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  • Créé le : 15/10/2006 01:49
    Modifié : 19/03/2016 00:05

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    Yennayer : Que notre joie demeure !

    11/01/2008 03:52

    Yennayer : Que notre joie demeure !


    De toutes les fêtes berbères, Yennayer est sans doute la plus répandue : on la retrouve non seulement dans les régions berbérophones mais aussi arabophones où diverses traditions sont encore vivantes.

    Il est certaine que ces mêmes traditions ne sont plus ce qu’elles étaient, il y a encore un siècle, ainsi que les écrits des ethnologues européens peuvent en témoigner (le carnaval de Yennayer n’est plus qu’un souvenir) mais des bribes des anciens rituels sont gardés, notamment le fameux souper de Yennayer. Contamination des rites saisonniers et des rituels religieux, on va dans les cimetières, et, en Kabylie, on organise une ouaâda (timechret), sacrifices de bœufs et repas communiels. Il y a encore les marchés en fêtes qui, à l’approche du 12 janvier, s’ornent de guirlandes et de friandises.

    Les uns disent ‘’rass ‘amm lae’reb’’, c'est-à-dire ‘’jour de l’an arabe (sans doute par opposition au jour de l’an grégorien), les lettrés, eux, disent, ‘’rass el aam el ‘adjami’’, ‘’l’année étrangère (c'est-à-dire non arabe), depuis quelques années, notamment en Algérie, on dit ‘’assegwas n Imazighène’’, ‘’le jour de l’an amazigh ou berbère, berbère étant compris non pas nécessairement par l’usage de la langue berbère, mais maghrébin, autochtone. Qu’en est-il au juste de cette fête que certains, à juste titre, voudraient voir légalisée, parmi les autres fêtes algérienne ?

     

     

    Un calendrier millénaire

    On a beaucoup discuté sur l’origine du calendrier berbère. S’il est effectivement aujourd’hui  utilisé dans l’aire géographique berbère, il remonte à l’antiquité méditerranéenne. C’est l’empereur romain Jules Cesar (d’où l’appellation de calendrier julien pour ce calendrier) qui va lui donner, en 45 avant J.C, sa forme définitive.

    On sait que les Romains ont d’abord utilisé un calendrier lunaire de 304 jours, répartis en dix mois de 30 ou 31 jours.  Or ce calendrier étant solaire, on ne retrouvait plus le rythme des saisons, chaque mois passant pour toutes les saisons. Une première réforme  va allonger l’année de 51 jours, la répartissant en 12 mois de 28, 29, 30 ou 31 jours auxquels on a ajouté plus tard un treizième mois intercalaire de 22 ou 23 jours, mais l’année reste toujours courte et on se met à célébrer les fêtes de printemps en automne et celles de l’automne en hiver.

    C’est alors que Jules César  entreprend sa réforme. Il opte pour un calendrier solaire et divise l’année en 365 jours un quart, quart que l’on compense en ajoutant  tous les quatre ans, un jour supplémentaire. Le septième mois prend le nom de César, julius, en français juillet. Pour rattraper le retard enregistré, on ajoute 85 jours à l’année 46 avant JC. En 7 avant JC, on réajuste de nouveau le calendrier : le huitième mois, sextilis, est baptisé augustus, août, en l’honneur d’Auguste, et devient un mois de 31 jours. En même temps, le début de l’année est ramené du 1er mars au 1er janvier.

    Mais l’écart reste important. En 326, quand le concile de Nicée l’adopte et l’impose au monde chrétien, l’écart atteint quatre jours. On essaye à rattraper le retard le calendrier continue à dériver si bien qu’à la veille de la réforme grégorienne, il accuse un retard de dix jours sur le temps réel. Le pape Grégoire XIII (1572-1585), met au point la réforme. Il donne à l’année une durée de 365 jours 5 heures 49 minutes et 12 secondes, avec un jour supplémentaire, placé en février, tous les quatre ans. Pour effacer les 10 jours d’écart du calendrier julien, on passe, le jeudi 4 octobre 1582 au vendredi 15 octobre. L’Angleterre, opposée à la papauté, n’adopte la réforme grégorienne qu’en 1751. En Angleterre, le lendemain du 2 septembre 1752 est le 14  et non le 13, car le calendrier julien a perdu entre-temps un autre jour. En Russie, il faut attendre la Révolution d’Octobre pour que la réforme soit appliquée : ce qui fait que la Révolution est fêtée en novembre !

    Au Maghreb, le calendrier romain a été abandonné après l’islamisation. Mais il est resté dans les campagnes, imposé par des nécessités techniques : en effet, le calendrier lunaire proposé par l’Islam,  ne convient pas au rythme des saisons qui préside aux travaux agricoles. Cependant, il ne connaîtra par les réformes qui l’ont touché au cours des siècles, notamment la réforme grégorienne. C’est la raison pour laquelle, il accuse un retard de douze jours sur le calendrier grégorien.  En réalité, le retard de 10 jours du 16ème siècle s’est encore creusé et c’est 14 jours qu’il faut désormais compter !

     

     

    Les mois du calendrier berbère

    La division en douze mois du calendrier berbère nous vient des Romains, ainsi que les dénominations des mois, qu’on peut aisément rapporter à leurs équivalents latins. On les retrouve dans tous les dialectes berbères et même en arabe dialectal. Il est vrai aussi qu’on le retrouve en Egypte, notamment chez les populations Coptes, au pays des pharaons, il date aussi de l’époque romaine. D’ailleurs certains auteurs pensent que ces noms, en arabe comme en berbère, ont été introduits par les conquérants musulmans et ne datent pas de l’époque romaine. En réalité, les noms sont répandus dans tous les dialectes berbères, y compris ceux qui, comme les Touaregs, ont échappé, pendant longtemps à l’influence arabe.

     

     

    1- Janvier

    Latin : januaris mens, mois de Janus ; Berbère : Yennayer, nnayer , Arabe : Yennayer, Yennayer.

    2 – Février

    Latin : Februarius mens, " mois de la purification ", Berbère : Furar, Arabe : Frâyer.

    3 – Mars

       Latin : Mars, mois du dieu Mars ; Berbère : Meghres, Arabe : Mars.

