TIMKARDHIT, Bibliothèque virtuelle de Kabylie.

Avec seize buts au compteur, Nabil Hemani a tenu sa promesse de début de saison. Il remporte haut la tête la palme de meilleur buteur du championnat national.

Heureux qui comme Nabil Hemani aura décroché la palme de meilleur buteur du championnat tout en ayant remporté un beau titre de champion d’Algérie, le jour même où il fêtait la naissance de sa toute dernière princesse, la charmante Mélissa. Et lorsqu’il profita du dernier match JSK-CRB pour inscrire son 16e but de la saison et sceller définitivement son titre de meilleur goléador de l’exercice 2007-2008, Hemani exécute alors sa fameuse danse de “Bebeto”, le Brésilien accompagné dans son bonheur incomparable par tous ses coéquipiers tout heureux de vivre de tels moments d’euphorie et de fierté. Il est vrai que pour sa troisième saison à la JSK, l’ex-attaquant racé de l’OM Ruisseau était décidé à frapper un grand coup cette saison.
Dès les premières journées de la nouvelle saison, l’avant-centre de la JSK se mit en évidence, et comme l’appétit vient en mangeant, il n’hésita pas à monter au créneau et à annoncer à qui voulait bien l’entendre qu’il postulait cette année pour le titre tant envié de meilleur buteur de la saison. Pour certains observateurs, ce n’était que de l’audace démesurée, surtout qu’il avait été très mal utilisé la saison dernière sous l’ère Aït Djoudi ce qui l’avait poussé à brandir la menace de départ vers d’autres cieux.
Pour d’autres, il s’agissait là en fait d’un gros pari que l’attaquant futé de la JSK était bien capable de réaliser avec sa frappe terrible des deux pieds et son coup de tête tout aussi adroit. Hemani mit alors en exécution son plan de bataille et cumula les promesses techniques et les buts souvent spectaculaires pour relever finalement son grand défi. Et comme pour prouver son statut de buteur émérite, Nabil Hemani ne se contenta guère de scorer au maximum à domicile, mais il réussit de superbes réalisations à l’extérieur, ce qui aura pesé lourdement dans la balance pour permettre à son club, la JSK, de décrocher son 14e titre national. “Dès les premiers matches, la réussite était au rendez-vous et toute l’équipe carburait… à plein régime puisque nous avions multiplié les résultats positifs à Annaba, Béjaïa, Oran et à Alger face au MCA”, dira Hemani qui profita de la courbe ascendante de toute son équipe pour cracher le feu et semer la zizanie dans les périmètres adverses. “Au fil des matches, j’avais pris confiance, et lorsque la réussite est au rendez-vous, il faut saisir sa chance et secouer les filets au maximum”, dira encore l’avant-centre de la JSK qui n’hésite jamais à aller au charbon pour provoquer les défenses adverses et trouver toutes les failles possibles pour enchaîner les “goals”.
Très rapide mais aussi très malin, il a l’art de surgir au bon moment pour surprendre n’importe quelle défense souvent prise de court par les jaillissements imprévisibles de ce chasseur de buts incomparable. Et même s’il ne paye pas de mine sur le plan physique car il n’a rien d’une “armoire à glace”, Nabil Hemani compense son petit gabarit par une frappe de balle terrible et son sens du placement judicieux. “Certes, je suis très heureux d’avoir remporté ce titre de meilleur buteur, mais il faut bien admettre que j’ai réussi à décrocher ce titre grâce au concours de tous mes coéquipiers qui m’ont souvent sollicité et m’ont gavé de bonnes balles. Sans l’apport de tous mes coéquipiers, je n’aurai pu aspirer à une telle distinction”, précisera Hemani avec modestie qui sied bien aux grandes vedettes du football. Et lorsqu’on rappellera que le sympathique Hemani a eu bien du mérite à relever la tête et tenir la route, lorsqu’on rappellera qu’il a perdu tout récemment encore, l’espace de deux mois à peine, sa mère, puis son père, il faut bien convenir que le baroudeur de la JSK a bien du caractère. Avec son tempérament de feu, il parcourt des kilomètres et des kilomètres en quatre-vingt-dix minutes et arrive très souvent à échapper à la vigilance de ses anges gardiens.
Très mobile et remuant dans les surfaces de réparation, Hemani est à surveiller comme le lait sur le feu car à chaque fois qu’un défenseur baisse la garde, il saute sur la proie et fait feu de tout bois. “Il se place bien et il sent les bons coups. De plus, il est opportuniste à souhait et bénéficie d’une frappe de balle phénoménale”,dira de lui son coach Moussa Saïb qui a eu le mérite de lui avoir fait confiance et surtout de l’avoir libéré cette saison. “C’est vrai qu’avec Moussa Saïb, toute l’équipe a retrouvé la joie de jouer et la rage de vaincre”, dira Nabil Hemani qui n’a pas mis longtemps pour attirer l’attention du sélectionneur national Rabah Saâdane qui a fini par l’appeler en sélection. “Au vu de ma saison exceptionnelle, je m’attendais à être sélectionné car je pense que je méritais une place en sélection”, lancera Nabil Hemani qui commence à susciter de nombreuses convoitises de l’étranger, notamment des clubs du Golfe qui rêvent de l’enrôler. “S’il y a une belle offre pour Hemani, nous allons tout  faire pour l’aider, mais il n’est pas question de le lâcher pour une bouchée de pain, car son talent mérite un bon transfert”, dira son président Mohand-Chérif Hannachi qui a tout fait pour l’empêcher de partir la saison dernière, surtout lors du fameux mercato d’hiver.
Certes, sa récente expulsion survenue à Obuasi au Ghana aura contrarié sérieusement le parcours fulgurant de Hemani qui a écopé de quatre matches de suspension de la Caf après une expulsion injuste qu’il n’a guère digérée. “Cette expulsion très sévère m’est restée en travers de la gorge car j’ai été privé de ces deux matchs importants de Champions League face à Coton-Sport. Et à bien réfléchir, je pense que cette expulsion était préméditée et planifiée à l’avance”, lancera encore Hemani qui aura beaucoup manqué à l’attaque kabyle dans cette double confrontation avec les Camerounais de Coton-Sport.
C’est dire toute la place qu’occupe désormais Nabil Hemani au sein de l’attaque kabyle qui a étrangement toussoté face à Coton-Sport, à Garoua comme à Tizi Ouzou. Comme quoi, “un seul être vous manque et tout est dépeuplé !”, n’est-ce pas ?

MOHAMED HAOUCHINE

Source :http://www.liberte-algerie.com/foot/edit.php?id=63385