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Kabylie

VIP-Blog de kabylie
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  • 64 articles publiés dans cette catégorie
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  • Créé le : 15/10/2006 01:49
    Modifié : 19/03/2016 00:05

    Garçon (0 ans)
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    L'album des chansons amazighes pour enfants: Un cadeau à tous les fans de la chanson amazighe.

    12/05/2007 15:41



    Durant une période de quatorze ans, au sein de l'Association Bani et de l'Organisation Tamaynut section d'Inezgane, un grand travail a été effectué pour préparer des chansons amazighes en faveur des enfants. Et après une longue attente nous avons arrivé enfin à les enregistrer dans un album.

    1-Bani et la chanson pour enfants:

    À Icht, un petit village de la province de Tata au piémont de la montagne de Bani, l'année 1993 a connu la création de l'Entente Sportive d'Icht (ESI). Une équipe footballistique mais aussi un espace artistique et culturel. D'ici, j'ai commencé ma carrière comme poète débutant en essayant d'écrire et de produire des chansons destinées aux enfants du village telles que: "Azzan yyicht" (l'enfant d'Icht) et " Asbrrek" (la bienvenue). A cette époque le travail a été formidable en particulier, avec  le vétéran Brahim AGUIZOUL, un homme toujours fidèle aux activités destinées aux enfants, et le banjoïste Ahmed AHARBIL, un musicien fasciné par le style du célèbre groupe musical "Archach".

    Après deux ans, l'Entente a cédé sa place à l'Association Bani, crée en 1995. La production de nouvelles chansons pour enfants va être continuée. En 1996 c'est la naissance de la chanson aimable "Ajeddig" (la fleur) qui a été pour moi le point de départ vers des belles chansons qui viendraient après. Une troisième personne va apparaître sur scène et qui va laisser ces traces, le jeune poète talentueux Brahim ELMOURABIT l'auteur de "Imazighen" et "Azul i Gma" (salut frère) dont A.AHARBIL a été compositeur. 2001 est l'année de "Azzan d ma-s" (l'enfant et sa mère), la chanson qui a attiré l'attention de tout le monde enfants et adultes, elle va être suivie de "Tagant" (la forêt) composée par Lahcen BENDAOUD. 

     Les activités estivales organisait chaque année à Bani,  ont été des occasions pour montrer notre savoir faire au domaine de la chanson destinée  aux enfants. Plus d'une cinquantaine d'enfants ont le plaisir de chanter et de jouir de ces chansons durant  plus de quatorze ans. Le groupe de la chorale de Bani a participé aux plusieurs fêtes et festivals, à Icht et aux villages voisins et même à Inezgane et Agadir.

    2-Tamaynut  d'Inezgane un espace privilégié pour enfant:

    L'Organisation Tamaynut section d'Inezgane a été créée à la maison des jeunes  en 1993. Malgré le manque des moyens et les conditions de travail parfois défavorables, des militants, fiers d'être amazighs, ont une forte volonté et un grand courage de lancer leur défi pour affronter et dépasser tous les obstacles, dans le but de promouvoir et de défendre leur identité amazighe marginalisée dans son pays natal. L'activité pour enfant a été considérée comme l'une de leurs premières préoccupations.

    Des poètes et des musiciens, ont préparé plusieurs chansons, dans une époque où la chanson pour enfant en langue amazighe a été quasiment inexistante. Au début, avec Brahim LAASRI et sa chanson " Arraw arraw" et surtout Anir BOUYAKOUBI, un  militant amazigh de grande taille toujours fidèle à Tamaynut, l'auteur de "Immi Henna" "Tazzanin gan yan" et " Berrkat".

    L'installation de la section à Tarrast en 1998, a renforcé le travail au domaine de la chanson pour enfants. C'est le tour de deux grands musiciens, Lahoucine OUCHEN, dit Hafid, et Jamal IZOUAGHN, de montrer leurs talents musicaux, en enseignant des cours de solfèges en faveur de nombreux enfants fréquentés le local de Tamaynut presque chaque jour. De nouvelles chansons vont s'ajouter aux anciennes. "Smaqqlata tagut" et "Yuf itri" deux œuvres de Hafid, avec qui j'avais le plaisir de préparer " Azzan igragren " (l'enfant souffrant) "Tafsut" (le printemps), "Anrar" (l'aire). Sans oublier "Itran" (les étoiles) composée par Jamal. Quelques années après c'est le tour d'un nouveau musicien nommé Mustapha LASKAR, une personne très active, de composer "Awal amazigh" (la langue amazighe). Et enfin la dernière œuvre de Hafid est "Ilul wayyur" une chanson de toute beauté.

    Une série de chansons chantées par des enfants toujours impressionnants à leurs participations aux festivals régionaux de la chanson pour enfants en classant les premiers à plusieurs occasions. Sans aucune doute, les vrais représentants de tamazight à ces manifestations parfois les seuls participants avec des chansons en langue amazighe.

    3-L'élaboration et l'enregistrement de l'album:

    Après un travail magnifique, durant cette période, et après un regroupement de plus d'une quinzaine de chansons, la décision a été prise à la section d'Inezgane pour les enregistrer dans un album afin d'arriver au grand public. L'idée de ce grand projet a été proposée depuis 2000. Mais le problème financier a retardé sa réalisation.  Six ans plus tard, le bureau national de Tamaynut a  pris en charge son financement. Et pour que sa réalisation soit parfaite, une commission a été créée au sein de la section, composée de Hassan AGUIZOUL, Abdallah MEZIG, Hafid OUCHEN, Yugerten BOUKRDI, M. LASKAR, A. ZIRI, Sana MACHRAFI...

    Avant de se présenter devant les matériels d'enregistrement, plus de quatre mois de travail, chez H.OUCHEN à la maison pour mettre les dernières retouches aux chansons choisies pour l'enregistrement. Et durant quatre jours, dans un air d'ambiance,  l'enregistrement et le mixage ont été effectués au Studio Disco Frères à Tarrast.

    La jaquette de la cassette est l'œuvre de Abdelwahab BOUCHTART, tandis que Lahoucine ALIHSSAYNI et Abdallah HITOUS ont suivi le projet jusqu'à l'apparition de l'album le 1ere Mars 2007.