    4 – Avril

       Latin : Aprilis mens ; Berbère : (Ye)brir , Arabe : Abril

    5 – Mai

       Latin : Maiius, mois de la déesse Maïa ; Berbère : Mayyu, Maggu ; Arabe : Mâyûh

    6 – Juin

       Latin : Junius, mois de Junon ; Berbère : Yunyu, Yulyu ; Arabe : Yûnyûh.

    7 – Juillet

       Latin : Julius, mois de Jules César ; Berbère : Yulyu(z) (K) ;Arabe :Yûlyûh

    8 – Août

     Latin : Augustus, mois d’Auguste ;  Berbère : $uct; Arabe : $ûct

    9 – Septembre

    Latin : September, de Septem " sept " parce que septième mois de l’année julienne qui, alors , commençait en mars ; Berbère : Ctember ; Arabe : Ctenber.

    10 – Octobre

    Latin : october, de octo : " huit " parce que huitième mois du calendrier julien.

       Berbère : tuber, ktuber; Arabe: ktuber,aktuber             

    11 – Novembre

       Latin : november, de novem " neuf ";  Berbère : nwamber, wamber;Arabe : nunenber.

    12 – Décembre

       Latin : december, de decem " dix " ; Berbère : djember, dudjember ; Arabe :djenber

     

     

    Calendrier et ère berbère

    Le calendrier berbère, qui est un calendrier agricole,  ne connaît pas de millésime : organisé selon le rythme des saisons, il est perpétuel, et il suffit de lui ajouter le retard qu’il cumule sur le calendrier grégorien (officiellement 12 jours mais en réalité 14 jours) pour établir la correspondance avec ce calendrier.. Depuis quelques années, on date ce calendrier, établissant ainsi une ère, dite berbère. Le point de repère choisi est 950 avant J.C, date à laquelle un membre de la tribu berbère des Mashawash qui a envahi l’Egypte, devient, à Bubastis, pharaon, sous le nom de Sheshonq 1er, fondant la première dynastie berbère d’Egypte. On sait que Sheshonq a vaincu les armées égyptiennes et a envahi la Palestine, la a Bible, l’appellant Sesac. Il est rapporté qu’il a écrasé les troupes du roi de Judée Roboam et pillé les trésors du temple de Salomon à Jérusalem. Certains n’hésitent pas à dire que c’est un 1er Yannayer que Sheshonq aurait vaincu Ramses, mais en réalité, on ignore la date exacte de la bataille, et le calendrier julien, élaboré plusieurs siècles plus tard, ne peut dater cet événement. L’année 2008 du calendrier grégorien correspond à l’année 2958.  ..

     

     

    Un symbole de la fertilité

    Si la forme et la dénomination des mois calendrier  berbère sont d’origine romaine, il n’en est rien des symboles. Aucune des festivités antiques–ides et nonnes latines- ne sont demeurées, en, revanche, toutes les fêtes sont placées sous l’égide des travaux agricoles, première préoccupation des paysans berbères.

    Le premier jour de l’année –qui reçoit justement le nom de Yennayer- est appelée, en Kabylie tibbura useggas ou Porte de l’année’’ parce qu’il marque une rupture. On est encore en hiver mais on aperçoit déjà les prémisses du renouveau, puisque le froid devient moins rigoureux et que la terre promet des cultures que l’on voudrait abondantes.

    Le rite le plus important et le plus répandu de Yennayer, en Algérie et au Maghreb,   est le sacrifice d’animaux, notamment de poulets, que l’on élevait, autrefois, dans les campagnes spécialement, . Par les sacrifices sanglants on cherche à fructifier la terre. Dans toute l’Algérie, le principe de la fête est de faire des repas copieux pour augurer d’une année d’abondance. Le repas principal, préparé la veille de l’incidence,  est le souper, préparé la veille de l’incidence : c’est l’imensi n  innayer, appelé  le  ‘aach  nnayer chez les arabophones.

    Le souper de Yannayer diffère  d’une région à une autre. En Kabylie, c’est le couscous ou le berkukes (couscous à gros grains), en Oranie, c’est le rougag, feuille de pâte fine  cuite dans une sauce rouge, accompagnée de légumes et de pois-chiches et le cherchem, mélange de légumes secs, notamment les fèves et les pois-chiches, bouillis avec du blé, égouttés et servis chauds.  On privilégie les nourritures symbolisant la fécondité, comme les crêpes, les beignets ou les plats de fèves. A contrario, on évite les aliments épicés ou amers car ils sont de mauvais présages pour l’année.

    Le jour de la fête, on  sert des fruits frais et surtout des fruits secs, symboles de douceur et de vie heureuse, tels les cacahuètes, les amandes, les noix, les noisettes, les dattes, les figues sèches : c’est le mkhalat des gens de l’Est et de l’Ouest, le triez des Algérois. On a beaucoup polémiqué sur l’origine de ce mot, le renvoyant, notamment, au français treize, à cause des éléments qui composent le mélange. En réalité le mot vient du berbère, adriz, qui signifie ‘’fête’’. Ces plats sont servis avec du poulet, on égorge aussi des dindes, parfois  des moutons ou des chèvres. On pense que le sang versé appelle la protection des forces invisibles.  Le principe est de manger à satiété, de ne rien laisser dans son plat pour que l’année soit placée sous de bons auspices. Autrefois même, on préconisait de manger un poulet par personne. Ce qui n’est pas aujourd’hui très économique !

     

     

    Fête du renouvellement

    Yennayer est également un symbole du renouvellement. L’un des principes de la fête, pour changer de cycle, est de changer certaines habitudes. Dans les villages, on refaisait  le foyer creusé dans le sol, on repasse la maison à la chaux, on change les trois pierres du foyer. Ce rite appelé  Bu-ini  dans les Aurès a fait croire qu’il s’agit de la déformation de l’expression latine  bonus anus , " bonne année ". En fait, l’expression signifie " celui des trois pierres du foyer "   ini  étant le mot berbère désignant la pierre du foyer. Le mot se retrouve dans certaines régions du Maroc sous la forme Biannu et Bennayo et désigne la nuit du 1er Yennayer. En Kabylie, on se rend dans les bois pour cueillir les premières plantes vertes que l’on accroche sur le linteau des portes  et les cornes des bêtes. Certains usages sont proscrits.  Ainsi, on ne balaie pas ce jour-là,  parce qu’on risque de chasser, avec la poussière, les bonnes influences!  Autres festivités de Yannayer. La fête était associée, dans tous les Maghreb aux mascarades. C’était, en Kabylie l’Amragh Uchequf, ‘’le vieux du tesson de poterie’’, que l’on fêtait dans la Vallée de la Soummam. L’amghrar représente l’année écoulée : on le figurait par un vieillard sournois qui va frapper aux maisons et que l’on chasse. Ce carnaval a disparu. Aujourd’hui  des bribes du carnaval de Yennayer sont conservées ches les Beni Snous, dans la région de Tlemcen, avec pour personnage central, le lion, appelé ayrad, un des vieux noms du fauve en berbère. La bête, promenée par les adolescents, va de maison en maison, collectant  des fruits secs et des beignets. On joue du tambour, on chante, on danse et on crie. Un autre rite de Yennayer était les feux de joie, que l’on allumait la veille de la fête et au-dessus desquels on sautait. On croyait ainsi se débarrasser des mauvaises influences de l’année passée et s’assurer une bonne santé pour l’année à venir.

