavant, la revendication culturelle, elle non plus, n’est pas épargnée par l’hypocrisie et la manipulation.

    Trois ans avant la légalisation des partis politiques en Algérie, Aït Menguellet pose la lourde question qui n’a pas cessé de travailler et de tarauder les structures des partis se réclamant les porte-étendards de la revendication culturelle.

    "Mon frère, dis-moi,

    Est-ce pour la kabylité qu’on lutte,

    Ou bien c’est le pouvoir qu’on convoite" ?

     

    Il est clair que la kabylité est ici entendue dans le sens de la revendication de la culture berbère portée à bras-le-corps par des générations entières de jeunes et d’universitaires de la région.

     

    La symbolique d’Umari

    La traîtrise et la perfidie, depuis que Umari- héros et bandit d’honneur- a été ‘’donné’’ par un proche à l’administration française, se confondent presque à cette histoire. Aït Menguellet en tire l’enseignement pour l’appliquer à la situation du pays où les héros et les auteurs de bonnes œuvres sont souvent abandonnés, trahis et malmenés par leurs pairs et parfois même par des médiocres ingrats. Qu’il s’agisse des lendemains de la guerre de Libération ou d’autres formes de luttes postérieures, les sacrifiés continuent à être sacrifiés, eux ou leur progéniture. La terrible leçon vaut surtout ici pour la Kabylie. "Un Kabyle qui émerge sera tué par un autre Kabyle". Les cas sont nombreux, mais ils se passent toujours en vase clos. Ce sont presque toujours des interférences extérieures, des manipulations à fort potentiel clientéliste qui conduisent à des guerres intestines de ce genre. L’action des exécutants, des hommes de main, a un nom : la lâcheté. C’est pourquoi, dira Aït Menguellet :

     

    "Ne crains pas les hommes nobles ;

    Ils ne trempent pas dans l’arbitraire

    Et n’usent d’aucune injustice lorsqu’ils t’abordent.

    Prends garde aux âmes lâches,

    Forces indolentes."

    Ces forces indolentes, avachies, ne reculent devant aucun scrupule. Effrontées, elles ne peuvent affronter l’adversaire que par des manœuvres immorales, voire par la pire des forfaitures.

    Le thème de la chanson Teksem lmehna n’est pas très loin de celui abordé dans Ahmed Umari. Il y est mis en relief surtout l’ingratitude des siens et la terrible infortune qui frappent ceux qui ont cassé les chaînes de la sujétion et ouvert la voie vers des horizons nouveaux.

     

    "Vous avez triomphé de la difficulté

    Mais elle a enfanté des jumeaux.

    Vous avez brisé les chaînes,

    Elles se sont retournées contre vous

    Pour vous enchaîner.

    C’est comme si vous jouiez aux cartes :

    Vous ne savez si l’avenir vous réserve une place

    Ou s’il vous emportera dans son sillage".

     

    Sur le front du combat, au milieu des maquis, ces briseurs de chaînes ne suscitèrent, dans certains cas, que dérision et acerbe moquerie de la part de leurs compatriotes. Ce n’est qu’après la victoire sur les forces du mal (colonialisme) qu’on reconnut, tantôt du bout des lèvres tantôt avec un zèle suspect, les mérites de ces hommes engagés dans le combat :

     

    "On nous raconte les hauts faits des hommes

    De chaque époque.

    Ils s’engageaient dans les monts et les plaines ;

    On les surnommait sangliers.

    Lorsqu’ils eurent brisé les chaînes,

    On les ennoblit alors du nom de lions".

     

    Le poème : subversion et rédemption

    Il serait peut-être incompréhensible qu’un poète qui produit des merveilles, qui a révolutionné complètement le texte et la thématique de la poésie kabyle, ne nous éclaire pas sur le rôle de la poésie dans la société et sur la fonction des poètes. Aït Menguellet l’a fait à plusieurs reprises en nous apprenant la place du verbe et de la parole dans l’ordre social.