    Il faut remercier fortement tous ceux qui ont participé à la réalisation de ce projet. En un seul mot "TANMMIRT" à tous. Notre  espoir est que tout le monde satisfera d'écouter ces chansons.

    Donc nous avons semé des chansons et nous avons récolté un album. Qui contient des perles littéraires et musicales dédier à tous les fans de la chanson amazighe. C'est la récompense de tous les encadreurs et tous les enfants à Tamaynut ou à Bani, avec qui nous avons vécut  des moments inoubliables gravés dans la mémoire pour toujours.

    Nous n'avons pas perdu notre temps durant ces années de travail, au contraire nous avons d'une part  enrichi la chanson amazighe avec de nouveau produit, et d'autre part nous nous sommes enrichis de la culture et de la langue amazighe.

    4- La présentation de l'album:

    Les titres: Ajeddig - Smaqqlat tagut - Azul i gma – Itran – Tafsut Anrar/Igider - Ilul wayyur -  Yuf itri - Azzan d mas – Tagant - Awal amazigh.

    Les auteurs: Abdallah MEZIG - Lahoucine OUCHEN - Brahim ELMOURABIT.

    Les compositeurs:  Lahoucine OUCHEN - Abdallah MEZIG - Ahmed AHARBIL - Jamal IZOUAGHN - Lahcen BENDAOUD -Mustapha LASSKAR

    Chorale de Tamaynut section d'Inezgane: Hajar BAJOJ - Tilila AGUIZOUL - Hicham LASSKAR - Hasna AGURD - Khadija TAUILE - Fatima IDHAMOU  -  Ikram AGUIZOUL  -  Mohamd HMAMO  -  Zahra LASRI - Youssef  FARSOUNE

    Solo: Lahoucine OUCHEN

    Bass: Ahmed BOULFRA

    Guitare: Bachir MOUSAID

    Percussion: Lahoucine FADIL

    Enregistrement & mixage: Abdelkarim – Studio Disco frères.

    Conception & réalisation de la jaquette: Abdelwahab BOUCHTART.

     Par: Abdallah MEZIG  (mezigabdallah@caramail.com) 



    Commentaire de Samira & Barbara (13/05/2007 00:43) :

    Hommages aux mamans... Bonne fête à toutes les mamans… Maman... Yima... Un Nom, que l on prononce couramment… Facilement... Mais qui pèsent dans nos cœurs énormément… L être le plus tendre que j ai connu jusqu a maintenant… Je pense à toi à chaque instant... Si on demande à quelq un de porter un kilos dans ca main pendant 9 mois, il va pas tenir une heur des fois, mais les mères le font merveilleusement, même si c est un fardeau très lourd… D ou elle vient cette force, c est l amour qu elle nous porte.. Une mère aussi peut être une maman, une amie, elle nous apprend la vie dès notre plus jeune âge… Elle nous guide, surtout elle veille sur nous… Et elle le fait jusqu a son dernier souffle, même si on a dépassé l âge… Que Dieu te garde pour moi et te protège le plus longtemps... Je t’aime, je t’aime, je t’aime……


    Commentaire de Arezki de Montréal (13/05/2007 02:35) :

    Azul ,bonjour , Idir ! Un artiste délicat. . J\'ai pensé que c\'était de circonstances d\'écouter les paroles touchantes d\'Idir. J\'espère que vous aimerez autant que moi . . . http://www.dailymotion.com/relevance/search/ssendu/video/xemeh_ssendu Arezki. ps: merci Samira et Barbara pour les bonnes paroles ...bonne fête à toutes les mamans du monde!!!


    Commentaire de Samira & Barbara (13/05/2007 23:03) :

    Image hébérgée
par hiboox.com


    Bonsoir… Arezki... Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie…Confucius.. Image hébérgée
par hiboox.com


    Nous te souhaitons une semaine remplie de paix, d’amour, de bonheur et de la joie… Avec toute notre amitié…bisous…
    Hoder
    aimer_la_vie


    Commentaire de abdellah (14/05/2007 03:31) :

    Touchant, emouvant,magnifique,nostalgique, divin,de circonstance aussi,....et y a encore d'autres qualificatifs,mais disant tout simplement "beau" ,un mot qui resume tout et c'est aussi toute notre vie. IDDIR, l'indetronable,l'indemodable,oui j'aime beaucoup et merci pour ce bain dans ce qui nous est tres cher, la mere et tamurth


    Commentaire de aomar (14/05/2007 03:32) :

    excellente initiative, un moment trés fort en cet événement spécialement dédié à nos mamans. merci





    Un Kabyle, un homme universel.

    27/03/2007 23:40

    Un Kabyle, un homme universel.



     

    Azul à Belqasem. Je vais me permettre de te tutoyer tout au long de cet entretien.
    Tout d'abord je voudrais te demander si tu as des choses à rajouter à la biographie que nous pouvons lire sur la couverture de tes 2 recueils ?

    Certainement... Mais avant ça, je dirai azul fellak, d wagad ara yeghren tadiwennit (1) agi.Puis, je voudrais ajouter que Guendoul mon village natal, n'a eu l'électricité qu'en 1985, l'eau en 1995 et la route en 1998, pour te dire que je ne suis pas né à Las Végas... Remarque, il y a certainement bien d'autres villages qui n'ont encore rien de tout ça au moment où l'on se parle, mi-2005. Mais, bon, c'est le sort des imazighen. Au Maroc, c´est encore pire.

    Comment vient-on à la poésie. On se réveille un matin, puis on se découvre poète et on se met à écrire, ou bien c'est un processus d'apprentissage et tout le monde peut s'y mettre un jour ?

