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Tamazight et la voix veloutée de Matoub Lounès
11/08/2007 05:44
| Chanson |
| Tamazight et la voix veloutée de Matoub Lounès |
| La Dépêche de Kabylie 31/07/2007 |
«Si quatre murs m’enserrent Si je ne vois que l’échafaud Si la misère m’aspire Et si mon chemin est une pente au gouffre Que l’on me dise : Où crois-tu aller ? Je clamerai : je suis Amazigh !»,
Lounès Matoub
Il avait tracé un chemin dans son esprit, en dépit de tous les impedimenta qui y furent disposés, un chemin gorgé de larmes et de souffrances, il l’avait suivi avec crânerie et perséverance. Un vrai aède inlassable dont la voix veloutée a sillonné quasiment toute l’Algérie, il avait lâché la bride à ses idées pour survoler entre le ciel et la terre sans aucune crainte de tout ce qui pourrait lui arriver.
C’est un héros au milieu d’un désert sans aucune goutte d’eau pour en imbiber ses lèvres, il marche, il tombe, il se relève, l’immense soleil lui brûle ses yeux, ses rayons ardents l’empêchent de lever les yeux pour discerner le ciel, la chaleur torride le tracasse, la sueur abondante coule sur son corps, parfois un scorpion ou un serpent le surprend pour le faire pénétrer dans un labyrinthe sans issue, cependant, avec sa lassitude crasse, il persiste ...
Les thèmes qu’il a abordés sont prolifiques à tel point qu’on pourrait en établir une encyclopédie, aucun sujet ne lui a échappé, toutefois son grand combat fut l’officialisation de la langue berbère, et la chanson a été le procédé infaillible pour propager ses concepts et adjurer les Kabyles à s’unir et à constituer un mur qu’aucune force au monde ne pourra défaire…
Ses poèmes qui jaillissent des tréfonds de son âme, constituent un jardin fleiri de toutes sortes de plantes et de différents arbres qui serviront d’ombre où quiconque pourra se réfugier et fuir le soleil et y trouver tout ce qui réjouie les yeux.
Chaque vers est authentique, sa manière de chanter l’amazighité est hors pair, chaque terme prend sa place adéquate, dépourvue d’ambiguïté, allant directement vers le but sans trop d’allégorie, il a jeté son dévolu sur la chanson pour tenter de désaltérer sa soif de réparation.
C’est un amour platonique qu’il éprouvait pour tamazight, un amour qui s’apparente à un beau ciel sans nuages dépourvu d’hypocrisie et de baux semblants, une grande fierté d’être un Amazigh, le berbérisme à couleé dans ses veines, durant toute sa vie, il combattra pour qu’elle devienne une rose qui embaume un parfum d’une fieffée excellence que tout le monde aspirera à sentir, ses glorieuses racines finiront un jour par s’éclaircir comme de l’eau qui surgit d’une fontaine et aucune puissance ne saura, ni ne pourra le retenir. Dans sa chanson Regard sur l’histoire d’un pays damné… , il affirme que sa race est une race parfaitement authentique et qu’il ne lâchera guère :
«Je remonterai vers mes racines Dussé-je les abreuver de mon sang Ce n’est pas sur le marché Que j’ai découvert mon ascendance amazighe : Elle ne se vend ni ne se brade»
Dans beaucoup de ses chansons, il insiste que tamazight est primordiale pour l’union des Kabyles, c’est le seul canal qui les conduira de l’autre côté de cette mer houleuse, sans aucun risque de se noyer, il les suppliait de renforcer leurs rang et conjuguer leurs forces, et d’une autre part il déplorait leurs brouilles comme il le chantait dans Akit ay arrac nnegh ou «réveillez-vous, compagnons» :
«Réveillez-vous, compagnons de lutte Et œuvrez à l’union de vos bras ! Afin qu’une demeure soit habitable Il lui faut de solides fondations Mais nous nous entre-dévorons Comme si nous n’étions pas frères.» Dans la chanson Les montagnes : ma vie, il disait : «Tamazight est le socle de leur avenir, Elle est la racine de leur vie»