    Il a aussi traité des difficultés et épreuves qui se dressent sur le chemin des aèdes modernes lorsqu’ils veulent faire parvenir le message de vérité à leurs concitoyens pour les sensibiliser sur des problèmes liés à la gestion politique et économique du pays. Dans toutes les contrées où sévissent le despotisme, la régression sociale, l’injustice et la discrimination, la société a produit ses propres défenseurs, ses agents de la culture, qui interpellent, mettent en garde, avertissent, à travers des strophes parfois clairement exprimées et d’autres fois soutenues par une rhétorique exigée par la situation de non-droit et d’arbitraire.

    Mais, dans tous les cas de figure, de Pablo Neruda à Nazim Hikmet en passant par Eluard et Aragon, le ‘’discours’’ du poète ne peut se départir de cette esthétique fondamentale, de ces émotions, qui font qu’un poème n’est jamais un discours politique raide, sec ou désincarné. Cette jonction entre l’esthétique de la poésie et l’éthique de l’engagement social et politique est clairement visible et pleinement ressentie dans l’œuvre d’Aït Menguellet.

    Dans la chanson éponyme de l’album Asefru, notre poète s’adresse aux siens qu’il invite à s’armer de poésie pour affronter la vie et aller de l’avant, comme il s’adresse aussi au prince qui veut réprimer les poètes sans rien comprendre à leur message.

     

    "Ô toi rongé par la grandiloquence,

    qu’a-t-elle épargné en toi ?

    Tu crois avoir compris la vie

    Et découvert sa faille.

    Maintenant que tu comprends, sache-le :

    Tu es cette faille-même !

    Ce qu’il subit n’est jamais assez ;

    Quiconque le contente par le verbiage.

    Les futés lui prodiguent moult vivats

    Et le ramènent sur la piste de danse.

    Lassés, ils dépoussièrent la tunique

    Et le laissent honteusement dévêtu dans l’arène".

     

    Lounis présente le poème comme un viatique dont doivent se doter ses compatriotes pour faire face aux épreuves.

    "Allons, commençons la marche.

    Ami, déclame le poème.

    Hier comme aujourd’hui,

    C’est une halte pour notre fatigue.

    Le fardeau qui pèse sur nos épaules

    Se fera léger lorsqu’on se mettra à chanter.

    Si nous cédons à l’injustice,

    Le poème nous rendra sur le droit chemin.

    Notre droit est-il à jamais perdu

    Ou est-ce son tour qui tarde à venir ?

    S’il vient après nous, nous l’attendrons ;

    S’il nous devance, nous le rattraperons".

     

    La situation du poète n’est jamais confortable. Il incarne, presque par définition, la subversion. De fait, la poésie panégyrique ou laudatrice se trouve exclue de ce champ de définition. Elle peut signifier tout sauf la sensibilité, l’émotion et la capacité d’indignation. Cette dernière, par son effet de contagion, ne peut plaire aux princes.

     

    "Je trouve le barde en pleurs,

    Il m’en expliqua la raison.

    Son poème est pris par les autans.

    Il ne sait où il a atterri.

    Il craint qu’il tom





    Langue berbère

    04/11/2006 06:38



    Langue berbère Variété et unité

     

     

    La langue berbère Variété et unité (1)
    La langue berbère Variété et unité (2)
    La langue berbère Variété et unité (3)
    La langue berbère Variété et unité (III)






    Tannemirt Québec

    26/10/2006 03:24

    Tannemirt Québec


    MERCI QUÉBEC

    Tassadit O. 