    Tettunefk-iyi sghur Rebbi... Mais en réalité, ni on y va ni elle vient, la poésie. Tu sais ? Si tu coupes toutes les branches d'un arbre, figure-toi que des bourgeons viendront du tronc ou même plus bas encore, des racines, à côté du tronc. Ceci prouve qu'à un moment donné, le poids ou le cumul de tout un tas de choses vécues ne peuvent être supportés, ça sort, comme un tremblement de terre ou alors ce sera la déprime. Et c'est ce qu'on appelle, dans ces pays respectables, l'Art thérapie. En Kabylie, il y a le "Drap thérapie". Cette région détient le record de suicides du pays. La liberté d'expression est un antidépresseur efficace et naturel.
    Pour la poésie, tu sais, il y a ce qu'on peut appeler l'âme du poème : un mot, un proverbe, ou une expression peuvent constituer l'ossature. Ensuite, il y a la partie logique et le choix des mots. Tout ça, intégré pour en faire un écrit cohérent, sans oublier le respect de la rime. La langue berbère étant essentiellement orale, il y a le côté sonorité qui revêt une grande importance.
    L'exercice, bien entendu, améliore les choses au fil du temps. C'est comme Ah'eddad n lfetta: plus il vieillit, plus il raffine ses bijoux et innove dans le fond et la forme. Un vers peut être incomplet à lui seul, car coupé à la bonne rime; le vers suivant fera le reste. Tout ça c'est technique, sans passer par l'école des beaux arts de Amraoua.

    Y a t-il des moments, des périodes, des endroits ou des situations qui t'inspirent le plus ?

    Il y a des moments de réception, mais pas spécialement de lieux. On peut écrire un poème dans un autobus, un café ou dans un jardin. Mais être seul aide effectivement beaucoup. C'est une expression des choses par soi.
    On ne peut pas décider d'écrire un poème. Un discours, un texte, une vue peut enclencher ce que j'ai appelé plus haut, l'ossature et le reste est un travail à finir. techniquement. Il m'est arrivé d'être en voiture en train d'écouter la radio puis d'arrêter et saisir l'idée, le nom ou l'anecdote et de poursuivre mon chemin pour écrire le reste par la suite.

    Comment s'est déroulé le processus de production de tes 2 recueils ? Des problèmes particuliers ? Ou alors tout s'est très bien déroulé ?

    Pour écrire, c'est toute une histoire. J'écrivais des poèmes depuis 1976 à peu près. J'ai même écrit des chansons, j'ai produit 2 cassettes passées inaperçues, chantées par un gars qui n'a pas survécu au "Tsunami" algérien (que Dieu ait son âme). J'ai travaillé sur une autre cassette et la personne à qui je l'ai donnée est tellement reconnaissante qu'elle m'a totalement oublié et même ignoré. Les e-mails que je lui envoie ne sortent même pas de mon ordinateur, mais bon... Donc, un soir, j'étais invité chez quelqu'un, à la fin de la soirée, il m'a montré les poèmes qu'il avait composés. Alors, à mon tour, je lui ai promis de lui montrer les miens la semaine suivante. Il les a trouvés intéressants. Ca m'a encouragé mais pas encore convaincu. De là, j'ai décidé de les montrer à une autre personne, qui est du domaine et que je salue au passage et remercie de son aide précieuse.
    Après les avoir lus, cette personne m'a demandé si j'en avais suffisamment pour pouvoir constituer un recueil. Et ça a démarré comme ça.
    Pour ce qui est de la production proprement dite, une fois le livre écrit, c' est une autre étape mais moins angoissante que la première.
    Il y a aussi une troisième, celle de consommer la sortie de ma coquille : le fameux "qu'en dira t-on". Sur ce point je parle à un Kabyle, il est donc inutile de m'étaler davantage, cela après la sortie du premier recueil. Pour le deuxième, la voie est plus ou moins déjà tracée.

    Plus de 40 ans, rien ne sort. Arrivé au Canada, 2 ans après, 2 recueils voient le jour. Explique-moi ça.

    Cette question est vraiment à sa place. En Algérie, mon ami, celui qui produit une minuscule chose dans l'art, pourrait être un géni en la matière s'il était ailleurs. Penses-tu vraiment être en mesure d'écrire, alors que tu n'as même pas résolu la question du "Qui tue qui" comme de savoir qui est venu en premier, l'oeuf ou la poule ? Ajoutes à ça l'article 120, l'arabisation ainsi que "les vrais faux barrages, ou "les faux vrais barrages".
    Si tu arrives à résoudre ces énigmes, il te restera à panser tes traumatismes. Tu te souviens du scénario vécu au lycée de Dellys, après la fameuse histoire des poseurs de bombes en 1976 ?
    Alors souviens-toi de la personne arrêtée pour avoir aimé Chérif Kheddam et surtout avoir transcrit "amarezg n win ik-m-yesaan". Alors, je crois que celui qui a écrit "La régression féconde" (2) a tellement bien vu pour l'Algérie. Où peux-tu trouver un espace pour qu'un individu puisse produire ? Je suis certain que des personnes sont mortes avant même d'avoir pu léguer leur savoir à l'humanité et ce, dans tous les domaines.

    Tu as vécu à Djelfa, Oran et maintenant, tu es à Montréal, l'exil à chaque fois. Ressens-tu une différence ?

    De distance pas du tout. De ces trois villes, il faut 7 heures à 8 heures de route pour arriver à Tizi-Ouzou. Par rapport à ma langue maternelle, non plus, il n y a pas de différence sauf qu'en Algérie je devais parler Arabe et ici Français.
    Je dirai que si nous avons plusieurs vies, vivre l'exil enrichit l'individu, mais y passer toute sa jeunesse et ne rentrer au bercail qu'entre les planches de sapin, là, ça change tout. Mais, cette situation est devenue tellement normale pour moi, avec des gens du village, dont on rapatrie le corps y compris celui de mon propre père, tous décédés en France.
    L'exil est une petite mort, comme on dit, "partir, c'est mourir un peu", mais pour un Kabyle c'en est une grosse, car dans le meilleur des cas, il revient vivant, sans même avoir la force de monter sur un olivier pour cueillir ce que je qualifierai de pétrole du Kabyle. Il ne peut même plus revivre ce souvenir d'enfance avant sa mort.

    La Kabylie donne naissance à des Hommes qu'elle donne aux autres nations puis les rappelle vieux ou morts. N'a t-elle pas besoin de ses fils, plutôt jeunes ?

    Ce sont ses fils qui ont besoin de leur terre pour vivre comme tout le monde chez eux.Cela changera un jour ou l'autre et d'une manière ou d'une autre.Peut-être pas pour nous. Ce sera pour les générations futures, vu la manière dont s'éteignent toutes les révoltes cycliques de 20ans.

    Question classique : parmi tous les poètes Kabyles ou Berbères, y en a t-il un que tu admires ?