Notre histoire, lui apparaisait comme une véritable fresque sur laquelle il s’extasiait à chaque fois qu’il lui jetait un regard, ou comme un mythe dont nos ascendants seraient des héros dont La Kahina, Massinissa, Jugurtha et bien d’autres qui ont sculpté leurs noms en lettres d’or dans l’histoire des Imazighènes, car la liste est trop longue, il les mythifiait, les glorifiait, il leurs octroyait l’image des grands hommes de toute l’humanité, dans Imazighène, Il vénèra Jugurtha :
«Que de braves sont tombés Jugurtha en premier, Si son âme pouvait parler»
Matoub Lounès, est un flambeau qui illumine les sentiers dans les nuits obscures, il est également une source qui taquine les conscience endormies, ses poèmes embrasent les esprits, il se demande où sont passés les vrais Imazighènes, les Berbères authentiques qui sont connus pour leur hardiesse et leur amour fervent pour la liberté, «les Lions» comme il les appelle, dans son premier album, la chanson intitulée Ay izem, «Ô lion», il chantait :
«Où es-tu ? ô lion ! A ta mort D’autres ont accaparé Ton héritage.» Comme il chantait dans Imazighene : «Réveillez-vous ô Imazighenes ! Redevenez des lions, Avant que l’on ne se transforme en caméléon.»
«Le peuple le plus ardent de sa colère est pareil à un feu trop vif pour être éteint», a affirmé le grand poète tragique grec Euripide car quand un peuple se réveille après un long sommeil, aucune puissance ne pourra réduire sa colère…
Il ressassait à chaque fois qu’il faut préserver cette langue avant qu’elle ne soit enfouie dans les ruines du temps, il avait la même appréhension que celle de Mouloud Mammeri celle qu’un jour le peuple berbère ne serait qu’une légende ou une civilisation effacée par une bourrasque de régression et emportée par le courant de l’oubli, un sort qui soit plus similaire à celui du peuple aztèque, et en nos jours nous assistons au piétinement de notre langue comme il le proclamait : «Tamazight est foulée aux pieds.» Et «ses origines sont bien conneus». Lwennas avait maintenu le chemin esquissé par Mammeri et Tahar Djaout par son militantisme et son combat inlassable.
Son vocabulaire est d’une richesse inépuisable, il a sauvé énormément de mots et d’expressions qui étaient sur le point de tomber en désuétude, et presque chaque poème contient des vocables et des termes nouveaux.
Sa vie fut un parcours des plus grands, il ne se démoralisait plus, il convoitait avec détermination d’atteindre ses objectifs même si parfois ils lui semblent utopiques, il chantait dans Ass-agi lligh ou “je suis” :
«Si quatre murs m’enserrent Si je ne vois que l’échafaud Si la misère m’aspire Et si mon chemin est une pente au gouffre Que l’on me dise : Où crois-tu aller ? Je clamerai : je suis Amazigh !»
Le kabyle pour certains n’est utile que pour la danse et la distraction et cela l’affligeait énormément, il manifeste ainsi sa rage :
«Cette langue adorée Eclose dans la vérité A leurs yeux Est juste pour les chansons à boire.»
Un peuple dépouillé de sa langue est indubitablement un peuple voué à la disparition, du fait que la langue est l’esprit d’un peuple, sa vie, son histoire y sont contenues…
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| par Sabrina Azzi |
Source : http://www.berberes.com/page.php?page=culture&titre=Culture&id=0000000788
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Commentaire de tinhinane (09/11/2007 19:16) :
matoub lounes est un grand artiste ,et il a fait beaucoup pr la culture
kabyl
paix a son ame
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La kabylie à la fête des enfants de Montréal les 18 et 19 août 2007.
10/08/2007 15:06
Photo :http://ville.montreal.qc.ca/pls/portal/docs/page/fete_fr/media/images/ph_fete_2006_foule_gr.jpg

Source : http://www.kabyle.com/La-Kabylie-a-la-Fete-des-enfants,12440.html
samedi 18 août 2007 à 10h00 - Montréal - Fête des Enfants Scène des p’tits clins d’œil Jean Coutu: Des groupes d'enfants issus de plus de trente communautés culturelle vous en mettent plein la vue par la danse, la musique, le chant et la gymnastique sur la Scène des p'tits clins d'œil Jean Coutu! Venez applaudir des jeunes pleins de talent et laissez-vous emporter par des rythmes endiablés qui transcendent langues et frontières.