    Tu m'as ouvert les bras
    Tu m'as accueillie
    Sans me connaître,
    Tu m'as dit " Bienvenue "
    Québec, ma 2ème Patrie
    De tout cœur, je te dis " MERCI "

    Venue de nulle part
    J'étais désorientée
    Ton accueil chaleureux
    M'a réconforté
    Tu m'as redonné l'espoir
    Alors que je l'avais perdu
    De tout cœur, je te dis " MERCI "

    Heureuse de vivre en paix dans ce beau pays
    Où nul ne se sent étranger
    Un peuple fier de sa diversité
    Où chacun retrouve dignité et respect

    A Gatineau ou en Gaspésie
    A Montréal ou à Granby
    Je me sens chez moi partout où je vais
    québécoise, fière, je le suis devenue
    Tout en gardant au fond de moi mon originalité

    Québec, mon pays, je te remercie

    Tassadit Ould Hamouda

    source : http://www.berberes.com/webpages/Tassadit_essais_poetiques_08sept06.html




    Kabylie, Evita

    26/10/2006 03:02

    Kabylie, Evita


    Hmimic At Lmulud : Kabylie, Evita

    Ne me pleure pas kabylie
    Au fond je ne t’ai jamais quittée
    Je devais laisser les choses arriver
    La séparation et ce qui s’en est suivi
    J’ai choisi la liberté
    Essayant des choses nouvelles
    J’ai vu tant de pays
    Et ne suis pas du tout impressionné
    Toutes les promesses qui nous ont été faites

    Ne sont qu’illusions
    Ne me pleure pas Kabylie
    Je t’aime et j’espère
    Que tu m’aimes aussi
    J’ai besoin de ton amour
    Après tout ce que j’ai fait
    Si seulement je pouvais fuir
    Me fuir
    Fuir tout ce qui me ressemblait
    Fuir les années passées loin
    De la protection de tes montagnes
    qui m’ont tout ce temps manquées
    Ne me pleure pas Kabylie
    Au fond je ne t’ai jamais quittée
    Même si je suis ailleurs
    La place que tu occupes en moi
    est et restera la meilleure
    Est-ce que j’ai trop dit
    Je n’ai rien à ajouter
    La réponse a toujours été là
    Tu n’as qu’à me regarder
    Pour comprendre que tout

    Ce que j’ai dit est vrai
    Ne me pleure pas Kabylie
    Au fond je ne t’ai jamais quittée
    J’ai tenu ma promesse
    Ne prends pas tes distances
    Ne me pleure pas Kabylie
    Je t’aime
    Et j’espère que tu m’aimes aussi
    Je t’aime
    Et j’espère que tu n’as jamais
    Cesser de m’aimer
    .


    © Hmimiche Ait Mouloud
    New Castle .Grande Bretagne.
    20 Février 2005
    Inspired by "Evita, Don’t cry for me Argentina"


    Commentaire de Arezki (26/10/2006 03:09) :

    Azul Hmimic, Merci pour cet avant goût sur tes poèmes, tu nous laisses sur notre faim. On compte sur toi pour gaver notre esprit. Bonne continuation A r tufat





    Lounis Aït Menguelet :

    18/10/2006 04:01

    Lounis Aït Menguelet :


    Photo extraite du site « « Convergences »
    «La poésie est un exutoire qui me procure le sentiment d’être libre»
    La Tribune 21/08/2006
    Rencontré à Sétif lors de sa participation au deuxième Festival international de Djemila, le grand chanteur et poète kabyle Lounis Aït Menguelet nous a livré ses impressions, frappées au coin du bon sens qu’ont forgées sa sagesse et sa modestie légendaires, sur sa perception de la chanson engagée et du statut de l’artiste en Algérie

     

    La TRIBUNE : Vous êtes présent au Festival de Djemila pour animer une soirée dans le cadre de la solidarité de l’Algérie avec le peuple libanais. Est-ce qu’on peut dire aujourd’hui que vous êtes toujours un chanteur engagé ?