    A cette question, je réponds par une autre : penses-tu que le choix est vaste ? Le seul connu est Si Mohand U Mhend... Il a eu la chance de ne pas avoir été censuré du fait qu'il n'a pas écrit. L'oralité a cela de bien, mais bon.Il y a aussi la chanson dont il ne faut pas négliger l'apport sur le plan poétique.

    Quelle est la situation de la poésie, de la chanson ou de la culture kabyle durant ces dernières années ?

    Je tiens à rendre hommage et à encourager tous ceux qui se privent de tout pour investir dans les livres même à compte d’auteur, c'est un acte révolutionnaire. Qu'ils sachent que parmi les meilleurs chanteurs qu'a eu la Kabylie, nombreux sont ceux que la chaîne II a rejetés. Mais grâce à leur abnégation, ils se sont faits une place et aux premières loges. Je citerai en exemple Ccix El-Hasnaoui, at yerh'em Rebbi, et bien d'autres.
    Pour la qualité, c'est comme si, moi, je demande à un targui qui sillonne le Sahara : "Quelle est la plus belle fleur pour toi ?". Il y en a tellement peu, qu'elles sont toutes exquises.
    Imagines qu'ici au Québec pour 8 millions d'habitants, ce qui est à peu près l'équivalent de la population kabyle, 2000 livres sortent chaque année, 150 pièces de théâtres sont jouées pour la même période... Alors les 2 ou même 20 livres qui paraissent en Tamazight, sont forcément bons.
    De plus, même un génie de la bêtise humaine, ne pourra écrire un livre qui ne renferme aucune bonne idée. Pour Tamazight, c'est encore plus vrai : que le livre contienne juste un mot, ce sera un mot de sauvé. C'est vraiment d'une opération de sauvetage dont il s'agit.

    En parlant de Ccix El-Hasnaoui, les géants de l'ancienne génération disparaissent les uns après les autres, penses-tu que le pont est jeté avec la nouvelle génération ?

    Pour notre génération, c'est certain. Mais, si nous ne faisons rien, les ponts vont se rompre; on ne peut pas tricher avec la nature. Si vraiment cette culture a ses enfants, il n'y aura pas de problèmes. Mais, si tout ça est faux, alors ce sera la disparition pure et simple de l'ethnie.
    Depuis 40 ans, les films réalisés en Tamazight se comptent sur les doigts d'une seule main, quant aux journaux, tu n'as même pas besoin de doigts pour faire le tour, quoi encore...?
    Si tu me trouves injuste, remets-moi sur les rails en m'informant mieux sur ce qui se fait en Tamazight.
    Pour une primeur, je t'informe qu'en 2007 Alger sera la "Capitale de la culture arabe" toute l'année. Et nous, il fallait attendre 40 ans pour avoir une télévision (3) et où ? Chez notre ex-colonisateur, s'il vous plait.

    Mis à part quelques férus de la chose, c'est beaucoup plus la chanson qui a beaucoup plus pignon sur rue. Penses-tu mettre tes poèmes en chansons ou les donner à d'autres pour les chanter ?

    Mes poèmes ne sont pas chantés, mais cela me fera très plaisir d'en arriver là, ce sera un plus. Tiens, si tu veux changer de métier à ton âge, je peux même te donner des airs de musique; j'ai en ma possession 2 ou 3 cassettes de morceaux de musique. En plus, ce sera gratuit - 'Zrae rebbi ad yessemghi'.

    En parlant de chanson, on a l'impression que la chanson Kabyle stagne après la déferlante des années 80.

    Il paraît que du côté de chez moi, dans les grandes villes et dans les fourgons de transport le Raï fait rage...
    C'est vraiment regrettable de ne plus voir de groupes se former comme dans le temps, à l'image de Isulas, Imnayen, Afus, Tacemlit, Abranis etc... Il y en avait des bons et des meilleurs. L'état a voulu la folklorisation de la chanson Kabyle et bravo ! On y est exactement. En plein dedans! Pour l'avenir, si tu sais quelque chose, dis-le moi... Hélas.

    Après ces deux recueils, des projets ?

    Oui... Deux sont déjà à la portée de l'imprimeur et d'autres en travaux.

    Dans d'autres domaines que la poésie.

    Je vais voir pour traduire le travail déjà fait dans la langue de Molière, Hizb França oblige.
    Par ailleurs, un livre en français, mi-biographie, mi-social est à envisager.

    Beaucoup de morts, beaucoup de coups de gueule, cela dure depuis 4 ans et tout semble se dénouer comme avec une baguette magique, encore qu'il y a des récalcitrants au rapprochement des Aaruc avec le pouvoir.

    Tu sais, moi, j'ai grandi à côté de Asif N Aamrawa. Quand la crue diminue, pour traverser la rivière, on sautille d'une pierre à l'autre. Des fois, le déséquilibre prend le dessus et on se retrouve un pied dans l'eau, mais ce n'est pas pour autant qu'on y met le deuxième. On continue de sautiller, tout en maugréant des insultes, mais on avance. Alors pour le rapprochement avec le pouvoir, ce n'est certainement pas la dernière pierre. Les contestations à venir bénéficieront de l'expérience des Aaruc qui, eux mêmes, ont appris des mouvements du passé. L'avenir nous le dira.

    La Kabylie n'arrête pas de se soulever depuis, y a t-il une solution pour que cela cesse ?

    La kabylie s'est rebellée, se rebelle et se rebellera. Tant que toutes les rebellions qui se succèdent aboutissent aux mêmes résultats, cela ne s'arrêtera pas.
    On se retrouve en 2005, avec des kabyles en Corse, en Inde, en Syrie, en Nouvelle Calédonie, en Guyane Française, en France et maintenant au Canada. J'espère que ce sera la dernière destination.
    Pour la solution, je pense que l'immigration n'est pas propre aux Kabyles dans sa forme conventionnelle. Par contre, la notre est particulière du fait que, même là ou on dit "chez nous", nous sommes en fait chez eux : l'école enseigne dans leur langue, les journaux écrivent dans leur langue, la télévision parle leur langue, même la signalisation routière est dans leur langue
    Que reste t-il de nous dans le "chez nous" ? C'est peut-être bien ainsi comme ça, l'Homme kabyle est devenu Universel.

    Il est temps pour lui de regagner le bercail avec son savoir et son avoir et construire un pays à léguer aux descendants de Massinissa. Y songer sérieusement est déjà un grand pas; quand, comment, les bons esprits trouveront les bonnes réponses.