10h15 Les étoiles du Djurdjura
13h00 Tafsut- Chants et de danses de Kabylie
15h45 Azetta, au fil des rythmes berbères
Lieu: Parc Jean-Drapeau, Montréal.
Prix : Gratuit.
Plus d'informations
dimanche 19 août 2007 à 10h00 - Montréal - Fête des Enfants Scène des p’tits clins d’œil Jean Coutu: Des groupes d'enfants issus de plus de trente communautés culturelle vous en mettent plein la vue par la danse, la musique, le chant et la gymnastique sur la Scène des p'tits clins d'œil Jean Coutu! Venez applaudir des jeunes pleins de talent et laissez-vous emporter par des rythmes endiablés qui transcendent langues et frontières.
11h15 Azetta, au fil des rythmes berbères
15h15 Tafsut - Chants et de danses de Kabylie Lieu: Parc Jean-Drapeau, Montréal. Prix : Gratuit.
Plus d'informations
Source : http://www.algeroweb.com/activites_1.asp
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Joyeux anniversaire Ania
09/08/2007 02:22
| Anniversaire |
| Bonne fête Ania! Tu as maintenant 4 ans, Bravo!
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Aujourd'hui est une journée spéciale! Que toutes les journées de l'année ressemblent à celle-ci, qu'elles soient remplies de joies et de surprises.
Ton papa, ta maman, ta grande-mère (yayou comme tu l'appelles), ainsi que tout le reste de la famille qui t'adorent, te souhaitent : Joyeux Anniversaire et beaucoup de santé et de plaisir...et une grande reussite dans ta vie.
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par : Arezki & Karima
http://www.berberes.com/page.php?page=carnet&titre=Carnet
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Commentaire de mamou (10/08/2007 22:23) :
joyeux anniversaire Ania.
de la part de tes cousins Hamid et Mamou.
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Commentaire de Ania de Montréal (10/08/2007 23:15) :
Merci beaucoup chers cousins, je suis très content pour votre messages et
je vous adore tous ...maman et papa se joignent à moi pour vous souhaiter
une longue vie ...nos bonjours de Montréal à toute la famille en Algérie.
ania_aoa@yahoo.ca |
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Commentaire de gina (13/08/2007 03:51) :
bonne semaine a tous et merci a vous pour vos coms car demain je pense
avoir le 10.000 coms et meme pas un an ouvert yesssssssssssss besitos et
merci je vous le doit a tous cet award sur mon blog gina ps bonne fete en
retard tu es jolie gina
http://gina.vip-blog.com
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Commentaire de gina (17/08/2007 07:08) :
bonne fin de semaine la paix sur vip
comme dit JP besitos a dimanche gina yesssssssss
http://gina.vip-blog.com
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Commentaire de Vaddi (01/09/2007 14:43) :
Ania, je reviens à présent dans la bonne page pour te souhaite une très
longue vie toute de roses, toute de santé de bonheur et de réussites dans
tes études. Tu es une princesse Ania !
Tu es très belle sur toutes tes photos !
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Commentaire de tinhinane (02/09/2007 15:09) :
alr ania joyeux anniv' je te souhaite plein de bonheur,de la part de
ta cousine tinhinane ,
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Itran n’Gerger « les Etoiles du Djurdjura » et le CAM à la Fête des Enfants de Montréal.
08/08/2007 04:41
Photo :Arezki Ait-Ouahioune
Chers membres et amis,
Le Centre Amazigh de Montréal (CAM), vous invite à assister à
la performance de sa troupe de théâtre, de chant et de danse Itran n’Gerger
« les Étoiles du Djurdjura » qui se produira dans le cadre la Fête des Enfants de Montréal.
La troupe du CAM interprétera quelques danses kabyles d’Algérie et proposera une mise en scène de quelques traditions et rites kabyles (berbères).
Cet événement ouvert au public aura lieu :
Date : Samedi 18 aout 2007.