     

    Aït Menguellet : J’ai été contacté pour participer au Festival de Djemila en tant qu’artiste avant les événements qui se sont déroulés au Liban. Je suis ici en tant qu’artiste, même si je considère que défendre les peuples opprimés est une cause juste. Mais, je ne me considère pas comme un chanteur engagé. Comment peut-on parler d’engagement ? Ce que je fais en ce moment, à travers ma participation artistique, est un simple message artistique porté par mes chansons et mes compositions. Je poursuis mon chemin d’artiste dans la même ligne de conduite que je m’étais fixée dès mes débuts dans la chanson.

     

    Pourtant beaucoup de vos admirateurs vous considèrent comme un chanteurs engagé ...

    Il y a une différence entre la politique et l’art. Est-ce qu’un politicien peut enregistrer un album ? Dans mon domaine, je fournis des efforts afin de présenter un art propre dont je maîtrise le tissage des fils. Je ne pratique pas la politique. J’ai eu assez de problèmes et de tracas à cause de mes positions.

    Souvent, je suis très prudent en dehors de mon domaine artistique et je préfère ne pas m’aventurer dans d’autres domaines dont j’ignore les lumières.

     

    Votre poésie est puisée dans la vie quotidienne, mais que vous apporte la poésie dans votre vie quotidienne ?

    La poésie est en quelque sorte mon oxygène, mon exutoire. C’est ma seule échappatoire. J’aime m’y immerger pour explorer les profondeurs. La poésie m’apporte également un fort sentiment de liberté qui me donne des ailes. Dans ma vie quotidienne, je n’ai pas de moments spécifiques pour faire de la poésie, cela vient spontanément sans que je le planifie.

     

    Vous allez chanter, ce soir, dans l’un des plus beaux sites de la région des Hauts plateaux imprégnée de la musique chaouie. A ce titre que pensez vous de la rivalité entre la chanson kabyle et la chanson Chaoui ?

    Cette rivalité est le produit de certains médias qui ont nourri les malentendus entre les chanteurs. Ce que je veux clarifier c’est que nos relations dans le milieu artistique sont empreintes de respect et de bonne entente. Personnellement, je n’ai aucun sentiments de rivalité avec d’autres artistes. Bien au contraire, j’ai de bonnes relations avec les autres artistes, qu’ils soient chaouis, constantinois, oranais ou d' autres régions du pays. Ce que je trouve triste, c’est qu’une certaine presse attise différents conflits entre les artistes sans aucun fondement. Ce sont eux qui créent ces rivalités stériles et non pas les artistes. Toutefois, il existe de bonne plumes qui font leur travail convenablement.

     

    Est-ce que cela signifie que vous avez des griefs contre les médias ?

    Ce que je veux, c’est juste souligner que certains journalistes tissent des informations de leur imagination et ne prennent pas la peine de vérifier la vérité. Ce qui est une grande erreur. Personnellement, j’ai été choqué par certaines informations qui me concernent, et dont je n’avais aucune connaissance. J’invite les journalistes à me contracter pour me poser des questions avant de publier des informations erronées. A ma connaissance, le journaliste doit d’abord confirmer ses informations à la source avant de diffuser des informations sans aucun fondement. Cela n’empêche pas qu’il existe en Algérie des plumes consciencieuses et des journaux excellents.

     

    Quel est votre avis sur la chanson algérienne en général et le raï en particulier ?

    La chanson algérienne se porte bien et elle a enregistré de grands succès. Ce que je souhaite, c’est qu’il y ait une véritable relève qui portera les véritables messages artistiques pétris de beauté et de principes. Quant à la chanson raï, elle a sa place dans le panorama de la chanson algérienne. Elle est toujours présente car elle a su s’imposer. En Algérie, il existe une pléiade de styles, c’est une véritable richesse dans le paysage artistique et culturel. Je pense qu’il faut prendre cela comme quelque chose de positif et non pas comme quelque chose de négatif.

     

    La chanson kabyle est assimilée aujourd’hui à des chansons de fête et de danse, qu’en pensez-vous ?