     

     

    Renouveau de Yennayer

    Yennayer est devenue, depuis quelques années, une fête médiatisée. Les célébrations et les anciens rituels sont de retour : certains y voient l’affirmation d’une identité berbère, d’autre un élément du patrimoine national à valoriser. Beaucoup, en tout cas, demande que la fête soit fériée et qu’elle ait sa place dans le calendrier des fêtes nationales. Bonne année Yenmayer et que notre joie demeure !

     

     

     

    Patrimoine

    L’identité linguistique de la Kabylie :

    Les langues ont toutes commencé par être des dialectes(1)

    Toute langue, quelle qu’elle soit, a été un dialecte puisqu’à l’origine du mot grec dialecte –dialektos- il y a l’idée de ‘’conversation’’, de ‘’langage dans lequel on tient une conversation’’ Il n’y a plus que les politiques pour croire aujourd’hui à l’homogénéisation linguistique des sociétés humaines : pour des raisons idéologiques, telle l’unité nationale, autour d’une langue, on a souvent eu tendance à effacer les différences entre les langues, voire même à opprimer des expressions linguistiques, parce que, croyait-on, opposés à l’unité des nations. Ce n’est un secret pour personne que les ‘’grandes langues de civilisation’’ ont toutes été des dialectes, voire ne comportaient même pas d’écriture !

     

     

    Les langues les plus prestigieuses ont été des dialectes

    Ainsi l’anglais est une langue indo-européenne, importé du continent et qui est arrivé à supplanter les langues celtiques (le gallois se défend bien et l’irlandais est toujours vivant, en dépit d’une perte importante de ses locuteurs) : au IX siècle, on parlait au moment de la conquête normande trois dialectes, le saxon occidental au sud, l’anglien et le kentien au sud, le kentien devenant la langue littéraire. La conquête normande va remplacer le saxon occidental par le français mais les dialectes continuent à être utilisés dans les campagnes, mais aussi par la petite noblesse. Ce bilinguisme, français-anglais va durer pratiquement pendant trois siècles, de 1100 à 1400. Ce n’est que vers le 15ième siècle que l’anglais littéraire va prendre de l’importance. Un siècle après, avec la découverte de l’imprimerie, l’anglais se stabilise pour fournir les bases de la langue moderne. Avec l’établissement des Anglais dans les colonies d’Amérique, l’anglais parlé dans ces colonies et en Grande Bretagne est pratiquement le même. C’est ainsi que parti d’un dialecte, le saxon, l’anglais est arrivé à battre les autres dialectes, qui étaient pourtant ses égaux. Le cas du français est encore plus patent. Ici les langues indigènes ont été totalement effacées et il ne reste plus que quelques mots gaulois, éparpillés dans le français actuel. L’histoire du français commence avec la colonisation romaine. Il ne s’agit pas du latin classique mais du latin ‘’vulgaire’’, appelé encore gallo-roman,  que l’on suppose avoir été la langue parlée alors dans l’Empire romain d’occident. Avec les invasion germaniques, le gallo-roman s’effrite en plusieurs dialectes que l’on divise en gros en langue d’oïl au nord et en langue d’oïc au sud. L’ancien français s’est formé dans le domaine des langues d’oïl : ses variantes parlées et écrites en Ile-de-France seront utilisées par les roi pour unir le pays. Les autres expressions seront aussitôt combattues : l’école ; obligatoire et gratuite, va les effacer totalement. Aujourd’hui, les patois (c’est le terme par lequel on désigne les langues régionales), quand ils ont encore la chance d’exister, vivent leurs dernières heures.  Le cas du breton, langue celtique, postérieure à la présence romaine, est différent : même si la langue a perdu beaucoup de ses locuteurs, elle se montre encore suffisamment vivace pour résister aux assauts du français. Un troisième cas peut être envisagé : celui de l’arabe. Au début de l’ère chrétienne, l’arabe n’était que la langue de quelques tribus arabes, éparpillées dans le désert dont seulement quelques-unes s’étaient fixées dans les oasis. De plus l’arabe n’occupait pas toute la péninsule arabique qui comprenait plusieurs langues apparentées mais distinctes. Le sudarabique était notamment  connu –bien avant l’arabe- par les inscriptions datant du 8ème siècle avant J.C. La forme la plus connue de cette langue était le minéen, auxquelles se sont substitué plus tard, sur le territoire même du Yémen,  le sabéen, l’awsanique, le qatbanite et le hadramoutique. Ces langues ont été les véhicules de grandes civilisations, notamment le royaume de Saba, ses monuments imposants et son écriture qui, depuis qu’elle a été déchiffrée au 19ème siècle, a livré des bribes de l’histoire yéménite. Quand l’arabe apparaît sous forme d’écriture plusieurs siècles se sont écoulés. Il s’agit de l’inscription dit de Hidjra, dans le nord du Hedjaz, datant de 287 après J.C., et celle d’Imru al Qays, le poète des Arabes, datée de 328 après J.C. Mais l’arabe allait bénéficier d’une chance qui allait le précipiter au premier rang des langues de la Péninsule : l’islam, une religion dynamique, qui va non seulement gagner toute la Péninsule mais la moitié du monde antique. Le sudarabique a disparu sous la pression de l’arabe, langue de la révélation, et ne subsiste plus que dans le Hadramout et l’Oman. L’arabe gagne d’autres domaines, se substituant à d’autres langues de prestiges, comme l’Egyptien, le syriaque-etc. Ses parlers sont aujourd’hui très différents, à cause des brassages qu’il y a eu entre les armées musulmanes et les populations locales, à différentes étapes de la conquête. De plus, les dialectes arabes se sont superposés à d’autres langues, différentes selon les régions : égyptien, syriaque, berbère etc. La politique de valorisation de la langue de la révélation allait reléguer les dialectes arabes au second plan, devenant ainsi des dialectes, au sens le plus péjoratif du terme. C’est ainsi qu’à l’époque moderne, l’arabe classique est devenu la langue officielle des Etats arabes, en dépit du fait que cet arabe n’est nulle part la langue des masses. Finalement, la seule région du domaine arabe à avoir fait de l’arabe dialectale est… l’île de Malte. Il est vrai qu’il ne s’agit pas d’un Etat musulman, et que la langue n’a pas la même place dans le monde arabe.