Heure : Entre 10 h 00 et 11 h 30 La première prestation ayant lieu à 10 h 15 sur le site : Scène des P’tits Clins d’œil Et la seconde à 11 h 15 sur le site : Entrez dans la Danse !
Endroit : au parc Jean-Drapeau
Le site est agréable et il y aura pleines d'activités qui feront le bonheur de vos enfants et une journée de détente pour vous.
Pour le Centre Amazigh de Montréal (CAM)
Arezki Ait-Ouahioune
Membre du Conseil d’Administration
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Pour plus d'informations sur la Fête des Enfants :
http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=167,523446&_dad=portal&_schema=PORTAL
Pour la participation du Centre amazigh de Montréal:
http://www.amazigh-quebec.org
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Comment se rendre à La Fête des enfants de Montréal?
08/08/2007 03:51
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Comment se rendre à La Fête des enfants de Montréal?
La Fête des enfants de Montréal déménage cette année sur l'île Sainte-Hélène, au parc Jean-Drapeau, tout près de la sortie de la station de métro Jean-Drapeau.
Accès
Le moyen le plus simple pour se rendre sur le site de La Fête…
Transport en commun Station de métro Jean-Drapeau
Vélo et patin De Montréal Depuis la piste cyclable du canal Lachine près du Vieux-Port de Montréal, suivre les indications vers le parc Jean-Drapeau De la Rive-Sud Emprunter le lien cyclable du pont Victoria vers l'île Notre-Dame De Montréal et de la Rive-Sud, par la voie cyclable sur le pont Jacques-Cartier.
Navette fluviale Départ du Vieux-Port de Montréal (quai Jacques-Cartier) vers l'île Sainte-Hélène
Automobile Pont Jacques-Cartier pour l'île Sainte-Hélène Pont de la Concorde via l'autoroute Bonaventure pour l'île Notre-Dame
Kiosques d'accueil Info-Fête Bell

Trois kiosques Info-Fête Bell seront répartis sur le site du parc Jean-Drapeau afin d'accueillir et de renseigner la population sur La Fête des enfants de Montréal. Le premier est situé à la sortie de la station de métro Jean-Drapeau, le deuxième près du parterre de l'Île Sainte-Hélène et le troisième à proximité de la plaine des jeux. En plus d'informer les visiteurs sur la multitude d'activités et sur les différents services offerts, des plans de site seront disponibles dans ces kiosques d'accueil. Une ligne téléphonique est également disponible pour les visiteurs à chacun des kiosques Info-Fête Bell. Aussi, les participants peuvent y obtenir un fauteuil roulant, rapporter ou chercher des objets perdus et compléter un coupon de participation pour le concours.
La sécurité des enfants, la priorité!

La sécurité des enfants est essentielle. Le Service de sécurité incendie de Montréal, le Service de police de la Ville de Montréal et plusieurs autres organismes spécialisés seront là pour veiller à la sécurité de tous. Au total, plus de 300 personnes dédiées à la sécurité des enfants et de leur famille seront présentes sur le site les 18 et 19 août.
Bien se vêtir est une question de confort
Les familles sont invitées à venir bouger et s’amuser grâce à une multitude d’activités dans le décor enchanteur du parc Jean-Drapeau. Mais qui dit bouger dit nécessairement chaussures confortables et vêtements appropriés. Si Dame Nature prévoit une chaleur accablante, n'oubliez pas d'apporter des bouteilles d'eau et de bien vous protéger avec crème solaire et chapeaux! Par contre, s'il a plu le jour précédant La Fête, le sol risque d’être humide par endroits, c’est pourquoi nous vous conseillons d’éviter le port de sandales. Amusez-vous bien!
GARDEZ LE SOURIRE, LA FÊTE A LIEU MÊME EN CAS DE PLUIE!