    Tanmirt.

    (1) Interview
    (2) Régression féconde : de Houari Aadi
    (3) BRTV

    Entretien avec Belqasem ihidjaten, réalisé le 14/05/2005 par Lyazid LALIAM

    Source : http://www.berberes.com/page.php?page=a_boussad_poesie



    Commentaire de Samira & Barbara (28/03/2007 17:21) :

    Bone fin après midi…Arezki...et...

    Image hébérgée par hiboox.com


    Nous te souhaitons…une journée remplie…de paix,d'amourde bonheur,et de la joie….
    bisous…bisous…bisous  
    Hoder

    aimer_ la_ vie


    Avec toute notre amitié


    Commentaire de claire (27/04/2007 01:03) :

    Image hébérgée
par hiboox.coma dimanche bisous

    http://gina.vip-blog.com




    Tabratt i Uqbayli : Lettre aux Kabyles

    11/03/2007 04:59

    Tabratt i Uqbayli : Lettre aux Kabyles


    Tabratt i Uqbayli
    Sγur: Djaafar Messaoudi

    Source : http://membres.lycos.fr/tamurqbaylit/Tamedyezt/tabrattiuqbayli.html

    Ma d-tidett seg yiwen uẓar ay d-nefruri
    Acuγer akk-a ay nettennaγ ihi
    Tezga terwi fell-aγ teswiεt ur tefri
    Kkes-d deg umennuγ nneγ w’ur n-zhi
    Kečč la teqqareḍ nekk n RCD
    Ur yelli urgaz nnig Saεdi
    Nekk la k-qqareγ Si-Lḥusin d-afeḥli
    Win yeṭṭfen deg-s werğin yeγli
    Nemyergam deg’berdan s Ṛebbi
    Nemḍeggar tikerkas s irebbi
    Neggul i lebda wer nemlaεi
    Ur nettemẓurru ula di nnεi
    Yal wa nnger n wayeḍ yegguni
    Nettu i tegmatt umi nezzi d-tirni
    Nerhef u lhiba deg-neγ ur d-teggri
    Ma nsuγ aεdaw deg-neγ ur d-yedhi
    Yettwakkes-aγ uzref nnif yettwadri
    Nekkni mazal wa γer wayeḍ yettwehhi

    Iyyaw ad awen-mleγ ṣwab a-wladi
    Ilaq γef tmaziγt meṛṛa ad nezdi
    Win deg-neγ umi tezleg tikli
    Ad t-nweṣṣi s wawal ẓiden lεali
    Γas ma di tsertit ur nettemcabi
    Deg wagar-aneγ ur nettemdabi
    Ili-k d-ineslem neγ d-acyuεi
    Ma aya yeffer yiwen ur t-yuεi
    Ma tenniḍ kan nekk d-Aqbayli
    Ḥemmleγ-k a-gma lεali
    Tamurqbaylit ad tezdi
    Ad tebded am yeẓdi
    Acengu allaγ-is ad yerwi
    Kra yessarem ur iḍusa iswi

    ************************************

    Lettre aux Kabyles
    Par : Djaafar Messaoudi

    Si vraiment nous sommes de la même race
    Pourquoi alors nous battons-nous sans cesse ?
    Nous sommes toujours en état de trouble
    Tout le monde se réjouit de nos conflits
    Tu te vantes de ton appartenance au RCD
    Tu dis qu’il n’y a personne au-dessus de Saadi
    Et moi je te réponds que Si-Lhucine est plus virile
    Qui s’accroche à lui ne tombera jamais
    Nous nous sommes insultés en pleine rue
    Nous nous sommes à maintes fois trahis
    Nous avons juré de ne point se parler
    Ni même se visiter le jour de deuil
    Chacun guette l’écroulement de l’autre
    Nous ignorons que tamazight en souffre
    Devenus faibles, nous n’inspirons aucun respect
    Notre ennemi nous méprise à chaque doléance
    Nous sommes privés de nos droits et notre honneur écrasé
    Et nous continuons à s'entre-déchirer

    Permettez-moi de vous conseiller, mes frères
    Nous devons nous rassembler autour de tamazight
    Si quiconque se comporte mal parmi nous
    Nous le conseillerons gentiment
    Même si nous divergeons en politique
    Nous ne devons pas nous battre comme des chiens
    Sois musulman ou communiste
    Si cela reste personnel
    Si tu dis uniquement "je suis kabyle
    Je t'aime ô mon frère"
    La Kabylie sera unie
    Elle sera debout avec toute sa fierté
    Notre ennemi sera fou
    Ses souhaits sont tombés dans l'eau

                                        Photo  de  la kabylie : http://matoub.kabylie.free.fr/photos-kabylie-1/index.htm

     



    Commentaire de Samira & Barbara (11/03/2007 20:28) :

    Bonne soirée Arezki…et

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    … …Nous te souhaitons une semaine remplie de paix, d'amour, de bonheur, et de la joie.
    bisous…bisous…bisous  
    Hoder

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    Avec toute notre amitié


    Commentaire de claire (12/03/2007 04:04) :

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    Commentaire de tes (02/09/2007 10:46) :

    je tiens tout d'abord a remercier la ou les personnes qui ont pensé a aire ce blog.c'est vraiment tres interessant et important de parler de sa culture et de ses traditions surtout pour nous les kabyles.t ce que vous avez fait ici est tres bien je vous en remercie c 'est comme c que note culture et nos traditions continuront a vivre et a traverser les années. bravo t vive la kabylie et les gens de fort national


    Commentaire de Arezki (05/09/2007 04:15) :

    Ulach ughilif , ça me fait un trés grand plaisir de lire vos commentaires et grace à vous que je continue mon blog...et je le tiens à jour ....Tannemirt ...afud idjehden ...i ya k win d... s gul...s ar m'ghawen lehna d seha yak i kenwi su mata...slamiw amuqran si monriyal i ya k tarwa i glan di tmurt ni anda nidhen... A r tufat

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    Les chiffres ont été révélés par le magazine Marianne : Deux millions de berbérophones en France

    07/03/2007 03:27

    Les chiffres ont été révélés par le magazine Marianne : Deux millions de berbérophones en France


    photo : http://fr.wikipedia.org/wiki/Paris
    La population berbérophone de France est estimée à 35 % de l’ensemble de la population originaire de l’Afrique du Nord établie en France (quel que soit son statut juridique).