     

     

    Toute langue a été un dialecte

    C'est-à-dire une pratique orale de la langue, puisque toute langue a d’abord été une forme orale.

    La même distinction existe aussi en arabe où l’arabe, lahdja, actuellement ‘’dialectes’’ avait, lui aussi, le sens premier de ‘’langage dans lequel on parle’’, et façih al Lahdja signifie ‘’qui parle facilement et abandonnement’’. C’est à une époque récente qu’on a commencé à établir un lien entre pratiques linguistiques et péjoration. C’est surtout l’association à des groupes populaires ou ethniques qui a restreint l’usage de ces mots à la désignation de pratiques régionales.

    Quand on veut déprécier tamazight il n’est pas rare de la traiter de dialecte et on refuse toujours de lui donner la qualité de ‘’langue’’. Or, toute expression linguistique est avant tout une langue, puisque décrire une langue, c’est avant tout décrire les éléments qui participent à l’établissement de la communication. C’est décrire son système phonologique, ses règles de grammaire, son lexique, les procédés par les quels s’établi la communication. Or, toutes langues possèdent ces caractéristiques qui sont les caractéristiques des langues humaines.

    Dans le cas de tamazight, le mot ‘’dialecte’’ remet complètement en cause le principe même de langue. Si un dialecte est toujours le dialecte d’une langue (ainsi on parle de dialectes arabes pour l’arabe) il faut obligatoirement envisager une langue amazigh, à moins que l’on considère tamazight comme le dialecte d’une autre langue, en l’occurrence l’arabe, comme le soutiennent encore parfois des " linguistes " et des " historiens " qui continuent à puiser leur information dans le fatras des légendes des auteurs arabes du Moyen Age. Il est heureux qu’aujourd’hui l’Etat algérien ne parle plus dans ses institutions que de langue amazighe et qu’il est prévu de doter prochainement la langue d’une académie qui facilitera l’intégration et le renouveau de la langue.

    Ceci, dit, il faut reconnaître que tamazight est fortement émiettée et que la langue, victime  d’une répression séculaire, n’a pu s’unifier, mais il n’y a pas de doute que, demain, l’usage régulier de l’écriture, la multiplication des publications, la scolarisation massive, l’introduction de la langue dans l’administration ainsi que la fondation d’une instance de normalisation, favoriseront l’émergence d’une tamazight standard, qui transcendera les dialectes. En attendant, on pourra opter pour un développement séparé, qui prépare chaque dialecte à s’adapter au conditions de la vie moderne, en tentant de s’inspirer des expériences des uns et des autres.

     

     

    La Kabylie, bastion de la revendication amazighe

    C’est en Kabylie où la demande en matière de scolarisation, d’édition et de communication en berbère est la plus forte : l’expérience récente de l’introduction du berbère à l’école a montré que, selon les années,  85 à 92% des apprenants  ont été recensés en Kabylie, le nombre des élèves, dans les autres régions n’a cessé de diminuer jusqu’à disparaître de villes  comme Batna et Ghardaïa, données pourtant comme des centres importants de la berbérophonie algérienne.

    Si la Kabylie est un foyer de revendication culturelle et linguistique, c’est parce qu’elle a pris très tôt conscience de son particularisme linguistique. Le système des écoles françaises, tout en cherchant à assimiler les jeunes Kabyles ont souvent abouti l’effet inverse : la langue française va servir à s’approprier le patrimoine linguistiques et culturel amazigh. Certains de ces écrivains vont composé des ouvrages pour les faire connaître et pour les enseigner (Bensdira,  , Boulifa, ….). Les grands écrivains, comme J. et T. Amrouche, M. Feraoun et M. Mammeri, prendront le relais, tout au long du vingtième siècle, produisant une œuvre littéraire en langue française de haute facture où abondent les références à la Kabylie et à la culture berbère . Cet engouement ne devait pas remettre en cause les sentiments nationalistes des populations kabyles qui prendront les armes à plusieurs reprises en Kabylie, notamment lors de la Révolution.

     

     

    Patrimoine

    L’identité linguistique de la Kabylie

    L’histoire linguistique de la Kabylie(2)

    La diversité linguistique, qui est une réalité de toutes les sociétés humaines, ne remet pas en cause l’unité des Etats qui, elle, est d’essence politique.

     

     

    Si pendant longtemps, le tamazight a résisté aux invasions étrangères, notamment phénicienne et romaine, il ne cesse, depuis le 7ème siècle de l’ère chrétienne, de reculer devant l’arabe. C’est que l’arabe a été porteur d’un message, l’Islam, auquel les Berbères s’étaient convertis en masses. Langue liturgique d’abord, l’arabe s’est ensuite taillé un domaine au point de devenir, aujourd’hui, la  langue dominante au Maghreb.

    La langue autochtone, autrefois dominante, n’a cessé de se réduire en peau de chagrin. Elle s’est principalement réfugiée dans les montagnes et dans les déserts, et même là, elle est parfois concurrencée par l’arabe, comme dans le Djebel Nefousa, donnée encore il y a quelques années comme entièrement berbérophones.