    La chanson kabyle est passée par une période difficile mais ce n’est qu’un sombre nuage de passage qui va finir par se dissiper. Les chansons de fête sont des chansons pleines de vie. Ce sont des chansons légères qui sont emplies de joies et de mouvements. Les gens ont besoin de ce genre de répertoire. Il existe de grands talents qui se dirigent vers ce style de musique et arrivent à se démarquer. Mais, même si on a besoin de ce genre de chants, ce qui me désole, c’est l’ampleur que prend le phénomène des reprises de chansons qui ont déjà connues de grands succès, des chansons magnifiques qui perdent leur âme et leur splendeur à cause des reprises. Cela reflète le manque de création et d’imagination de certains chanteurs qui ne prennent pas la peine de faire des recherches pour le renouvellement. Cette facilité tue la chanson et la création.

     

    Peut-on dire que cet état de fait est le résultat d’un manque de nouveaux auteurs

    et compositeurs ?

     

    Non pas du tout. Il y a une nouvelle génération de paroliers et de compositeurs d’un très bon niveau, et qui sont de grands créateurs. Malheureusement, personne ne demande leur aide ou les sollicite pour une collaboration. Je souligne encore une fois que certains artistes préfèrent la facilité et ne veulent pas faire des recherches ou fournir des efforts pour s’améliorer et étoffer leurs travaux. Ils marginalisent de ce fait les bons auteurs et compositeurs. C’est un véritable danger qui menace la chanson kabyle.

     

    Récemment Hasnaoui Amchtouh, hospitalisé, a lancé un appel de détresse à cause de sa situation précaire, quel est votre sentiment à ce sujet ?

    Sincèrement, j’ignore qu’il était souffrant et qu’il passe par une période difficile. Cela relance la problématique du statut de l’artiste et de ses droits. Je pense qu’il faut encore militer pour avoir un cadre légal pour préserver les droits des artistes mais également définir leurs devoirs.

    C’est malheureux que des artistes continuent à souffrir et vivent dans le dénuement. Personnellement, je suis contre l’idée que c’est aux artistes de se prendre en charge et de s’entraider si l’un d’eux est exposé à un accident ou à une maladie. Je pense qu’aujourd’hui les artistes sont tenus d’unir leur force jusqu’à l’obtention de leurs droits. C’est dans cette cause juste et noble qu’il faut s’engager.

     

    Auriez-vous un nouvel album en préparation ?

    Je n’ai rien de nouveau pour le moment, j’attends comme d’habitude que l’inspiration vienne naturellement. Par contre, je continue d’animer plusieurs concerts sur scène.  

    par Djemila Sihem Bounabi





    Lounes Matoub : Enfant du peuple

    15/10/2006 04:11

    Lounes Matoub : Enfant du peuple


    Entretien avec Lounès MATOUB
    http://www.berberes.com/webpages/Entretien_avec_Lounes_Matoub.html

    Lounès MATOUB est né le 24 janvier 1956 en Kabylie. A 9 ans, il fabriqua sa première guitare avec un bidon vide. Il publie son premier album en 1978. Criblé de balles par un gendarme en 1988, enlevé par les islamistes en 1994 et libéré par un gigantesque mouvement populaire, il était le chanteur le plus populaire de Kabylie. Il a été assassiné le le 25 juin 1998, en Algérie, dans dans des conditions non élucidées, vraisemblablement par des milieux proches du pouvoir.
    Son œuvre riche de 36 albums traite les thèmes les plus variés : la revendication berbère, les libertés démocratiques, l'intégrisme, l'amour, l'exil, la mémoire, l'histoire, la paix, les droits de l'Homme, les problèmes de l'existence ...