    A la veille des élections présidentielles  françaises, les informations sur le nombre de Berbères vivant en France, rendues  publiques  par la revue Marianne, renseignent sur le poids que pourraient peser les voix de cette population. Un poids qu’aucun candidat à la magistrature suprême ne pourrait ne pas prendre en considération.

     Les Kabyles sont en tête de liste, suivis juste après par les Marocains. Le nombre des premiers est passé de 13 000 en 1914 à 500 000 actuellement. Les chiffres ont été livrés dans un dossier spécial publié dans le magazine Marianne  de la semaine dernière. Marianne reprend ces informations à partir des résultats d’un colloque  tenu récemment à l’Institut national des langues et civilisations orientales, Inalco. 

    La population berbérophone de France est estimée à 35 % de l’ensemble de la population originaire de l’Afrique du Nord établie en France (quel que soit son statut juridique). Sur les cinq millions de personnes d’origine maghrébine, il existe deux millions de berbérophones en France. Le magazine précise que dans leur très grande majorité, ils sont d’origine kabyle (500 000) suivis par les Marocains. Il existe aussi des berbérophones issus d’autres pays comme la Tunisie, la Libye et les pays du Sahel. Mais leur nombre reste peu significatif : de quelques centaines à quelques milliers de personnes.

    Le magazine considère que la communauté berbère de France, bien qu’elle soit la plus ancienne, est plutôt mal connue : Le mouvement a commencé dès 1871 : après l’écrasement de l’insurrection kabyle par l’armée française, quelques centaines de Berbères d’Algérie avaient été  importés en France. Mais il est bien loin le temps où, comme  en 1906, le patronat français, très friand de cette main-d’œuvre soumise et laborieuse, faisait venir des Kabyles pour briser les grèves des ouvriers italiens dans les huileries et savonneries de Marseille. Colonisation, guerres mondiales, guerre d’Algérie, décolonisation du Maghreb, Printemps berbère, assassinats terroristes,  au gré des crises économiques et des conflits, ballotés par l’histoire quand ils ne la faisaient pas, poussés par la nécessité de survivre ou transportés par leurs rêves de réussite, d’Algérie surtout, mais aussi,  du Maroc, par vagues successives, les Berbères sont venus vivre en France . Les Berbères de France ont commencé par se regrouper tantôt en fonction de leurs choix professionnels, tantôt en fonction de leurs origines géographiques.

    On les trouve surtout à Paris et dans le Bassin parisien, dans le Pas de Calais, à Marseille, à Lyon, car ils exerçaient souvent dans les secteurs du bâtiment et de l’industrie. Mais, peu à peu, ils ont fait en sorte d’habiter dans les mêmes quartiers. Par exemple les gens de Tizi Ouzou vont se retrouver dans le XVe,  XVIIIe  et XXe arrondissements alors que les gens de la vallée de la Soummam vivront dans le Ve et le XIe.

     par : Aomar Mohellebi

    Source : http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=36316&ed=MTQ0NA==

     



    Commentaire de samira & barbara (07/03/2007 18:48) :

    Bonne soirée…et…

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    Nous te souhaitons…une journée remplie…de paix,d'amourde bonheur,et de la joie….
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    La région des Ath Aïdhel (Béjaïa) en marge du développement : Dieu, l’eau et les olives

    07/02/2007 02:05

    La région des Ath Aïdhel (Béjaïa) en marge du développement : Dieu, l’eau et les olives


    Depuis qu’elle a été fondée par le vénérable cheikh Yahia El Aïdali, dans la première moitié du XVe siècle, la pieuse Tamokra, dont la zaouïa a de tout temps été un grand centre de rayonnement spirituel, s’accroche autant à Dieu qu’à ses oliviers.

     

    Perché à près de 800 mètres d’altitude sur le massif des Bibans, ce chef-lieu de commune, dont la création virtuelle remonte au découpage administratif de 1985, vivote au rythme des saisons et ne se réveille vraiment que l’hiver, le temps de cueillir ce qui constitue sa principale et unique ressource : des olives gorgées d’huile et de soleil. C’est peu dire que le terrain est accidenté. Ici, les terres sont tellement pentues que les oliviers s’accrochent de toutes leurs racines pour ne pas connaître le même destin que ces hommes qui vont de plus en plus nombreux se planter sous des cieux plus hospitaliers.

    Originaire de Tamokra, Djoudi Omar, 55 ans, possède quelques lopins de terre qu’il ne veut surtout pas abandonner. Bien qu’installé à Akbou, ville distante de 20 km, il revient en prendre soin à chaque fois que faire se peut. Nous l’avons rencontré à l’orée de son champ alors qu’un attelage de bœufs, loué à 2300 DA la journée de six heures, peine à labourer un sol schisteux que la pluie a depuis longtemps oublié d’arroser. C’est une scène que l’on croirait tout droit surgi d’un livre de Mouloud Feraoun tellement elle appartient à ces images d’Epinal d’une Kabylie que l’on ne voit plus que sur de vieilles cartes postales. Mais, ici, si on en est encore aux bœufs et aux mulets pour féconder une terre chichement nourricière, ce n’est pas vraiment par nostalgie. C’est qu’aucun engin mécanique ne peut défier ces coteaux abrupts et ces flancs de montagne ravinés sans risquer de se retrouver au fond d’un ravin les quatre roues en l’air. Omar nous avoue que le travail de la terre ne paie plus, car l’entretien des parcelles coûte excessivement cher. « J’ai taillé de mes mains 97 oliviers, j’ai dépensé plus de 10 millions de centimes pour entretenir toutes mes parcelles et je n’ai encore reçu que 50 % des aides promises par les services agricoles de la région », dit-il. L’hiver 2005 aura été des plus catastrophiques. Les grosses quantités de neige qui sont tombées et le verglas qui a suivi ont décimé les oliveraies qui commencent à peine à se relever de ce coup du sort. « Vous savez, je ne travaille mes terres que par nif, par devoir envers les ancêtres qui me les ont léguées », lâche-t-il résigné. Le village de Tamokra en cette mi-janvier est aussi calme qu’un vieux cimetière abandonné. Quelques vieux, emmitouflés dans un burnous de circonstance, se chauffent les os au soleil, en se racontant, sans doute, des histoires du temps jadis. Le siège de l’APC, vers lequel nous nous dirigeons d’emblée, est aussi modeste que la localité qui l’abrite, mais le maire qui nous reçoit dans son bureau est très affable. Il faut dire au passage que la gentillesse et la probité des Ath Aïdhel ont proverbiales.