    En Algérie aussi, certaines montagnes de l’est algérien –comme c’est le cas de Jijel- sont également arabisées, alors qu’au moment de la colonisation française, ces montagnes étaient données comme largement berbérophones. La colonisation française a largement participé à la déstructuration des sociétés berbères, en bouleversant les modes de production locales, en favorisant les déplacements et en brassant les populations. Ainsi, quand E. Doutté et F. Gautier ont réalisé, au début du vingtième siècle, leur enquête sur la dispersion de la langue berbère, des villes comme Blida étaient totalement berbérophone et des villes comme Dellys n’étaient que partiellement arabisées.  Aujourd’hui, les berbérophones ne représentent plus en Algérie qu’un tiers de la population en Algérie. Le groupe le plus important est celui de la Kabylie, qui concentre près des trois quarts des berbérophones algériens,   en deuxième position viennent celui des Aurès et celui du Mzab. Ce dernier groupe est loin d’avoir l’importance numérique des deux autres groupes, mais il est très homogène, puisque les Mozabites, en plus de leur particularisme linguistique se distinguent des autres par leur particularisme religieux, l’ibadisme, issu du mouvement kharéjites qui a secoué autrefois le monde musulman et se réduit aujourd’hui à quelques communautés. Le touareg, qui occupe un espace important dans le désert, se réduit en fait à un nombre très limité de locuteurs. Quant au reste du berbère algérien, il se réduit en îlot, plus ou moins menacés par l’arabisation. Finalement en dehors d’un nombre précis de locuteurs, de l’homogénéité de la société  et surtout d’une prise de conscience de l’identité linguistique, tamazight   ne peut qu’accuser des pertes.

     

     

    La Kabylie, foyer de la revendication berbère

    Si la Kabylie est le centre de la revendication amazigh, c’est parce qu’elle a très tôt  pris conscience de son particularisme linguistique. Dès la fin du dix-neuvième siècle, des jeunes Kabyles, formés à l’école française, ont commencé à s’intéresser à leur langue et à composer des ouvrages pour la faire connaître et surtout pour montrer leur fierté d’un passé qui les valorise.

    Cependant, le mouvement nationaliste algérien  -pourtant animé en partie par des Kabyles- va entretenir un amalgame entre le ‘’berbérisme’’ et le colonialisme, accusé de vouloir diviser le peuple algérien. Des militants d’origine kabyle demandent qu’on prenne en compte la dimension berbère dans la définition de la personnalité algérienne. Un rapport, établi par les dirigeants de la Fédération de France du parti du Parti du peuple algérien.

    C’est la fameuse ‘’crise berbériste’’ de 1949 : les chefs nationalistes accusent les militants dissidents d’être l’objet d’un complot colonialiste. La guerre de Libération va pousser les dirigeants à atténuer les divergences, unité oblige, et il y aura un sorte de consensus à mettre en veilleuse les problèmes  jusqu’à l’indépendance. Cependant, à l’indépendance, les choix seront faits : quand il s’agira de choisir la langue du futur Etat algérien, ce sera la langue arabe classique, définie comme l’un des éléments de la personnalité algérienne. Si l’arabe a été choisi, c’est pour répondre au colonialisme, en lui opposant une langue au passé prestigieux mais surtout une langue unitaire, qui ne connaît pas, parce qu’elle est figée, le foisonnement dialectal de l’arabe parlé ou du berbère.

     

     

    Contre le monolithisme linguistique

    Le premier  président de la République algérienne,  Ahmed Benbella, donne le ton en lançant la fameuse formules : " Nous sommes Arabes, nous sommes Arabes, nous sommes Arabes "Il ne s’adresse pas seulement aux dirigeants arabes, qui attendaient cet engagement de l’Algérie indépendante, mais aussi à tous les Algériens qui avaient un jour caressé l’idée de construire une identité algérienne tenant compte réellement de toutes les réalités, linguistiques et culturelle du pays, pour lequel de gros sacrifices venaient d’être consentis. Certes on ne nie pas l’appartenance amazighe au pays, mais on pense que la conversion des Berbères à l’islam, les a définitivement inscrit dans l’orbite culturelle des Arabes. Cette conception est aujourd’hui encore formulée par la conception :            " Nous sommes Berbères mais l’Islam nous a arabisés ". Les régimes qui vont suivre ne feront aucune place au berbère : la langue berbère est perçue comme un facteur de désunion, et la revendiquer, équivaut à remettre cette union en cause. Des militants seront traduits devant les tribunaux et condamnés à de lourdes peines. Pendant ce temps, des mesures sont prises pour renforcer la langue arabe.  C’est le cas de  l’ordonnance 68/92 du 26 avril 1968 portant obligation de la connaissance de la langue arabe pour les fonctionnaires et assimilés, ordonnance 73/55 du 1er octobre 1973 portant arabisation des sceaux nationaux, Constitution de 1976 qui consacre l’arabe unique langue nationale et officielle de l’Algérie…

    Des militants kabyles se redéploient aux niveau de l’université et surtout dans l’exil où un mouvement d’opposition se dessine. Mais la grande révolution est menée en 1980, quand une interdiction a été formulée à l’écrivain Mouloud Mammeri, de faire une conférence sur la poésie kabyle : manifestation, grèves générales, d’abord à Tizi Ouzou, puis dans le reste de la Kabylie. Pour la première fois, on demande la constitutionnalisation de la langue berbère, son enseignement et l’engagement de l’Etat à assurer sa promotion.

    Le gouvernement va assouplir sa position : le tabou qui pesait sur le mot amazigh est levée, le berbère est intégrée dans le patrimoine national.

    L’ouverture démocratique de 1988 va accélérer le mouvement de revendication linguistique : des partis politiques ainsi qu’un mouvement culturel berbère (MCB) la prennent officiellement en charge. Un statut politique est clairement réclamé pour le berbère, celui de langue nationale et officielle. Les autorités vont encore faire des concessions, en accordant cette fois-ci deux départements de langue et culture berbères, au sein des universités de Tizi Ouzou (1990) et de Béjaïa (1991), d’abord pour former des magistères  et, depuis 1997, des licences. En 1995, à la suite du boycott scolaire, qui a atteint la Kabylie pendant une année, un Haut Commissariat à l’amazighité est crée, avec pour objectif la promotion de la langue amazighe.