    Enfant du peuple je suis, enfant du peuple je resterai. Certes, comme tout un chacun, j'ai mûri, et la popularité m'a sans doute fait prendre davantage conscience de mes responsabilités. Car, plus vous étés connus, plus vous avez des responsabilités.
    Je me dois d'être fidèle à moi-même. C'est que, profondément, mon personnage est resté le même. J'essaie d'être un homme honnête, peu apte aux compromissions. Je veux aller jusqu'au bout de moi-même, sans tricherie, sans concessions. Je sais encore dire non. Alors qu'il y a tant de béni-oui-oui, qui à force de dire oui, ont perdu leur "non".
    Je ne veux pas flouer mes admirateurs en leur promettant des lendemains qui chantent, en sachant pertinemment que le monde meilleur dont on annonçait tranquillement la venue s'éloigne de plus en plus. Gagner par une telle voie ne m'intéresse pas. Je risque de me perdre ou, pis encore, de couler dans la facilité. Je veux rester tel que je suis, sans verser dans la moindre concession commerciale. Et pourtant, actuellement, l'artistique est bien souvent obligé de se plier au veto du commercial. Poète d'indiscipline, insurgé, je n'ai jamais mis un poil de brosse dans mes poèmes et chansons. Jamais. Les mots caisse d'épargne et les mots -Email Diamant sont bannis de mon répertoire. Je suis sans cesse en lutte contre ce qui me paraît mauvais et détestable. Je me sers de l'amour pour fustiger ce que le monde des hommes a de laid et d'odieux. Pour me révolter contre la veulerie et la duperie, dénoncer l'imposture aux mille visages.
    Ma poésie est à tout instant une remise en cause, un prétexte à protestation contre les injustices, les abus, les tabous, etc.

    Enfant du peuple je suis, enfant du peuple je resterai. Certes, comme tout un chacun, j'ai mûri, et la popularité m'a sans doute fait prendre davantage conscience de mes responsabilités. Car, plus vous étés connus, plus vous avez des responsabilités.Je me dois d'être fidèle à moi-même. C'est que, profondément, mon personnage est resté le même. J'essaie d'être un homme honnête, peu apte aux compromissions. Je veux aller jusqu'au bout de moi-même, sans tricherie, sans concessions. Je sais encore dire non. Alors qu'il y a tant de béni-oui-oui, qui à force de dire oui, ont perdu leur "non".Je ne veux pas flouer mes admirateurs en leur promettant des lendemains qui chantent, en sachant pertinemment que le monde meilleur dont on annonçait tranquillement la venue s'éloigne de plus en plus. Gagner par une telle voie ne m'intéresse pas. Je risque de me perdre ou, pis encore, de couler dans la facilité. Je veux rester tel que je suis, sans verser dans la moindre concession commerciale. Et pourtant, actuellement, l'artistique est bien souvent obligé de se plier au veto du commercial. Poète d'indiscipline, insurgé, je n'ai jamais mis un poil de brosse dans mes poèmes et chansons. Jamais. Les mots caisse d'épargne et les mots -Email Diamant sont bannis de mon répertoire. Je suis sans cesse en lutte contre ce qui me paraît mauvais et détestable. Je me sers de l'amour pour fustiger ce que le monde des hommes a de laid et d'odieux. Pour me révolter contre la veulerie et la duperie, dénoncer l'imposture aux mille visages.Ma poésie est à tout instant une remise en cause, un prétexte à protestation contre les injustices, les abus, les tabous, etc.

    "Tu dois avoir pas mal d'ennemis ?"

    Mes ennemis sont les tyrans, les oppresseurs quels qu'ils soient, les lâches, les veules, les hypocrites, et surtout les "parachutés" (.. Je n'aime pas les nouveaux riches plus attachés à leurs biens, à leurs privilèges, qu'à leur pays. Le soleil se lève tous les jours pour chaque citoyen(ne). Heureusement qu'il n'est pas importé à coups de devises, sinon il ne brillerait que pour une classe donnée.

    "Quels sont tes rapports avec les journalistes algériens ?"