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Source:http://ville.montreal.qc.ca/portal/page_pageid=167,232497&_dad=portal&_schema=PORTAL
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Les vacances de Nadia : Le cœur partagé
06/08/2007 06:29
Un été, deux destinations de vacances. Chaque été, le Var et la Kabylie. Et des fois, le contraire. Cela fait 3 ans que ça dure, depuis que les parents de Nadia ont décidé de se séparer. « J’ai tout en double, dit-elle. Deux anniversaires, deux domiciles, deux "vacances". Tout est multiplié par deux. Enfin, peut-être pas l’essentiel. Cette année, rebelote pour les vacances. »
Je pars en Algérie. Comme chaque année, depuis 3 ans, j’y passerai tout le mois d’août. Juillet est réservé pour Toulon, dans un petit village perdu dans l’arrière-pays. Les deux rives de la Méditerranée. J’aimerais bien faire autre chose, aller ailleurs mais mon père insiste pour m’emmener en Kabylie. C’est important pour moi, me répète-t-il. Pour mes racines, mon avenir et tout ça. Je ne parle même pas le kabyle ! Je m’ennuie à mourir chez les parents de mon père. Ma grand-mère ne comprend rien à ce que je dis, elle ne fait que m’enlacer et me baver dessus. Puis, j’en ai marre, tout est interdit ! Et quand je demande pourquoi, tout le monde me répond : c’est comme ça, en me lançant un regard surchargé de pitié. Ou alors, quand on fait l’effort d’être poli, on me dit : nous, c’est comme ça qu’on fait. Et quand je demande, c’est qui nous ? Malheur ! On me toise de haut. Nous, les Algériens, bien sûr ! Facile de m’exclure pour eux. Ils me renvoient toujours à la France. Vous autres, disent-ils, sans jamais définir ce « vous » culpabilisant. Enfin, censé le faire. La Kabylie de mon père a un grand défaut. Elle n’a pas de mer. Les montagnes du Djurdjura sont peut-être belles, mais qu’est-ce qu’il y fait chaud ! De 10 h à 16 h, c’est opération ombre. Les habitants se réfugient chez eux. Les plus aisés mettent leur climatisation à fond. La colline brûlée. Le soleil est implacable, il n’a aucune pitié pour les humains. Il est comme suspendu à une dizaine de mètres au dessus de nos têtes et s’amuse à assommer ceux qui osent le défier en sortant de l’ombre. Une adolescente parisienne dans un village kabyle, ça peut donner lieu à un bon film plein de rebondissements. Tout d’abord, question dépaysement, faut repasser. Y a plus d’émigrés, comme ils disent ici, et d’Algérois que de locaux. Le village passe de 70 habitants en hiver à plus de 300 en été. Ça parle français partout, sauf chez ma grand-mère toujours scotchée devant BRTV. Je n’aime pas trop le comportement de mes amis. Ils prennent les gens de haut. Mon père dit que c’est à cause de l’euro. Que c’est un problème de lutte des classes. Que les immigrés deviennent subitement très riches en débarquant en Algérie grâce au change parallèle. Un pour cent. Mon oncle est méprisant quand il parle de dinar. Dans sa bouche, le dinar ressemble à une insulte. Pour une fille, passer ses vacances dans un village kabyle n’est pas très réjouissant. Il y a peu d’activités, plein de tabous, un ennui profond, une forme de léthargie physique et cérébrale. Y a pas que ça évidemment. Les mariages, c’est tous les jeudis et vendredis. Difficile de s’y retrouver. Je ne savais pas que j’avais autant de cousins et de cousines. Quand j’ai un coup de blues ou que ma mère me manque, mon père s’empresse de me proposer d’aller à la mer. Et ça devient très vite une expédition. De Michelet (je n’arrive pas à prononcer Ain El Hammam), au Petit Paradis, le voyage est épique. Je ne me retrouve jamais seule avec mon père. A la plage, il y a au moins la moitié du village. Un cortège de nombreuses voitures. A mourir de rire. C’est, d’ailleurs, ce qui nous arrive toujours. Heureusement qu’on meurt pour de faux. On revient de la plage tout rouges comme des crevettes. Tous, sans exception. Des montagnards à la mer, ironise mon oncle. Cette année, mon père arrive deux semaines après moi. Je redoute mon séjour sans lui. Tout comme je redoute la fin des vacances. Mon père a raison. J’ai fini par aimer ce pays, mon autre pays.
Rémi Yacine
Source : http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=73876
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