    Depuis, un enseignement de langue amazighe sera programmé dans quelques wilayas, notamment les wilayas berbérophones. Ici encore la Kabylie se taille la part du lion de cet enseignement. C’est en Kabylie, en effet,  où la demande en matière de scolarisation, d’édition et de communication en berbère est la plus forte : l’expérience récente de l’introduction du berbère à l’école a montré que, selon les années,  85 à 92% des apprenants  ont été recensés en Kabylie, le nombre des élèves, dans les autres régions n’a cessé de diminuer jusqu’à disparaître de villes  comme Batna et Ghardaïa, données pourtant comme des centres importants de la berbérophonie algérienne. Aujourd’hui, l’Etat algérien a montré toute sa disponibilité à promouvoir la langue amazighe, en multipliant les institutions chargées de cette promotion. C’est qu’on a enfin compris que la revendication berbère ne cherche ni à diviser le pays, encore moins à le jeter en pâture à l’ex-puissance coloniale. Le combat des Kabyles pour la reconnaissance de la langue et de la culture berbère, a été, il faut le dire, de tous les combats démocratiques. La diversité linguistique, qui est une réalité de toutes les sociétés humaines, ne remet pas en cause l’unité des Etats qui, elle, est d’essence politique.

    Par : S. Aït Laraba

    Source :http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=50317&ed=MTcwNQ==

     






    An Berbère 2958 : Sa célébration prend de l’ampleur chaque année

    11/01/2008 03:44



    Par : S. K. S.
    Comme à l’accoutumée et à la veille de chaque Nouvel an berbère qui coïncide avec la date du 12 janvier du calendrier grégorien, tout le peuple algérien désormais et à travers ses 48 départements se prépare activement pour célébrer Yennayer. Seulement, si cette célébration se limitait  jadis essentiellement au rituel plat traditionnel, notamment en Kabylie et à tous les foyers, cette année une amélioration dans le programme que ce soit dans l’Oranie ou  le Constantinois est envisagé afin de présenter une “explication” la plus caractéristiques possible à cette date-symbole de l’histoire de l’Algérie “imazighen”.

    Cette innovation survient en effet en guise d’éclaircissements relatifs aux vieux souvenirs de cette célébration, dans lesquels la tradition revenait à chaque fois comme raison principale de cette considération accordée pourtant avec autant de conviction quant à sa relation étroite vis-à-vis du peuple algérien et de l’Afrique du nord toute entière. Ce sentiment partagé   par tous les citoyens se reconnaissant  comme tels témoignent et démontrent combien ces derniers sont attachés à leur culture ancestrale. Aussi, à défaut de maîtrise scientifique, la population s’est toujours contentée de l’activité légendaire dont le but est sans doute de préserver les quelques repères restant de l’intrusion d’autres civilisations dévastatrices et déstabilisatrices en même temps. D’ailleurs, pour illustration il ne reste que les femmes et encore d’un certain âge, qui s’adonnent véritablement, à une fête digne de ce nom puisque quelques jours déjà avant le rendez-vous, elles se préparent pour se rendre aux habituels lieux saints réputés comme étant des lieux qui répondent à leurs souhaits de paix dans les cœurs et de jours meilleurs.

    Pour conclure, n’oublions pas que si le peuple algérien amazigh est passé à l’an 2958, il n’en est pas de même par contre pour sa langue qui demeure sans statut officiel.

    Souhaitons quand même Assegwas amegaz aux Berbères du monde entier.

    Source : http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=50316&ed=MTcwNQ==






    Célébration de Yennayer, 1er jour du Nouvel an berbère : Le sceau de l’Histoire.

    11/01/2008 03:42



    Par : Amar Naït Messaoud
    C’est pendant les festivités d’Irad célébrant au début des années 80 Yennayer, le Nouvel an amazigh, sur les coteaux de Beni Senous, dans la wilaya de Tlemcen, que j’ai pris la pleine mesure de l’étendue géographique de cette fête. Au bord du lac du barrage de Beni Bahdel dans lequel jouaient les reflets des arbres alentour et se miraient les tenues carnavalesques des ‘’gladiateurs’’, des foules bigarrées se livraient à des scènes ludiques marquées par de fortes symboliques, à des joutes oratoires mêlant le berbère et l’arabe et à des cérémonies propitiatoires convoquant une mythologie venant du fond des âges. Le faste des agapes par lesquelles se clôt la cérémonie reste dans les souvenirs pendant les douze mois de l’année.

    L’Algérie profonde et réelle, le pays historique et les repères culturels établissant la permanence du fait berbère en Algérie sont là. Ils ne sont surtout pas dans les parades officielles lesquelles, outre leur inanité, entraînent des charges onéreuses rendues possibles par la grâce de la rente pétrolière.

    la Dépêche de Kabylie a fait le serment de s’éclipser pendant la journée de Yennayer, et ce depuis sa fondation. Cette absence fait office d’une véritable présence tant est forte la symbolique et puissante la portée de Yennayer, premier jour de l’année berbère. Ce jour est sans doute l’élément immatériel le plus fédérateur de la mémoire berbère nord-africaine puisqu’il remonte au 9e siècle avant la naissance du Christ et qu’il est célébré dans tous les foyers algériens aussi bien berbérophones qu’arabophones. Si le calendrier des fêtes légales ne le prend pas encore en charge, ce n’est pas en tout cas faute d’être assumé et revendiqué par une large frange de la population et du monde associatif.

    Entre Yennayer et les autres festivités officielles- aussi fondées et aussi bénéfiques qu’elles puissent être-, il y a au moins une différence de taille. Alors que, par exemple, la manifestation d’ ‘’Alger, capitale de la culture arabe’’ a revêtu un cachet solennel et mis en présence des délégations officielles des différents pays participants, la commémoration du   Nouvel an amazigh est principalement pris en charge par la société, aussi bien dans son aspect domestique, historique et intimiste, que dans son aspect festif et ‘’intellectuel’’. De la Kabylie aux Aurès, de Djelfa à Beni Senous, les populations, dans un élan naturel et authentique, se plient à la tradition en organisant cérémonies ludiques et agapes pour accueillir le jour qui appose la marque la mieux sigillée dans la mémoire ancestrale des peuples de l’Afrique du Nord. Le ludique se mêle à l’histoire pour mieux fertiliser la mémoire collective sans que cela fût décidé par un quelconque décret. Depuis plusieurs années, des partis, des associations et des hommes de culture ont tenu à revendiquer un statut officiel pour cette journée de façon à la déclarer chômée et payée au même titre que le 1er janvier et le 1er Moharrem. Ce ne serait que la réparation d’une injustice et d’un déni historiques.