    Exode massif

    Professeur de lettres arabes à Alger, Mouloud Aït Touati a accepté volontiers de renoncer à une retraite douillette et bien méritée pour s’emparer à bras-le-corps des problèmes de sa commune d’origine. « Sur insistance des notables du village », précise-t-il. De la ville vers la campagne, il aura ainsi accompli le chemin inverse de ses administrés qui émigrent en masse. De 1990 à 2005, notre homme a dénombré 712 familles qui ont quitté Tamokra pour des ailleurs où le gaz de ville, l’eau courante et l’école pour les filles ne sont pas des chimères. Plus qu’un phénomène d’émigration, il s’agit d’un véritable exode qui a transformé certains hameaux en villages fantômes. « C’est le nif qui m’a ramené ici », dit le maire qui avoue assumer ses fonctions plutôt comme un sacerdoce. Décidément, le nif est ici un principe auquel on attache beaucoup d’importance. Au prix d’efforts soutenus, l’équipe qu’il dirige fait tout non seulement pour retenir ceux qui sont restés mais également pour faire revenir ceux qui sont partis. « On a bétonné les rues du village, réglé le problème d’eau potable en achetant de nouvelles pompes, rafistolé les écoles, goudronné quatre kilomètres de route et aménagé le stade communal en attendant mieux », dira le premier adjoint. Une goutte d’eau dans un océan au regard des manques criants dont souffre la commune. Tout manque ici. Pas de lycée, pas de centre de formation professionnelle, pas de centre de secours de la Protection civile malgré les forêts environnantes, pas de centre de santé digne de ce nom, pas de centre de paiement de Sonelgaz, pas de pistes agricoles et la liste est encore longue de toutes les infrastructures qui ne brillent que par leur absence.

    Comme beaucoup de localités montagneuses et enclavées de la Kabylie des Bibans ou des Babors, Tamokra est l’une des communes les plus pauvres d’Algérie. « Nous ne vivons que des subventions octroyées par l’Etat et elles suffisent à peine à payer les fonctionnaires », précise M. Aït Touati. Un Etat absent mais à qui il arrive, à travers ses plus hauts représentants, d’emprunter les chemins escarpés qui déroulent leurs nombreux lacets jusqu’à Tamokra. Comme dans un rêve un peu trop court, Abdelaziz Belkhadem, chef du gouvernement, a passé l’été dernier deux heures dans la prestigieuse zaouïa de Sidi Yahia. Une aubaine pour notre P/APC de présenter de vive voix ses doléances à l’Etat. De la kyrielle de requêtes pressantes qu’il a poliment glissées dans l’oreille du chef de l’exécutif, l’une a, semble-t-il, trouvé un écho favorable dans les hautes sphères du gouvernement. L’entreprenant président d’APC vient de recevoir un courrier du ministère du Tourisme l’informant que le complexe touristique dont il suggère la création à Adrar Oumaza, en face du futur lac formé par les eaux du barrage de Tichy Haf, est une idée qui tient la route. Le ministre des Ressources en eau, M. Sellal, est également passé en coup de vent dans la région, le temps d’inspecter les travaux du barrage de Tichy Haf. A cette occasion, il a promis de régler cette effroyable injustice qui privait d’eau la région dans laquelle le barrage lui-même est implanté. De surcroît sur des terres qui n’ont été indemnisées qu’à hauteur de 4 à 13 DA le mètre carré en excluant les arbres. Une aberration, quand on sait, en effet, que l’eau de Tichy Haf est destinée à étancher la soif de la vallée de la Soummam en excluant du partage la région des Ath Aïdhel. Le ministre a également promis le reversement d’une partie des taxes générées par le barrage, des postes d’emploi pour les communes limitrophes. Autant de promesses dont tout le monde espère par ici qu’elles ne seront pas emportées par la prochaine crue de Oued Boussellam.

    Vains labours ?

    A Tamokra, le salut vient souvent de la seule zaouïa qui continue de fonctionner comme aux premiers jours de son ouverture il y a un peu plus de cinq siècles. Elle a formé une armée d’imams et un bataillon de hauts cadres religieux qui ont essaimé à travers tout le pays. Beaucoup de sommités religieuses, comme le cheikh Tahar Aït Aldjet ou le très médiatique Abou Abdessalam, sont originaires de cette localité qui a joué un rôle non négligeable dans la propagation d’un islam maghrébin tolérant et éloigné du salafisme qui gangrène aujourd’hui le pays. Sur le chemin de retour, nous tombons sur un groupe de jeunes fellahs qui labourent et débroussaillent une propriété. Il s’agit, entre autres, de deux frères originaires de Vicher qui louent leurs bras et leurs mulets à raison de 2000 DA la journée. Comme la saison des labours dure près de trois mois, ils arrivent péniblement à se faire un petit pactole de 18 millions de centimes. Il n’y a guère de quoi payer l’impôt sur la fortune, mais c’est suffisant pour survivre et voir venir. Si la zaouïa a assuré l’essentiel de la réputation de Tamokra, sa station thermale, Hammam Sidi Yahia, accrochée à une falaise qui surplombe le cours du Boussellam, est également une destination vers laquelle convergent chaque jour des dizaines de pèlerins qui confient leurs rhumatismes autant à ses eaux chaudes et bienfaisantes qu’à la baraka de Sidi Yahia. Le vénéré wali qui est mort à un âge canonique en 1477 de notre ère est censé avoir fait surgir cette source miraculeuse d’un coup de bâton dans la roche. Aujourd’hui, la petite station, qui reste ouverte de jour comme de nuit, appartient pour moitié à sa zaouïa qui en assure la gestion. Là également, si l’eau est très réputée pour ses vertus curatives et relaxantes, le mode de gestion et les commodités offertes n’ont pas grand-chose à envier au Moyen Age. Les solutions pour faire sortir Tamokra des temps reculés où l’ont maintenue l’indifférence et la négligence des pouvoirs publics, c’est M. Aït Mouloud qui semble le mieux la connaître. Il faut, selon lui, tout d’abord classer le CW 23 en RN. Une route qui permettrait de relier la région et son arrière-pays composé de Djaâfra, El Maïn, Tefreg et El Kolla aussi bien à Akbou qu’à Bordj Bou Arréridj. Si Tamokra est éloignée de Béjaïa, dont elle dépend, de 110 km, elle n’est distante de Bordj que de 60 - petits - km. La deuxième solution serait de construire un pont vers Akbou à Tassfirt. Le raccourci éviterait le détour par la ZAC de Taharacht et ferait gagner 16 km. La troisième et dernière suggestion serait de créer un pôle d’activités économiques et touristiques autour du barrage de Tichy Haf, dont les travaux tirent à leur fin.