    Ambigus. Mi-figue mi-raisin. Si on ne m'accorde pas beaucoup d'entretiens, c'est parce que je refuse toute concession dans l'_expression de mes opinions. On n'a rien à me reprocher. Sinon d'avoir un franc -parler. Et de ne pas être un béni oui - oui. Je ne suis pas l'homme des concessions. Je ne triche pas avec ma nature. Je m'affirme sans gêne aucune, en parfait dédain des convenances. J'aurais pu me pousser dans le monde et monnayer ma popularité, voire ma célébrité. Je ne l'ai jamais fait. Car je ne suis d'aucun pouvoir le dévoué serviteur. A travers RadioTrottoir interposé, certains journalistes (arabophones surtout) ont essayé de me présenter sous un éclairage peu flatteur, de me coller une réputation de raciste, de violent, d'ennemi public n°1, de voyou sans foi ni loi.
    Ils ont fait de moi le familier des prostituées et des truands. Ils ont inventé, pour me salir, des légendes scabreuses.
    Dans les rédactions algériennes, on me discute longuement. J'étonne et j'inquiète.
    Certains journalistes (critiques de variétés) ont de quoi me rendre circonspect. Pour des raisons qu'on devinera aisément, je me méfie de certains d'entre eux.
    Plusieurs rédacteurs en chef ou directeurs de rédaction coupent cyniquement, dans des articles, tout ce qui se rapporte (de positif) à moi. A part quelques articles élogieux (parus après octobre 88, il faut le souligner), les journalistes algériens de la culturelle m'ont ostensiblement, pour une raison de censure ou autres, dédaigné, et tout cela à cause de mes audaces de vocabulaire, la franchise et la précision des images, le caractère même des réponses et des sujets traités. Ignorant les interdictions, dédaignant les menaces, j'ai continué de composer et de chanter, quand même, envers et contre tous. C'est par la suite que j'ai appris que tout honneur est source de contraintes.

    "Que signifie pour toi le fait de chanter en tamazight ?"

    En tant que chanteur, je suis le représentant d'une vision et d'une _expression personnelle du monde qui m'entoure et de moi-même. Je ne veux pas mourir pour un héritage que je n'aurais pas assumé.
    Je revendique le fait d'être chez moi dans ma tête et dans mes mots et de vivre comme je le sens.
    C'est la raison pour laquelle j'utilise la langue amazighe pour brasser des émotions qui n'appartiennent qu'à nous parce que voir le monde à travers des yeux arabes du fond d'une âme berbère entraîne la mort. Et mon problème est que depuis l'indépendance, nous avons été honnis, bannis, écrasés, spoliés, chassés, traqués, arabisés de force au nom d'une idéologie arabo-islamiste qui est devenue officielle au lendemain de l'indépendance.
    Cela dit, pour moi le public auquel je m'adresse possède un inconscient collectif qu'il s'agit de réveiller. Je veux lui faire retrouver une identité qu'il pensait avoir perdue. La langue que parle mon peuple, perfectionnée et enrichie par des siècles d'oppression coloniale et raciste, offre sur l'Algérie un angle de vision unique.

    "Que représente pour toi la culture amazighe ?"