    Chez nous, tout en tolérant- un terme offensant qu’il conviendra de bannir-les activités inhérentes à Yennayer-, et tout en prenant une partie d’entre elles en charge, l’État algérien ne cesse de ravaler presque tous les symboles de l’authenticité au rang de folklore confinant parfois à l’exotisme. Seule une reconnaissance complète et officielle de Yennayer par les pouvoirs publics de façon à l’intégrer à la liste des fêtes légales du pays pourra balayer les jugements de valeur et les autres préjugés et, ainsi, créer le déclic dans le processus de la réconciliation de l’Algérien avec son histoire, ses institutions et son État. C’est aussi cela la réconciliation nationale.

    Source : http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=50315&ed=MTcwNQ==






    Au commencement, Yennayer...

    11/01/2008 03:38

    Au commencement, Yennayer...


    Il faut bien un début à toute chose...

    Yennayer, signé il y a presque 3 000 ans, en constitue un. La longue et tumultueuse marche des Berbères à travers leur Histoire, faite de gloires et surtout de dominations, mérite bien des égards.

    Alors que les Algériens composent avec les moments de fête importés de toutes parts, ils refusent d’admettre que Yennayer constitue un fondement historico-civilisationnel important dans la vie de notre peuple. Faire mine de rassurer les différentes générations qui défilent de la justesse de nos attachements culturels avec l’Orient ou l’Occident dépasse le fait d’acculturation forcée mais aussi un crime contre notre vécu plusieurs fois millénaires. Gargarisant une unité culturelle incantatoire de la Nation arabe, les responsables politiques de ces pays mettent les Berbères dans différentes       "sauces" civilisationnelles, afin de les extirper de leur contexte amazigh et nord-africain. Ce projet porté depuis des lustres par ces chantres de l’unification du Monde arabe ont programmé, depuis toujours, l’éradication du fait berbère pour les besoins du rapprochement avec leurs " frères " d’Orient. Pour ce faire, la politique de l’opium et du bâton ne cesse de nous engloutir davantage dans des quêtes de personnalités infinies.

    Les tatouages de nos vieilles restent pour l’éternité cette marque d’attachement indéfectible à notre culture. Ces tatouages-symboles évoquent sans tâtonnements ces pages glorieuses de notre Histoire. Vouloir coûte que coûte tourner cette page de l’Histoire, c’est commettre une entorse au temps.  Une entorse humainement  condamnable, historiquement répréhensible, scientifiquement critiquable et moralement injustifiable.

    Le calendrier berbère qui a fixé comme an zéro du calendrier berbère l’année où le roi amazigh Chachneq 1er fondateur de la 22e dynastie égyptienne prit le trône et devint Pharaon en Égypte, symbolise un début de presque 3 000 ans d’existence d’un peuple. Une existence agitée de toutes parts. 

    Yennayer est la seule fête non musulmane célébrée par tous les Amazighs. Dans chaque région, elle donne lieu à des festivités diverses et à des plats culinaires berbères spéciaux. Il est célébré depuis plusieurs siècles par tradition. Depuis la prise de conscience des Amazighs de leur réalité culturelle, Yennayer est redevenu ce qu’il était. Il a repris la place qui lui sied. Cette place est celle d’une date-référence. Référence à un départ. Un départ vers l’Histoire, celle de l’humanité.

    Chachneq a légué une date. Une date, même si elle est associée à une domination, reste symbolique. Cette date restera éternellement une halte pour se remémorer de ce que nous sommes, ce que nous étions à travers l’Histoire. En définitive, Chachneq a bien fait d’envahir.

    Yennayer Ameggaz…

    Par Mohamed Mouloudj

    Source :http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=50314&ed=MTcwNQ==






    Miss Kabylie couronnée le 10 janvier : Le concours en est à sa 3e édition.

    02/01/2008 10:01

     Miss Kabylie couronnée le 10 janvier : Le concours en est à sa 3e édition.


    La troisième édition du concours Miss Kabylie aura lieu, cette année, le 10 janvier, comme l’a souligné le responsable de l’organisation de ce concours, Mourad Ait Ahmed lequel nous a précisé que ce concours coïncidera avec les festivité de Yennayer, histoire de donner un cachet particulier a la manifestation qui se veut, selon lui, l’occasion pour tenter de concilier les valeurs kabyle dans leur dimensions culturelles.

    En effet, le concours de Miss Kabylies se tiendra, comme à chaque édition, au niveau de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou. Les préparatifs de ce rendez vous vont, d’ores et déjà, bon train, dans la mesure où les organisateurs sont toujours  à pied d’œuvre pour justement finaliser toutes les démarches inhérentes à cet événement. Ses  organisateurs comptent, d’ailleurs, mettre le paquet afin de permettre,  surtout aux filles de la Kabylie profonde de prendre part a ce concours " Le concours ne  se limite aucunement aux filles des villes mais il s’ouvre également à celles des villages de Kabylie qui regorgent d’une beauté magnifique. Donc, cela dit, moi et ma femme, Feriel,  misons beaucoup sur cet aspect qui consiste à pouvoir surmenter certains tabous qui rongent notre société ", explique, de ce fait, Mourad Ait Ahmed. " La mode est souvent une vitrine où une page de magazine, c’est aussi un univers qui évoque le style et la création des professions très variées. C’est aussi la raison d’être une collection de Miss Kabylie ", a ajouté, dans le même sillage, Madame  Feriel qui précise, en outre, que l’objectif de ce concours va dans le sens de " réhabiliter le patrimoine culturel national  dans un volet artistique et créer la tradition dans notre région, et ce, après  l’initiative de la première et de la deuxième éditions tenues à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Nous voulons aussi instaurer une tradition de rencontre  entre la jeunesse algérienne", a-t-elle  souligné tout en estimant que le comité d’organisation de cette manifestation s’attelle à tout mettre  en œuvre, afin surtout d’essayer  d’atteindre l’objectif de cette activité, celui de relever le défi, ajoute-t-elle.  Par ailleurs, notons que le règlement intérieur du concours  élaboré par le comité d’organisation  met en relief toutes les dispositions régissant cette activité. De ce fait,  selon le document en question, " les concurrentes doivent être âgées de 18 ans au moins et de 25 maximum, et ce, à la date du concours. Elles doivent jouir d’une excellente réputation, s’exprimant aisément en kabyle et d’une riche culture générale ( pratique d’une langue étrangère souhaitée. Elles doivent mesurer au minimum 1,68 , être célibataire, sans enfants, non précédemment mariées, ni divorcées et ne vivant pas maritalement ", peut-on lire, dans le règlement intérieur de la manifestation. Enfin, pour ce qui est des moyens mobilisés pour le déroulement de cet événement , le responsable du comité d’organisation, Mourad Ait Ahmed,  dira : "L’événement se déroule en Kabylie mais malheureusement, le soutien vient toujours d’Alger. Je ne sais pas  pourquoi alors  que dans la région il y a plusieurs entreprises en mesure de prendre en charge ce genre de manifestations."