    A Bouhamza, autre chef-lieu de commune de la région, la situation est quasiment identique. Maintenant que les travaux du barrage sont terminés, les 350 jeunes qui y avaient trouvé un emploi plus ou moins stable pointent au chômage. Au café de la place centrale du village, presque toutes les tables sont occupées par des jeunes qui jouent aux dominos. Au milieu de l’après-midi, un jour de semaine, c’est un indice de désœuvrement éloquent. Des villages comme Tansaout, Tachouaft et Bouhitem sont presque abandonnés et les autres localités ne survivent que grâce à l’apport de sa communauté d’émigrés en France. Il n’y a que les olives, la caroube et l’argent des émigrés pour maintenir la population sous perfusion. A l’APC, gérée par le FFS, on avoue survivre grâce uniquement aux budgets d’équilibre de l’Etat. « De 2002 à 2005, la commune est restée 3 ans sans maire. Imaginez l’état de dégradation dans laquelle nous l’avons trouvée », commente Boukhezar Zahir, premier adjoint. En fait, toute la région des Ath Aïdhel, sans doute trop éloignée des centres de décision et des routes qui ramènent le progrès, semble abandonnée à son triste sort. Pourtant si aujourd’hui, elle offre ses terres et son eau pour toute la vallée de la Soummam, il serait juste en retour qu’elle bénéficie d’un renvoi d’ascenseur au nom du principe d’un partage plus équilibré des richesses nationales. Afin, au moins, que les hommes soient fixés sur leurs terres aussi solidement que les oliviers.  

    par Djamel Alilat

    Source : El Watan 06/02/2007






    QUELQUES MOTS

    04/02/2007 03:31



    "Qu'est-ce qui vous surprend le plus dans l'humanité?"


     Réponse:


     "Les hommes et les femmes qui perdent la santé pour gagner de
    l'argent et qui après, dépensent cet argent pour récupérer la santé.

    A penser trop anxieusement au futur, ils en oublient le présent,
    à tel point qu'ils finissent par ne vivre ni au présent, ni au futur .

    Ils vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir et meurent comme s'ils
     n'avaient jamais vécu"


    Il faut aimer les gens et utiliser les choses... au lieu d'aimer les choses et
     utiliser les gens...






    LA FETE DE L'ACHOURA A TIZI-RACHED

    01/02/2007 05:02



    Le village Voushel perpétue la tradition

    Fête de la famille, du village et des traditions dans une ambiance festive sur fond de piété et de solidarité. Ainsi a été la fête de l’achoura célébrée avec faste lundi au village Voushel, le plus grand de la daïra de Tizi-Rached. Après une pause qui aura duré une dizaine d’années, la fête reprend donc ses droits cette année encore pour rassembler le village, consolider les liens ancestraux et renouer avec les traditions socioculturelles de la région, socle sur lequel repose l’unité de ce populeux village de plusieurs quartiers.
    Derrière l’organisation de cette fête riche en couleurs qui a drainé des centaines de personnes venues des quatre coins de la région et même de Béjaïa et d’Alger, la dynamique association de jeunes du village qui a reçu le quitus des sages pour mener à bien sa mission qui a permis à l’évènement d’être pleinement vécu par la population dont chaque maison a contribué à la réussite de la fête ouverte par les tambourinaires. “Le village a entièrement adhéré à notre démarche en souscrivant d’abord à la quête et à la waâda”, dira en substance Samir Djoudi, le président de l’association, qui a réussi à faire venir un gotha d’artistes pour le gala de clôture suivi par une foule considérable. Oujrih et Aït Hamid Mokrani qui représentent la nouvelle vague de la chanson kabyle, Sihem Stiti, Youcef Guerbas et Makhlouf ont fait vibrer les jeunes tout au long de l’après-midi. Avec un cran inouï, Sihem Stiti, dont c’était là le premier anniversaire de la mort de ses parents, a su transcender sa douleur pour répondre à l’appel des organisateurs et envoûter la foule avec sa chanson Alahvav zithiyi. Elle donnera un concert le 11 février à Paris avec Yasmina. Avec son punch habituel, Oujrih allumera, quant à lui, le feu avec ses tubes C’est toi mon genre, El Weswes suivis en chœur par la foule qui a chanté et dansé avec lui ; Aït Hamid avec son éternelle chanson Lahdiyam et Fihal Ahachkoul extrait de son nouvel album, fera le reste. Le public découvrira avec bonheur Salim Mokrani, une valeur sûre de la chanson kabyle qui allie élégance et talent. Youcef Guerbas et Makhlouf seront eux aussi à l’attente du nombreux public en égayant les spectateurs avec leurs tubes Ayen aradezidh ghouri, Amek arakmetsough… En somme, la population aura vécu une mémorable journée à l’occasion de cette fête qui a permis de raffermir les liens de solidarité du village qui compte ainsi ériger deux bureaux, une bibliothèque équipée de l’outil informatique pour les jeunes et lancer des cours de soutien scolaire aux élèves tous paliers confondus.


    par : S. Hammoum

    source : http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2007/02/01/article.php?sid=49016&cid=23



    Commentaire de Samira &, Barbara (01/02/2007 23:35) :

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    …Ce que nous faisons de plus sérieux sur cette terre c'est d'aimer, le reste ne compte guère (Julien Green)."Nous vous souhaitons..une journée remplie..de paix,d'amour,de bonheur et de la joie….
    bisous…bisous…bisous  


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