    Qui ne sait rien de son passé ne sait rien de son avenir. Le but n'est pas, ne peut être, de revenir à un mythique age d'or du passé. La culture amazighe, c'est une question de civilisation et l'avenir de notre pays se jouera peut-être dessus. A travers la prise de conscience de mon identité, j'ai découvert le génocide culturel et le viol linguistique subis par les miens. J'ai, aussi découvert toute une culture méprisée, humiliée, déclassée, exclue des deux écrans (le grand et le petit), interdite de colonne et de séjour.
    Un sujet dont on ne parlait qu'à mi-voix. On est dans une situation pire que celle des Bretons, des Occitans, des Corses, des Kurdes, des Arméniens et des Indiens.
    Impossible que soient toujours vainqueurs les plus corrompus et les plus honnis par l'histoire ! Et c'est pourquoi nous refusons d'être les nègres blancs, les indiens, le tiers-monde du pouvoir. Nous refusons d'être bougnoulisés, quoi ! Il reste fort à faire pour préserver ce pays paisible et lui épargner les fléaux de la violence et de l'intolérance.
    Tout est encore possible, il faut seulement prendre des risques avec sa vie pour préparer des lendemains meilleurs. Je me défends donc je suis. On veut tout leur faire oublier, aux imazighen : Leur identité, leur langue, leur culture.
    Ils se trouvent rangés dans une catégorie mineure de citoyens ; pire, ils n'existent pas en tant que tels, hormis pour le service national et comme force de travail.
    Et quand ce n'est pas un gros bonnet de la nomenklatura locale ou un officier supérieur de l'ex Sécurité militaire qui leur cherche midi à quatorze heures alors qu'il est dix heures, c'est un wali qui grignote leurs terres ancestrales à coups d'édits et de décrets d'utilité publique et sans indemnisation ou si peu, tellement peu que les indemnisés n'en veulent pas.
    A ces représentants du pouvoir, je dénie le droit de débarquer en Kabylie en conquérants. Je rejette leur tutelle. Ce peuple à qui l'on a volé l'âme refuse d'être un peuple rampant.
    Il refuse aussi de perpétuer l'état colonial dans lequel les pouvoirs en place ont voulu tenir les deux Kabylie qui n'ont d'intérêt pour eux que lorsque nos frontières sont menacées. Ils ne nous auront pas. Tu peux leur dire qu'il ne faudra plus compter sur la jeunesse Amazighe pour aller au casse-pipe.

    "Est-il vrai que MATOUB est raciste envers les Arabes ?"

    Fais-moi pas rire. C'est un jugement volontairement faux et un brin raciste, mais qui trahit bien le malentendu qui a toujours existé entre mes détracteurs et moi. Il y a une incompréhension totale qui me gêne car le public a rarement les données globales et objectives en main. Tout est politique et nous sommes bien ici en pleine politique. Je suis responsable de mes actes et la vérité se fait sur ce que je chante. Comment peut-on être raciste quand on a toute sa vie souffert du racisme ! J'ai trop souffert du racisme, de leur racisme, pour accepter à mon tour d'être raciste.

    "Quelle est ta véritable culture ?"

    Ma seule véritable culture est celle que je me suis trouvée en Kabylie puisqu'on sait que "l'oiseau ne chante bien que dans son arbre généalogique". La vie de mon peuple contient la somme de l'expérience des hommes. D'où le rapport charnel que j'ai avec ma terre natale, mes racines. La culture amazighe est, pour chaque Imazighen, la pierre de touche de son identité.
    C'est pourquoi je recrée chaque fois que je chante mon peuple. Je dépoussière ses histoires, ses contes, j'enrichis ses chants, préserve sa langue et ses valeurs, parce que tout cela m'a façonné et que si ce n'est pas moi qui le fais, qui le fera ?
    Tout enfant, j'avais fait cette pénible découverte : je n'avais pas le droit de parler ma langue et de connaître ma culture. Alors que nous étions censés être libres et indépendants.
    La langue maternelle, ça aide à se penser debout. Mon pays, c'est l'ALGERIE. Mais je suis le citoyen d'une autre patrie : LA CHANSON.
    Quant à la langue amazighe, c'est ma langue maternelle, la langue du foetus, la langue intérieure J'ai la double nationalité car j'ai deux pays : mon pays et mon pays intérieur.
    C'est dans la différence que je trouve mon identité.

     

     

    Malika MATOUB.

    source : revoltes.free.fr






    Début | Page précédente | 1 2 3 4 5 6 7 8 9 | Page suivante | Fin
    [ Annuaire | VIP-Site | Charte | Admin | Contact kabylie ]

    © VIP Blog - Signaler un abus