    Par : A.H.

    Source : http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=49962&ed=MTY5OA==






    Première télévision collaborative berbère au monde : Berbere24 TV

    27/11/2007 03:34

    Première télévision collaborative berbère au monde : Berbere24 TV


    * Logo Berbere24 Tous droits réservés

    *Un nouveau média pour des atouts novateurs

    Première télévision collaborative berbère au monde, tout autant que première télévision francophone berbère, Berbere24.com à vocation de transmettre une information berbère francophone et amazighophone gratuite et accessible au plus grand nombre.

    - une télévision gratuite accessible depuis tout écran connecté au réseau internet (internet sur écran tv, moniteurs pc, téléphonie mobile 3G...)

    - une télévision qui se décline de la webtv à la tv traditionnelle

    - une télévision sans frontière accessible 24H/24 7j/7

    - une télévision ouverte et indépendante

    - une télévision qui s'affranchit de la technique coûteuse du broadcasting traditionnel en utilisant des outils révolutionnaires pour la programmation et la diffusion collaborative tels que Mogulus Pro

    - un canal diffusé sur le plus consulté des sites berbères : Kabyle.com

      Une équipe qui prend ses marques :

    Pour assurer une continuté des programmes dans un premier temps, la tv berbère Berbere24tv se basera sur une grille constituée de clips vidéo déjà existant sur les réseaux Youtube..., des webcams en duplex du puissant réseau de radios locales notamment à Lyon, de vos interventions personnelles, d'un JT hebdo présenté par l'équipe Berbere24 à Lyon.

    Dans son mode multi-utilisateurs, Berbere24 ouvre à une collaboration avec des personnes situées de tout endroit du monde.

    Le calendrier du lancement du canal :

    Novembre - Mire et premiers clips

    Décembre - Lancement du JT archivé sur berbere24.com

    13 janvier 2008 Lancement officiel de Berbere24 TV

    Mars-avril Formation Paris DRUPAL montage video et logiciels libre S.MERABET equipement redac Paris  

    Septembre Formation Conférence Nouvelles technologies de l'information et identités DRUPAL montage vidéo Equipement rédacs Bgayet - Tizi-Ouzou 

    Stéphane MÉRABET ARRAMI

    publié par Hassane http://quebec.kabylie.dzblog.com/article-190645.html

     



    Commentaire de sabrina (25/01/2008 21:54) :

    bo,jour votre blog de la kabylie est super ceux ki connaisse pas cette ville ca leur permet di visité et pui c' est bien que kelkun face ces choses la de mettre en valeur notre pays et le village bon allé salem





    Quand il n’y a que la haine .

    19/11/2007 02:31

    Quand il n’y a que la haine .


     Il s’appelle Farid, il a quatre ans et il était  beau comme un petit dieu.J’ai découvert sa photo hier à la une de mon journal. Le regard insolent et les cheveux dans un beau désordre, ce garçon semblait avoir définitivement chassé la mort.Sa frimousse de star précoce suggérait déjà  quelque grand destin.Sa gueule d’enfer promettait une carrière de cinéma et son maillot de foot esquissait un rêve de grandeur.Farid a été retrouvé au fond d’un puits, une grosse pierre attachée à son corps sans vie. Je n’ai pas eu envie de pleurer, mais de vomir.Ma haine et les restes de loubia sur la face des tueurs d’enfants.Pas seulement sur les tueurs d’enfants, mais aussi sur celle des hommes et des institutions qui n’arrivent pas à mettre à l’abri de l’horreur qui guette dans chaque coin de rue, sur chaque parcelle de terrain vague, au détour d’un sentier ou à la sortie de l’école, des millions de Farid. J’ai été saisi par une irrésistible envie de crier mon dégoût d’une société criminellement nonchalante face à la mort d’enfants.J’en veux à tous ceux qui n’ont pas ameuté le village planétaire pour que Farid reste en vie.J’en veux à ceux qui n’ont pas tenté le diable, qui ne l’ont saisi ni par la queue ni par les cornes, pour que la silhouette de Farid déambule encore dans les dédales d’Izanouthène, le maillot de foot mouillé par l’effort, et le rêve de grandeur toujours possible.Je me méprise d’avoir ignoré son existence et de découvrir son supplice à la une de ma feuille de chou. Je me méprise de n’avoir rien fait et, pire, de n’avoir rien su avant l’irréparable. De n’avoir pas esquissé un geste pendant son calvaire et de me lamenter aujourd’hui sur sa mort. Je méprise l’autopsie et le légiste qui vont ajouter une autre meurtrissure sur le corps sans vie de Farid. Je hais les résultats qui vont peut-être conclure qu’il a été violé.Il n’y a que de la haine en moi aujourd’hui et je n’ai aucune intention de m’en excuser.Je hais la justice qui ne va pas ramener Farid à la vie, ni tempérer la douleur des siens.Je hais le président de la République qui, dans dix ou quinze ans, graciera peut-être son bourreau qui s’en ira guetter d’autres Farid au détour d’un buissoe hais le barreau et l’avocat qui va défendre l’assassin d’enfants.

    Le médecin qui va tenter de lui fabriquer un dossier psychiatrique et les âmes sensibles qui vont encore dire que le bourreau est aussi une victime qui mériterait quelques circonstances atténuantes.J’ai honte d’oublier demain le calvaire d’un enfant et de continuer à regarder les miens dans les yeux.

    P.S. : Aujourd’hui, j’ai honte de voir ma photo sur le journal.Celle de Farid prendra sa place, comme ça, juste pour faire quelque chose, un geste dérisoire de quelqu’un qui ne sait pas quoi faire.

    Par : S.L.

    salimlaouari@yahoo.fr

    laouarisliman@gmail.com

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           Édition du Lundi 19 Novembre 2007 N° 1663 

    Source : http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=48111&ed=MTY2Mw==






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